CHRONIQUE PAR ...
Droom
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Steven Wilson
(un peu tout, il faut bien le dire)
-Guthrie Govan
(guitare)
-Adam Holzman
(piano+claviers et assimilés)
-Nick Beggs
(basse - qu'on entend bien)
-Marco Minnemann
(batterie)
+ un certain nombre d'invités, notamment :
-Ninet Tayeb
(chant féminin)
-Théo Travis
(flûte+saxophone)
-Schola Cantorum Of The Cardinal Vaughan Memorial School
(chorale)
-London Session Orchestra
(cordes)
TRACKLIST
1) My Book of Regrets
2) Year of the Plague
3) Happiness III
4) Sunday Rain Sets In
5) Vermillioncore
6) Don't Hate Me
DISCOGRAPHIE
Hand. Cannot. Erase. m'avait émotionnellement mis à vif : tout y était parfait, et tout le demeure encore à ce jour. L'annonce d'un EP lié à cet album me réjouissait et m'emplissait l'âme de quelque chose d'indicible, de beau. Las ! et tant pis pour le suspens de cet avis, je devais rapidement être légèrement déçu par 4 1/2. Ce nouvel EP est ce qui reste une fois que l'on a ôté tout le merveilleux à Hand. Cannot. Erase. Tout de suite les grands mots !
Et que reste t-il, au juste, une fois le merveilleux et le sublime grattés à l'ongle ? - Pas de panique : c'est de Steven Wilson dont il s'agit. Il reste quelque chose de très correct. Le tamis n'a rien ôté au talent de notre homme et ce qu'il reste, c'est un prog' à l'efficacité d'accroche pop. C'est de la pop avec une complexité mélodique prog. En somme : il reste ce à quoi Steven Wilson nous a désormais habitué, exigeants comme nous savons l'être. L'ensemble étant léché jusqu'aux oreilles, et fourmillant de détails et de petites astuces musicales, habilement mises en valeur par un son aux petits oignons (la basse, trop souvent reléguée au rang de ces détails, compte ici parmi les éléments mis en valeur). "My Book of Regret", titre d'ouverture, se veut le pendant de "3 Years Older", et en reprend d'ailleurs certains plans, et certaines émotions. La guitare, angélique, que l'on avait tellement apprécié sur Hand. Cannot. Erase, est de retour dès cette première piste, avec le même toucher subtil, doux et profond, tout en rondeur - d'une mélancolie rare.
L'ensemble laisse toutefois un léger un arrière goût de déjà-entendu. Les morceaux, inédits, laissent parfois cette impression d'être des ébauches retravaillées (très honnêtement retravaillées, certes, mais tout de même) de pistes de l'album précédent. La comparaison est inévitable, et tourne bien souvent en faveur de l'album précité, quand bien même la musique se diffusant dans nos salons avec 4 1/2 reste de grande qualité. Lorsque "Year of the Plague" dévoile un arpège oscillant entre beauté et effroi, ce n'est jamais sans rappeler l'album précédent non plus. Comme si 4 1/2 était le coda, s'étirant une nouvelle fois, de cet album. Cette impression est renforcée par les instrumentaux, au nombre de trois ("Year of the Plague", "Sunday...", "Vermillioncore"), qui bien qu'efficaces, ne suffisent pas à donner une réelle consistance à l'ensemble, mais aussi par le fait que "Don't Hate Me" soit en réalité une redite de Porcupine Tree. Mais, pour une redite, quelle redite ! Il s'agit peut-être bien de la meilleure piste de ce nouvel EP : touchant duet masculin/féminin pour le chant, final orné de cuivre, émotion à fleur de peau. C'est beau.
4 1/2 est un disque honnête et agréable, touchant et subtil, qui souffre néanmoins de la comparaison avec son aîné malgré la musique de qualité qu'il propose. Comme à son habitude, Steven Wilson entremêle le prog et la pop à la mélancolie et nous transmet des sentiments contradictoires. 4 1/2 est vivant, malgré tout : il est humain. Ce qui en fait, finalement, un fort joli disque à défaut d'être un sommet absolu du genre.