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CHRONIQUE PAR ...

97
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Kjetil Tvedte Grutle "Kjellson"
(chant+basse)

-Ivar Skontorp Peersen "Bjørnson"
(guitare+piano+programmation)

-Kai Johnny "Trym Torson" Solheim Mosaker
(batterie)

TRACKLIST

1) Lifandi
2) Vetrárnott
3) Miðgarðs eldar
4) Heimdallr
5) Norvegr

DISCOGRAPHIE

Emperor / Hordanes Land (split) (1993)
Vikingligr Veldi (1994)
Frost (1994)
Eld (1997)
Mardraum: Beyond The Within (2000)
Monumension (2001)
Below The Lights (2003)
Isa (2004)
Ruun (2006)
Vertebrae (2008)
Axioma Ethica Odini (2010)
Riitiir (2012)
In Times (2015)
E (2017)
Utgard (2020)

Enslaved - Vikingligr Veldi



Vikingligr Veldi ou « comment une déception continue à passer en boucle dans ma voiture plus de vingt ans après ». Pour comprendre ce paradoxe, il faut se replacer dans le contexte de l’époque. Un an avant, Enslaved venait de sortir, en compagnie d’Emperor, un split CD d’anthologie où la créativité n’avait d’égal que la brutalité et la splendeur noire et grésillante de l’ensemble. Ivar Bjørnson et ses copains y pondaient trois chefs-d’œuvre du black metal, originaux et grandioses à la fois. Du coup, dire que j’attendais la sortie du premier LP du groupe avec impatience relève de l’euphémisme total. Dire qu’il m’a fallu quelques temps pour accepter que cet album soit « seulement » extrêmement bon aussi…

Vikingligr Veldi n’est pourtant pas le plus austère des albums. Il est même absolument éclatant en comparaison avec le terne Frost qui marque, seulement six mois après la sortie de Vikingligr, le début de la période bof de la bande à Grutle. Encore extrêmement mélodique, la musique d’Enslaved n’hésite pas à fart la part belle aux nappes de claviers et autres arrangements synthétiques, absolument et délibérément cheap – certaines sonorités entendues sur "Miðgarðs eldar" semblent sorties tout droit d’une console de jeu Atari de l’époque…. Quelques passages acoustiques – le début mélancolique de "Miðgarðs eldar" est à ce titre de toute beauté- confèrent un aspect poétique indéniable à l’œuvre. Seulement voilà : même si on sent encore leur griffe, les Norvégiens rendent une copie plus classique que celle signée sur le split CD. D’où ma déception initiale. Heureusement, le temps remet tout à sa place et permet à la raison de régner à nouveau en maître - elle est pas belle et profonde cette phrase, hein ? Et progressivement j’ai compris que, même si Vikingligr n’était pas le chef-d’œuvre cosmique auquel je m’attendais, il s’agissait néanmoins d’une pièce essentielle de la discographie du groupe, injustement méconnue.
Parfaitement maîtrisé d’un bout à l’autre, le premier effort longue distance d’Enslaved mélange encore brutalité et mélodies simples mais belles de façon extraordinaire – pour peu que l’on ne soit pas allergique au Bontempi. Pour l’aspect brutal, on citera comme moment phare la « surmultipliée » de "Vetrárnott" qui passe d’un tempo endiablé à un tempo démentiel par le biais d’un enchaînement magique où l’on sent la tempête poindre son nez. "Heimdallr", seul titre à durer moins de dix minutes, ne donne pas non plus sa part au chien et déchiquète un auditeur déjà éprouvé par la furie quasi constante des morceaux précédents. Néanmoins, en bons seigneurs, les artistes savent faire preuve de clémence et décident par conséquent de lever le pied en cette fin d’album et d’offrir un des meilleurs instrumentaux du genre en guise d’adieu provisoire. Soutenu par la rythmique black classique, les guitares et les claviers nous content "Norvegr", morceau de bravoure poignant qui nous arracherait presque une petite larme si nous n’étions pas des brutes sanguinaires assoiffées de sang de moine.


Avec Vikingligr Veldi, Enslaved ferme de manière brillante la première et courte étape de son long cheminement musical. Plus académique que la folie entrevue sur Hordanes Land, l’album contient cependant cinq longs morceaux de très haut vol dont la qualité ne sera égalée que par peu de groupes du genre. Les Norvégiens rentreront ensuite dans une période d’hibernation qui durera jusqu’à Monumension, où leur créativité cyclothymique daignera de nouveau montrer son nez.




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