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CHRONIQUE PAR ...

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Kroboy
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15/20

LINE UP

-Mille Petrozza
(guitare+chant)

-Jörg "Tritze" Trzebiatowski
(guitare)

-Rob Fioretti
(basse)

-Jürgen "Ventor" Reil (batterie+chant)

TRACKLIST

1)Blind Faith
2)Storming With Menace
3)Terrible Certainty
4)As the World Burns
5)Toxic Trace
6)No Escape
7)One of Us
8)Behind the Mirror

DISCOGRAPHIE


Kreator - Terrible Certainty
(1987) - thrash metal - Label : Noise Records



Terrible Certainty, c'est un peu le vilain petit canard de la discographie de Kreator. Le rejeton asphyxié entre deux albums majeurs du groupe (Pleasure to Kill et Extreme Aggression), qui ne lui ont pas laissé la place pour exprimer tout son potentiel. Le disque que l'on a rangé dans la catégorie « sympa, sans plus », parce qu’il ne possède ni l’extrême brutalité de son prédécesseur, ni la froide efficacité de son successeur. Le disque qui prend la poussière sur l’étagère, et qu’on ressort une fois de temps en temps le jour du nettoyage. Et c’est généralement à ce moment qu’on le remet sur la platine, et qu’on se rend compte qu'en fait, il tabasse méchamment…

Avec un album aussi extrême que Pleasure to Kill, Kreator s'est mis involontairement dans une impasse. La question est simple : que faire après ça ? Sortir un album encore plus agressif ? Pas sûr que ce soit possible, tant celui-ci flirtait avec les limites de l'audible. Tant pis, un album aussi agressif alors ? Dans ce cas, éviter le piège de la redite aurait été une véritable gageure, surtout que la copie surpasse rarement l'original. Kreator opte donc pour la solution la plus sage : entamer un nouveau cycle sur de nouvelles bases, moins brutales mais plus carrées. Les principaux changements affectent surtout Ventor : d'une part, il a en partie épuré son jeu de batterie, qui de fait se retrouve nettement plus en adéquation avec les riffs de Petrozza, même s'il conserve son caractère très brutal pour du thrash. D'autre part, il a quasiment abandonné ses velléités au poste de chanteur, puisqu'il ne chante que sur "As the World Burns"… qui, manque de bol, correspond une nouvelle fois au temps mort de l'album ! Il faut reconnaître que cette fois, ce n'est pas tellement sa performance qui est à remetre en cause mais bien la très faible qualité de la compo, avec sa rythmique hachée.

Histoire de ne pas trop bousculer les fans, le groupe place judicieusement "Blind Faith" en ouverture de l'album, probablement le seul morceau qui puisse rivaliser avec ceux de Pleasure to Kill en terme d'intensité (avec, dans une moindre mesure, "One of Us"). L'occasion de s'apercevoir qu'avec un son tout aussi puissant mais bien plus clair, à des années-lumière de la bouillie sonore de l'album précédent, l'impact n'est pas tout à fait le même. Dès le second morceau, "Storming with Menace", Kreator définit son standard pour les années à venir, ce schéma parfois trop systématique mais qui fera la gloire du combo allemand. Ce morceau contient la fameuse formule « riff rapide - refrain scandé - break mid tempo imparable – solo foudroyant », avec cette légère touche catchy dans le refrain immédiatement mémorisable. Ce titre n'est pas le meilleur de l'album et encore moins de la disco du groupe, mais les bases sont là et Kreator s'escrimera surtout à peaufiner sa méthode sur les prochains albums. Le groupe fournit également un gros travail sur les structures des chansons, comme sur "Toxic Trace". Ce titre est basé sur trois plans principaux (intro, riff principal à la Sodom et break ambiant servant de support à un texte dénonçant la pollution) qui s'entremêlent à la perfection, passant de l'un à l'autre avec une fluidité inhabituelle et jouissive.

Mais avant tout, Terrible Certainty marque la prise de conscience par les Allemands que les multiples changements de rythmes peuvent être tout aussi dévastateurs qu'une accélération continue à 200 km/h. Les exemples sont assez nombreux sur cet album, mais le plus probant reste "No Escape". Le refrain en soi est déjà une très nette cassure, mais c'est surtout au niveau du break que Kreator frise le génie : celui-ci commence sur un rythme mid tempo, et on voit venir le solo gros comme une maison. Mais Kreator ne l'entend pas de cette oreille et place une accélération foudroyante et inattendue, digne du départ du Rock n' Rollercoaster Aerosmith pour ceux qui sont déjà allés à EuroDisney. L'intensité monte encore d'un cran quand Ventor fait intervenir la double pédale (pas si fréquent dans le thrash old school) tandis que Petrozza reprend les paroles du premier couplet sur un riff et un tempo complètement différent. Un vrai moment de maîtrise hallucinante, qu'on attendait pas forcément chez un groupe comme Kreator et qui témoigne de la volonté du groupe de proposer une musique plus soignée. Revers de la médaille, hormis le morceau titre, il manque cruellement d'hymnes sur cet album, ce qui peut expliquer le relatif anonymat dans lequel il est tombé aujourd'hui.


Terrible Certainty fait partie de ces albums dits « de transition », ce qui ne veut pas pour autant dire qu'il est de qualité inférieure. Sur cet album, Kreator cherche à diversifier son propos, en abordant sa musique de façon beaucoup plus réfléchie. Si ce côté moins spontané et plus cérébral n'aura pas été du goût de tous les fans, il aura incontestablement servi à propulser le groupe dans la catégorie supérieure, là où ses successeurs l'y installeront définitivement.


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