CHRONIQUE PAR ...
Silverbard
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
17/20
LINE UP
-Nikita Kamprad
(chant+guitare)
-Sascha Rissling
(guitare)
-Giuliano Barbieri
(basse)
-Tobias Schuler
(batterie)
TRACKLIST
1) Repulsion
2) Requiem
3) Einkehr
4) Verbund
5) Eiswanderer
6) Letzte Sonne
DISCOGRAPHIE
Aucun instant ne m'accorde la vue.
Le silence dérobe mon ouïe.
L'air humide coule par les doigts.
Et encore et toujours ta voix m'appelle.
Stellar, tel est le nom du nouvel opus que nous livre le quatuor de Würzburg. Entamé par un chant clair murmuré traînant sur plusieurs minutes, au fil d'un long crescendo. Une première pour le groupe habitué à des openers qui décrassent d'entrée. Mais méfions-nous des apparences, car quand le premier blast surgit, le retour sur terre est d'une violence inouïe. Explosif, décapant, Der Weg Einer Freiheit n'a rien perdu de sa rage et nous le fait savoir plus vite que prévu. Les riffs sont plus incisif que jamais, le growl possédé comme rarement et le martèlement martial à souhait.
Stellar est un énorme pavé, un blockhaus noir de haine, impénétrable. Les premières écoutes seront en cela éprouvantes. Car il y a peu d'espoir ici-bas. On navigue dans les ténèbres, assommantes et étourdissantes. « Une fable racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien. » Les fréquences basses ont le droit à un traitement de faveur et viennent vous secouer dans le corps tout entier pendant que les riffs se chargent d’implacablement de vous disséquer les tympans.
Stellar est une œuvre à contempler, à ressentir et à écouter. Elle agit sur tous les sens à la fois et ne se comprend que pris dans son unité. Elle ne saurait s'appréhender autrement que dans l'heure indivisible de misanthropie qu'elle a à nous offrir. Les accalmies se font bien rare dans ce torrent de hurlement, de saturation et de pilonnage. Les dissonances ne sont pourtant pas légion et les mélodies existent bel et bien. Mais bercé dans cet océan de solitude, les quelques rares rayons qui parviennent à fuir cette longue éclipse ne résonnent que plus froidement encore.
En guise d'adieu le dernier soleil me salue de loin.
Je le désire tellement.
Et englouti dans la lumière je plonge dans l'univers.
Peau à peau je fusionne avec lui.