CHRONIQUE PAR ...

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Eudus
le 19 mars 2024




SETLIST

Enslaved :

Kingdom
Homebound
Forest Dweller
Sequence
Congelia
As Fire Swept Clean The Earth
The Dead Stare
Havenless
Heimdal

Rappel:
Isa
Allfǫðr Oðinn

Svalbard :

Disparity
Open Wound
Faking It
To Wilt Beneath The Weight
Click Bait
Lights Out
Eternal Spirits

Wayfarer :

The Thousand Tombs Of Western Promise
Reaper On The Oilfields
To Enter My House Justified
False Constellation

AFFILIÉ

Enslaved
Clisson - Hellfest
(02 juin 2007)
Hellfest (Clisson)
(20 juin 2014)
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(20 décembre 2008)
Wacken Open Air (wacken)
(01 août 2009)
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Hellfest (Clisson)
(20 juin 2009)
Hellfest (Clisson)
(19 juin 2016)
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(04 novembre 2016)

13 mars 2024 - Paris - La Machine


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Eudus

Grosse affiche et forte affluence en ce mercredi soir pluvieux sur Pigalle. Les vétérans du black prog norvégien, Enslaved, s'apprêtent à enflammer La Machine du Moulin Rouge, accompagnés du phénomène post hardcore, Svalbard et de la sensation black country Wayfarer. Avec mes comparses, TheDecline01 et Painlesslady, nous nous préparons à vivre une soirée riche en émotions. Petite précision, pour ce live report, face à son enthousiasme, Dickie a souhaité également participer à la rédaction de ce LR, vous êtes gâtés. Je lui laisse ainsi la main pour vous parler de Wayfarer.

TheDecline01

Malgré l’impressionnante file d'attente dehors, le parterre est en fait encore dépeuplé lorsque les Américains de WAYFARER débarquent pour nous abreuver en black country-boy. À ce sujet, les parties claires sont assurées par des samples puisque le groupe ne les jouera pas lui-même sur scène. Bonne prestance de la part du quartet chiquement vêtu et chevelu, la performance se révèlera intéressante (bien que partiellement gâchée par le légendaire son de La Machine). Suffisamment à vrai dire pour éveiller en moi l’intérêt de re-jeter un coup d’oreille sur leur production, fort appréciée par certaines de nos chroniqueuses. L’ensemble est maîtrisé, et malgré un timing serré et seulement quatre chansons, le leader en profite pour échanger quelques mots avec le public, l’occasion d’apprendre que cela faisait déjà cinq ans qu’ils n’étaient pas venus (et que nous étions géniaux, bien sûr). Pour un groupe encore en phase de décollage, on peut parier sur de nouvelles tournées européennes. Et quand même mention spéciale au batteur, impeccablement en place et surtout créatif dans ses parties et plus important encore, dans son installation rythmique.

Eudus

Légère attente me concernant, j'ai assez apprécié l'album précédent (2020) A Romance With Violence, qui imposait clairement son style. J'ai plus de réserves sur le dernier effort, American Gothic, bien exécuté mais trop réfléchi. Petite déception au vu de la setlist puisque les quatre titres proposés ce soir, sont tous issus de cette dernière œuvre. Malgré tout, le résultat est plus que positif, entre deux vocalistes qui se partagent bien les rôles et ne lésinent pas sur la puissance, et un jeu de gratte assez efficace. Les Américains distillent un savoir-faire à l'instar de l'excellente "The Thousand Tombs of Western Promise" ou du fantastique final de "False Constallation". Wayfarer a clairement marqué des points ce soir.

