Voilà le deuxième album légendaire du groupe arrivant seulement un an après leur A Blaze in the Northern Sky qui avait marqué les esprits et créé ce qui est aujourd’hui appelé le « true » black metal et un an avant le mythique Transylvanian Hunger. Et bien force est de constater que Dark Throne avait assez de créativité pour assurer la sortie d’albums tous les ans sans pour autant se répéter ou perdre la flamme. Non, bien au contraire, c’est encore un hymne à Satan qui nous est ici livré.
On retrouve donc le son minable du précédent album, et donc immanquablement black metal. De même que les riffs mortuaires accompagnent la batterie frénétique de Fenriz. Que dire de plus ? L’atmosphère qui se dégage de tout cela est encore une fois pesante, oppressante et elle installe l’auditeur dans un monde gouverné par le froid et l’obscurité. Tout ce qui fait que le black metal est une musique si extasiante. Sinon Dark Throne continue dans la droite lignée de A Blaze … à savoir du pur black metal, fait de riffs simplissimes, d’une batterie branchée sur « je fais toujours la même chose » ou presque et une alternance entre passages agités et passages calmes (en minorité tout de même). Un bel exemple de cela est "Unholy Black Metal", qui porte bien son nom. En effet vous avez en gros trois plans dans la chanson. Un riff qui accompagne le blast beat, puis un intermède plus calme qui a son riff et puis un partie avec son solo pourri et un autre riff qui intervient après deux passages des plans précédents. Répétez le tout 2 fois et vous obtenez une chanson diaboliquement bonne et terriblement simple. Cela résume parfaitement Dark Throne. Faire du black metal c’est aussi faire une musique très dépouillée de tout artifice, aller droit au but c’est-à-dire envelopper l’auditeur d’un sombre rideau.
Tout l’album est bien évidemment du même tonneau avec un nombre minimal de riffs à chaque chanson et ceux-ci sont bien sûrs répétés jusqu’à plus soif. Enfin, vous savez à quoi vous attendre, Dark Throne fait du Dark Throne et il en sera toujours ainsi. Une musique à la base simplissime, un son divinement mauvais et un chant magnifiquement rauque, black metal. D’autant plus qu’à l’époque le groupe était encore composé de trois personnes, à savoir Fenriz, Nocturno Culto et le regretté Zephyrous qui quittera le groupe peu après pour des raisons encore mystérieuses. Pourtant il participait à l’écriture du morceau et dixit Nocturno Culto, il était « une source d’inspiration pour le groupe ». L’histoire ne retiendra que son départ et on ne saura probablement jamais pourquoi il est parti, et c’est tant mieux. Depuis le groupe n’a que deux membres. Un album sorti durant les événements en Norvège (meurtres, incendies d’églises entre autre) et pendant la période essentielle de Dark Throne soit 91-94, donc inévitablement culte. Mais à ne pas oublier que ce statut culte il le doit aussi à une musique véritablement issue de l’au-delà. Un indispensable parmi les indispensables.