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CHRONIQUE PAR ...

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Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 17/20

LINE UP

-Linus Jägerstog
(chant)

-Jonas Rydberg
(guitare+percussions)

-Robert Reinholdz
(guitare+chant)

-Jesper Liveröd
(basse+chant)

-Patrick Hultin
(batterie)

TRACKLIST

1)Where The Wave Broke
2)Sever
3)The Immateria
4)Slave Emotion
5)Flight's End
6)Homebound
7)It Comes Into View
8)Stormwielder
9)Mercy Liberation

DISCOGRAPHIE

Prey On Life (2003)
Origo (2005)
Lazarus Bird (2008)

Burst - Origo
(2005) - postcore - Label : Relapse Records



Depuis le temps que la scène dite du death mélodique de Göteborg squattait le métal finlandais il était temps de passer à autre chose… Ca y est. Burst incarne un certain renouveau de la scène métal dans son ensemble, quelque chose qui n’existait assurément pas avant et qui pour une fois ne pue pas un autre groupe à plein nez. Origo est une chose rare: un véritable album de créateurs. Mêlant vocaux hardcore, riffs extrêmes et ambiances incroyablement calmes et hypnotiques, ce groupe que je ne connaissais pas il y a seulement trois semaines est venu rejoindre Eden Maine dans le panthéon de mes grosses révélations de l’année 2005. Attention, chronique enthousiaste!

Je n’ai pas cité Eden Maine (dont l’album To You The First Star reste pour moi un des tous meilleurs sortis en cette année) par hasard. Les deux formations scandinaves donnent dans le même style, le « post-hardcore » comme on dit. Burst se place dans une approche beaucoup moins violente qu’Eden Maine de ce même style, et comme leurs homologues les membres de Burst sont de plus dotés en plus d’une identité extrêmement forte et reconnaissable à la première note. Et de quoi est-elle donc composée, cette identité? Avant tout, d’un chant très particulier. Le growl aigu écorché de Jägerstog est ce qui motive l’étiquette hardcore, c’est un cri qui dégage une haine faramineuse, voire par moments une tristesse palpable. C’est à la fois une lamentation et un déchirement, quelque chose qui sort des tripes, un hurlement saturé d’émotion qui remue l’auditeur.

Pour le reste de la musique, l’étiquette hardcore n’est plus du tout pertinente. En effet, la musique de Burst est incroyablement difficile à décrire tant elle brasse d’influences. Les membres de Burst n’utilisent d’ailleurs pas le terme de « métal » pour décrire leur son mais bien celui de « heavy music ». En gros on peut décrire leur son comme un mélange très complexe de métal, d’extrême, de prog, de pop et d’atmosphérique. Complexe mais limpide: si les enchaînements de plans et de registres sont légions la mélodie garde toujours la main-mise sur le tout et rend le résultat finalement très accessible.

Car Burst est un groupe très très fort. Leur tendance à faire de chaque chanson un creuset dans lequel bouillonne une palette complète d’émotions me scotche encore aujourd’hui, alors qu’Origo squatte mes platines depuis plusieurs semaines. C’est fin et brutal, mélodique et ultraviolent, désespéré et lumineux. Le contraste est le maître-mot chez Burst, à la fois dans l’enchaînement de passages bourrins et de passages calmes (ce que tout groupe un tant soit peu doué peut faire) que dans chaque passage en lui-même. C’est bien souvent que le groupe nous pose un passage de pop-rock voire de pop pure, douce et contemplative… sur lequel le brailleur crache ses tripes comme un damné. Et c’est une claque à chaque fois! Dans leur exploration de la mélodie le groupe atteint souvent des sommets du fait de leur capacité à trouver la note qui tue, le leitmotiv que l’on ne peut pas oublier. De plus Burst dispose sur cet album d’une variété sonore phénoménale: les guitares passent d’un son noisy à un son typiquement death-metal, certains sons font presque surf music et les guitares acoustiques sont cristallines. On passe de longs plans minimalistes à la Pink Floyd à des passages In Flamesiens totalement dévastateurs, et ça sonne toujours au poil… C’est réellement impressionnant.

Donc Burst est l’exemple typique du groupe du Bien: innovation radicale, sens de la composition indéniable (enfin des morceaux cérébraux ET entraînants!), niveau technique imposant totalement mis au service de la musicalité, c’est un sans-faute. Quelques influences ressortent çà et là: les passages progressifs acoustiques avec chant clair rappellent ceux d’Opeth par moment tandis que les passages heavy et death mettent en lumière l’origine scandinave du groupe. Mais 99% du temps Burst fait du Burst, et ils le font bien. Recueil de compos qui oscillent entre l’excellent et le génial, Origo devrait en toute logique permettre à Burst de se faire connaître, et si ça n’arrive pas ce ne sera en tout cas pas de ma faute. Car je le dis et je le répète: ce groupe est une des énormes surprises de cette rentrée 2005 et tout métalleux voire tout amateur de musique qui se respecte doit lui donner au moins une chance.


Des combos comme ça il y en a trop peu… Alors bougez-vous, allez chez votre disquaire préféré (qu’ils soit dans la rue ou sur le Net) et laissez la magie de Burst vous mettre la pâtée. Incontournable.


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