CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
16/20
LINE UP
-Linus Jägerskog
(chant)
-Jonas Rydberg
(guitare)
-Robert Reinholdz
(guitare+chant)
-Jesper Liveröd
(basse+chant)
-Patrik Hultin
(batterie+chant)
TRACKLIST
1)Undoing (Prey on Life)
2)Iris
3)Sculpt the Lives
4)Rain
5)Foe Sublime
6)Fourth Sun
7)Crystal Asunder
8)Vortex
9)Monument
10)Visionary
11)Epidemic
DISCOGRAPHIE
La sortie de cet album (le cinquième du groupe) n’a pas fait trop de bruit. C’est peut-être dommage parce qu’il recèle une musique d'une grande richesse, très variée avec cependant une ligne directrice unique, sombre et lugubre. Difficile de rapprocher Burst d’une quelconque scène Metal. Tout a commencé par du Metal-Punk aux accents crust, pour intégrer ensuite un maximum de diversité et d’influences. On a affaire à de grands amateurs de musique, et à de sacrés interprètes.
Les titres de Prey On Life s’enchaînent très proprement et agréablement du début à la fin. Il s’agit d’un album avec une atmosphère et une expression très particulière plutôt qu'un simple disque avec un lot de chansons. Les styles se mêlent aussi de manière très naturelle. A l’écoute, on pourrait penser à du Opeth, At The Gates, Catharsis, Neurosis et parfois même du Candlemass dans le doomesque (et presque trip hop) "Fourth Sun". Sur "Visionnary", tout le talent du batteur est mis en relief. Il est capable de faire parler ses toms. Il faut ajouter que le titre ne s’arrête pas là. L’ambiance y est particulièrement torturée, langoureuse et très personnelle. On retrouve ce sentiment dans le maladif "Epidemic", dans un doom expérimental, qui nous fait finir l’album sur une touche de désespoir.
Si quelque chose circule dans cette musique, outre l’excellente prestation instrumentale, c’est bien son expressivité, fine et souffrante, tel un vent sableux, soufflé en continu d’un titre à l’autre. Proche de ce que l’on peut ressentir avec Opeth, "Fourth Sun" est un titre instrumental prenant et très personnel, et le grattement des cordes semble jouer le rôle d’un tic-tac interminable. A côté de ça, le chant de Linus Jägerskog possède vraiment la hargne et la profondeur nécessaire pour rendre la musique agressive et puissante. D’ailleurs, il est à remarquer que presque tous les membres de Burst chantent sur l’album. Une forte impression de souffrance et de colère s’en dégage, et ce de manière sincère, ce qui me semble plutôt rare dans le milieu…
Parfois proche du hardcore ou du death, elle reste cependant dans un registre bien à part et insuffle à la musique sa dose de souffrance. Dans "Visionnary" comme dans "Iris", la descente dans ce gouffre de malaise est impressionnante. Non vraiment Burst fait figure à part avec sa capacité à exprimer de manière aussi touchante de nombreux sentiments purs et vrais, grâce notamment à l’expérimentation de sonorités particulières, aux effets acoustiques réussis et à une rage peu commune. Prey On Life est un très bon album, riche et varié qui mérite de longues écoutes, même si la pochette est moche.