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CHRONIQUE PAR ...

9
Adam Weishaupt
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 19/20

LINE UP

-Bill "Chop Top" Moseley
(chant)

-Buckethead
(guitare)

-Travis Dickerson
(claviers)

-Pinchface
(batterie)

TRACKLIST

1)Riders Of The Whistling Skull
2)Wasteland
3)Mushroom Workers
4)Dirty Sperm Rag
5)Firin' Pin
6)Boots Upon The Ground
7)Crab Claw Maracas
8)Kingdom Come
9)Down, Down, Down
10)(I Want Me A) Clone
11)Arm Torn Off By The Train
12)Voodoo Muffin
13)Hippie Days Are Done
14)Truck Fire

DISCOGRAPHIE


Cornbugs - Brain Circus
(2004) - inclassable - Label : TDRSmusic




Pour Brain Circus, Cornbugs se paye le luxe du studio d'enregistrement. Pour fêter ça, la boîte à rythme est définitivement enfermée dans la boîte à gants et le trio infernal se dit que, quand même, ils devraient peut-être en profiter pour essayer de construire de « vrais » morceaux, pour une fois. Car le fait est qu'un Cornbugs nouveau couve et qu'il serait peut-être temps de lui donner une chance, voir comment il se débrouille. Et ma foi…


Quand "Riders Of The Whistling Skull" débarque, on se dit qu'on est bons pour prendre une branlée mémorable. Un riff péchu, acide, un Bill Moseley vindicatif, sûr de la puissance évocatrice de son texte apocalyptique («…we're all on porno horses, we're all of us so gay/riding, riding, riding to our whistling hideaway…»), un Pinchface groovy qui encadre Buckethead à merveille et confère à l'ensemble une énergie décapante… Pas de doute, il se passe quelque chose sous nous oreilles ébahies. A peine a t-on le temps de s'en remettre qu'on enchaîne avec "Wasteland" et là, paf! double choc de l'acoustique qu'on n'attendait pas au tournant et de la honte cuisante de ne l'avoir pas vu venir avant. Car après avoir tant joué les Stakhanov de l'expérimentation abstraite, enchaînant bruits bizarres et collages album après album, quel meilleur moyen pour Buckethead de surprendre l'auditeur que de faire grommeler une bête guitare sèche ? Et le résultat est époustouflant. Les quatre morceaux acoustiques qui s'enchaînent sont tous admirables de retenue, de minimalisme maîtrisé et d'efficacité : du riff - et du bon - et de légers tissages le temps d'un break ou deux, rien de plus.

Sur "Wasteland" il se fait lancinant, tressant un lien intense avec le ton monotone et blasé de Moseley. Sur "Mushroom Workers", ils se font tous deux plus sarcastiques et entendus. "Dirty Sperm Rag" rappellera Primus à certains, de par son côté polka, et "Firin' Pin" constitue ce que le groupe aura fait de plus convaincant niveau blues, bien plus que le "Hey, Pipe Man" de l'album précédent. La mayonnaise méphistophélique aurait-elle enfin pris entre les trois psychopathes ? A ce stade, il semblerait que le morceau d'ouverture ait été un leurre : le bruitisme méchant et abrasif n'est plus. Pour la suite, Buckethead, revenu à l'électrique pour de bon, continue sur la lancée de l'à coup, du juste-ce-qu'il-faut, de la-petite-touche-qui-en-dit-plus-long-que-toute-une-giclée. Moseley, lui, n'a jamais été aussi exalté. Dans "Boots Upon The Ground" et "Crab Claw Maracas", il aborde de manière délicieusement cynique et pour la première fois des sujets d'actualité autres que le contenu de la rubrique faits divers d'un journal local Texan.

Mais c'est avec "Down, Down, Down" que les étincelles fusent. Pièce crépusculaire et ravageuse de plus de cinq minutes au riff gargouillant, Moseley y répand sa poésie Beat, renvoyant au surréalisme hargneux complètement décomplexé vis-à-vis du langage, des images, des rythmes et des associations d'idées d'Allen Ginsberg. Un des grands morceaux du groupe. À l'hilarant "(I Want Me A) Clone" succèdent "Arm Torn Off By A Train" et "Voodoo Muffin", où on peut entendre Travis Dickerson faire des merveilles avec son orgue Hammond. L'album se clôt sur un "Hippie Days Are Done" ("Truck Fire" n'est qu'une outro à la "Eruption") au titre qui dit tout, où Chop Top, qu'on avait presque oublié, tient la barre d'un ton impitoyablement railleur et n'épargne personne, pas même Tim Leary («… Timothy Leary, message bleary/turn off, tune out, drop dead, drop in…»), pourtant vieil ami de Moseley, décédé en 1996.


Au final, leur musique n'a rien perdu de son caractère unique. Elle s'est faite plus carrée, plus directe, moins sinistre et radicale, bien que Buckethead bénéficie toujours d'une impressionnante palette de sons extravagants. Les textes de Moseley, d'une intelligence littéraire stupéfiante, sont plus mordants que jamais malgré l'absence quasi-définitive de Chop Top. Pinchface, de son côté, n'est plus un remplaçant de luxe de la boîte à rythme mais bien ce troisième homme dont la présence semble maintenant cruciale à l'équilibre de ce Cornbugs nouveau qui peut se targuer d'avoir accouché d'un excellent album en plus d'être susceptible de toucher un public plus vaste.


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