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CHRONIQUE PAR ...

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Djentleman
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15/20

LINE UP

-Graf Von Baphomet
(chant)

-Drifter
(guitare+chant additionnel)

-S.D. Ramirez
(guitare+chant additionnel)

-Glixx
(guitare)

-Alex Menabde
(basse)

-Nepho
(batterie)

TRACKLIST

1) Prologue
2) Death Is A Form Of Art
3) Sweet Decadence
4) Total Leaning To Madness
5) Bad t.RIP
6) Song Written In Paris
7) Sleeping Pills Suck
8) Hangover
9) Too Late To Call An Ambulance
10) Thoughts Of Death

DISCOGRAPHIE


Psychonaut 4 - Neurasthenia
(2016) - black metal ambiant dépressif - Label : Talheim Records



Premier album en 2012 : une claque. Deuxième album en 2015 : un high-kick. Troisième album en . . . 2016 ? Aïe, a priori, ça ne sent pas très bon. Nos amis de l’Est se seraient-ils laissés emporter par la vague de l’inspiration faisant suite à Dipsomania ? Fort possible, mais c’est à double tranchant. Voyons voir ce que cela donne.

Dans le jargon psychiatrique, la neurasthénie est un syndrome enveloppant tout un tas de troubles fonctionnels comme la fatigue, des céphalées, des troubles digestifs, de l’insomnie ou encore de l’anxiété, de l’irritabilité, de la tristesse, de l’angoisse, voire de la dépression. Plus couramment, la neurasthénie désigne un état de fatigue, souvent accompagné de tristesse, d’angoisse et avec une grande tendance au pessimisme et aux idées noires. Vous l’aurez donc compris, ce nom colle parfaitement avec un titre d’album des Géorgiens de Psychonaut 4. D’autant plus que la pochette reste dans la lignée de son prédécesseur. Toujours éditée par Maxime Taccardi, elle peut être considérée comme encore plus inconvenante et plus dérangeante que celle de Dipsomania, quand on voit qu’elle mêle des visuels sexuels à d’autres plus mortifères. Au moins, une chose est sûre, il y a peu de chances qu’il y ait tromperie sur la marchandise. Les musiciens ont opté pour la continuité, en signant à nouveau chez Talheim Records, et pour la sécurité concernant la qualité de production, en enregistrant au studio Menabde, propriété d’Alex Menabde, leur nouveau bassiste, qui pallie le départ d’André. Celui_ci est également derrière le mixage et le mastering de ce Neurasthenia. Un effectif quasi inchangé censé repartir sur les mêmes bases que les précédentes œuvres sorties entre 2012 et 2015, mais qui laisse surtout dubitatif quant au laps de temps très court qui s’est déroulé depuis la perle Dipsomania.
En effet, comment Psychonaut 4 a réussi à enchaîner si promptement ce troisième album, quand on voit qu’il lui a fallu trois ans pour sortir le deuxième ? Serait-ce des chutes du dernier album ? Ou un changement total de direction ? Disons, un peu des deux, tout est dans la nuance. Il est tout d’abord important de noter que c’est le plus long opus sorti à ce jour par la formation, loin devant les soixante minutes de Dipsomania. Cela ne passe pas inaperçu, avec la fameuse introduction dont nous gratifie la bande depuis ses débuts, intitulée pour une fois "Prologue", qui dure sept minutes trente, ce qui est légèrement long (ndlr : ah oui ?) Surtout qu’au niveau du contenu, on ne trouve rien d’original, avec une ambiance à nouveau très particulière, faite de stridences, et de voix en arrière fond, le tout donnant une sensation très désagréable. Les amoureux de Dipsomania trouveront leur bonheur dans les douze minutes de "Sweet Decadence", dont l’introduction nous renvoie à "Beware The Silence" ou avec "Too Late To Call An Ambulance", pendant de "Don’t Leave The Room" et du premier opus au niveau de l’atmosphère. P4 n’a pas abandonné ses arpèges diaboliques, comme vous le constaterez dès "Death Is A Form Of Art", malgré son ouverture très blacky carburant aux blasts. Nos artistes sont même allés piocher quelque peu dans le registre burzumesque avec le titre "Total Leaning To Madness" parfaitement redondant au niveau des mélodies mais qui ne pourrait mieux vous amener à subir son nom que de cette manière. Les voix claires qui avaient été entrevues l’année précédente sont remises au goût du jour, comme dans "Hangover", et pendant le refrain de "Sweet Decadence". Concernant les paroles, Psychonaut 4 nous plonge toujours dans leur monde quotidien de folie, et les titres suffiront à vous orienter, si vous ne déchiffrez toujours pas les langues slaves et l'alphabet cyrilliques de l’Europe de l’est.
Pour contrebalancer le tout, Neurasthenia est également avare en nouveautés. Hormis la présence de soli dans trois titres, la plus marquante de celles-ci est emprunte de leur tournée européenne qui les a fait traverser notre pays. Comme en témoignent sur leur page Facebook ces nombreuses photos prises dans la capitale des Gaules, les Géorgiens sont fascinés et attirés par la France. C’est pourquoi on retrouve, à de nombreuses reprises, l’instrument folklorique typique des paysages de la Seine : l’accordéon. Qu’il soit mis en avant dans la sublime "Sweet Decadence" ou légèrement mis en retrait dans la non moins magnifique "Too Late To Call An Ambulance" ainsi que dans "Hangover" et "Song Written In Paris", on ne peut en faire abstraction. Cette dernière chanson est d’ailleurs marquée l'on ne peut plus explicitement par le sceau du passage des Géorgiens sur les ginguettes parisiennes. Il est vrai que la capitale peut apporter une source d’inspiration non épuisable pour ce genre de musique, quand il s’agit de décrire la misère humaine. Une autre innovation se trouve dans l’apport de touches doom. Oui, vous avez bien lu, le doom fait des incursions notables dans les mélodies de Psychonaut 4, comme en atteste l’ambiance de "Thoughts Of Death" et dans "Bad t.RIP" qui procure également des passages funeral doom, donnant une sensation de procession funéraire. Psychonaut 4 commence désormais à jouer dans la cour de l’atmosphérique/ambiant comme "Sleeping Pills Suck" nous le suggère, mais c’est surtout la fin de l’album qui en étonnera plus d’un avec le deuxième refrain chanté en voix claire, à la manière d’un Corey Taylor voire d’un Jo Duplantier. Très inhabituel et surprenant de la part du groupe.


Avec Neurasthenia, Psychonaut 4 a donc voulu prendre des risques. Ne faisant plus de ses arpèges et de sa voix si intense, les éléments principaux de sa musique, il a voulu varier au mieux les plaisirs permettant d’accéder à une compréhension morbide et mortifère résolument plus tournée vers l’atmosphérique qu’auparavant. Un bon ton en dessous de Dipsomania et légèrement en-deçà de Have A Nice Trip, Neurasthenia est sûrement l’album le moins authentique des Géorgiens, mais peut-être celui qui sort le plus des sentiers battus de la scène black dépressif actuelle.



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