CHRONIQUE PAR ...
Ptilouis
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
17.5/20
LINE UP
-Yann Ligner
(chant)
-Guillaume Bernard
(guitare)
-Aldrick Guadagnino
(guitare)
-Matthieu Metzger
(saxophone+samples)
-Jean Etienne Maillard
(basse)
-Florent Marcadet
(batterie)
TRACKLIST
1) Immersion
2) Fog
3) Gone Up In Flames
4) The Drifter
5) Nebulous
6) Gleaming
7) Grim Dance
8) Come Undone
9) The Last Experience
10) Summertime (George Gershwin cover)
DISCOGRAPHIE
Klone -
Here Comes The Sun
S’il y avait bien un album que je n’attendais pas, c’était le petit dernier de Klone, Here Comes The Sun. Non pas que je déteste le groupe, ni que leurs derniers albums ne m’ont pas plu. Non, plutôt parce que je ne les connais pas tant que ça et que mes attentes étaient pour tout dire nulles. Alors quelle ne fut pas ma surprise lorsque les premières notes du disque résonnèrent, que la voix de Yann Ligner m’emportait lentement mais sûrement vers un metal racé aux teintes progressives subtiles. Vous l’aurez compris, sans que je n’en sache rien, Klone m’avait séduit dès les premières écoutes par sa simplicité apparente et ses émotions mises à nues.
Il m’est difficile de placer des mots sur cet album, car il faut bien que je vous l’admette, si le disque a une force c’est bien dans les émotions qu’il nous transmet. A l’image du dernier Anathema l’année dernière, Here Comes The Sun est un album qui se vit, qui se ressent tout au long de ses cinquante minutes. Et pour réussir ce tour de force, il nous faudra forcément parler de Yann Ligner, simple et juste, nous entraînant de sa voix tantôt écorchée (les montées incroyables de "Nebulous" ou de "Grim Dance") tantôt voilée ("Immersion") dans une mélancolie latente et lancinante. Ici, point de véritables jeux sur la voix (excepté sur "Gone Up In Flames"), elle reste simple et d’autant plus efficace que ses lignes de chants sont toujours très bien trouvées. A ce titre, les morceaux plus pop s’en tirent très bien que ce soit l’entêtant "Gone Up In Flames" ou le plus aérien "Come Undone", possédant tout deux des refrains imparables. Si à cela on ajoute une touche plus dramatique ("The Final Experiment") ou une petite part de blues (la reprise de "Summer Time"), vous comprendrez que l’on ne s’ennuie jamais, d’autant que l’album possède une classe folle.
Et c’est bien ce mot qui résume au mieux l’album. Klone délivre un album de rock/metal progressif d’une élégance assez incroyable, un peu à l’image de Green & Yellow de Baronness dans le rock ou de Sound Awake de Karnivool. D’ailleurs les similitudes sont multiples, l’album possède une production très aérée, très organique, accentuant les émotions véhiculées. Les guitares sont en grande partie acoustiques, les samples se veulent éthérés et les parties planantes se retrouvent un peu partout que ce soit sur l’instrumentale "Gleaming" ou les morceaux "The Drifter", "Nebulous" et "The Last Experience". Mais le groupe sait bien heureusement agrémenter d'une certaine lourdeur ses compositions que ce soit lors de la deuxième partie d'"Immersion", ou la plus menaçante "The Last Experience". Et c’est grâce à cette alchimie entre la lourdeur et la lenteur, et les aspects plus aériens des guitares, des samples et d'une voix presque trop simple, que Here Comes The Sun révèle tous ses arômes, distille son parfum de tristesse et de mélancolie savamment calculé. Et ce n’est pas l’apport du saxophone sur "Immersion" qui nous fera dire le contraire. Bref, en un mot comme en cent, Klone a touché dans le mille en faisant de ce qui ne devait être qu'un side-project, un nouvel album du groupe.
Que dire de plus face à la vague d’émotions que nous venons de vivre ? Avec ce dernier album Klone ose jouer la carte de l’album plus atmosphérique, plus simple et c’est un pari gagnant. Here Comes The Sun incarne l’une des plus belles surprises de metal classieux de l’année 2015, mélangeant à la perfection montées progressives et mélancolie. Un album où transparaît toute la sincérité des français qui n’ont décidément pas fini de nous surprendre.