TheDecline01

Place ensuite à SVALBARD, formation anglaise qui m’est encore plus inconnue que Wayfarer. Eudus a la grâce de me préparer à du post screamo hardcore (et beaucoup d’autres choses encore en fait). De fait, l’agression sonore crainte n’arrive pas avec autant de vigueur. Certes, avec un chanteur agressif dans les aigus et une chanteuse étonnamment placée un ton plus bas, l’amateur de screamo peut s’estimer content. Sur la chanteuse/guitariste d’ailleurs, il est rare de voir des membres de groupe sourire sur scène, d’un franc et grand sourire, contagieux qui plus est. C’est agréable et trop rare. Autre point, et attention ceci est un moment #metoonot, elle a su parfaitement mettre en valeur ses agréables formes, notamment sur le haut du corps, subtilement dessiné par une parure chaînée faisant harmonieusement le tour de la partie située entre les épaules et le nombril. Musicalement, c’est moins ma came mais le groupe sait passer son énergie au public, desservi qu’il fut toutefois par un son pas top, qui est néanmoins allé en s’améliorant. La mixture de hardcore, de screamo et, Anglais oblige, de punk, rend le show dynamique à défaut de parfaitement subjuguant. Leur musique réserve des respirations fort heureusement habitées par le chant clair de madame que nous aurions apprécié en plus grande quantité (probablement car je n’aime pas le genre de chant screamo, ok ^^). C’est intelligent et bien amené. Et il y a des blasts. Inattendus car les compositions en général ne les appellent pas, et ça fait du BIEN. Oui.

Eudus

Place à la sensation britannique, Svalbard. Petit à petit, le quatuor impose son nom au gré d'un post hardcore évolutif, teinté de post metal et de black. Chaque effort est bien reçu par le public et la presse et le combo installe une nouvelle atmosphère à chaque création. La dernière en date, The Weight of Mask mixe avec brio violence et mélodies et c'est ce que les Anglais vont reproduire ce soir. Pourtant, le début prête un peu à confusion, la faute à un son haché et presque désagréable, ce qui gâche la découverte de titres anciens, "Disparity" et "Open Wound". Heureusement cela semble se calibrer aux premières notes de "Faking It" et le reste du show délivre alors au public une prestation des plus solides illustrée par quatre œuvres du dernier effort dont l'époustouflante "Lights Out", synthèse parfaite des qualités du combo, puissance, rage, énergie, mélancolie et tristesse. Portée par une Serena sûre de son charme, son chant raw et grave est soutenu par le chant screamo de Liam, qui finira la soirée en sueur. On note également une belle performance sur "Click Bait" et son intro mettant en lumière les qualités en chant clair de Serena et sur le final "Eternal Spirits", titre en hommage aux légendes musicales qui ne sont plus de ce monde, et qui risque de truster les setlists de Svalbard pendant un moment. Je ne vais pas vous mentir, la prestation de Svalbard était celle que j'attendais le plus ce soir, et il faut dire que je n'ai pas été déçu.

TheDecline01

Après ces deux amuse-bouches de qualité, la salle est chauffée et surtout fortement pourvue désormais. Il ne fait aucun doute que les spectateurs se sont déplacés pour les Norvégiens qui hantent les terres viking depuis plus de trente ans désormais (oui, trente). Alors oui, nous savons tous que ENSLAVED roule sa bosse et sait au millimètre ce qu’il fait et faut faire, mais un groupe pareil en imposera toujours, qu’importe la perte de fraîcheur. Alors on attend impatiemment la mise en place de la scène. Curieusement, nous verrons celle-ci arpentée par un seul homme-orchestre en charge du soundcheck de tous les instruments, posage de scotch sur les câbles, distribuer les bouteilles (d’eau et de bière) et probablement faire le repassage en loge. Bref, il passera de longues minutes sur la mise en place avant que les héros de la soirée n’arrivent sous les hourras. Grutle sait pertinemment que la foule est conquise d’avance, il avance en confiance tout comme les autres membres du groupe. Étonnamment, les deux premiers à entrer sur scène seront les deux chauves, batteur et claviériste, mais faisant craindre une perte capillaire également pour les autres membres historiques. Fort heureusement non ! Leur entrée déclenche les applaudissements et les cris du public (évidemment). L’occasion de se rendre compte que Ivar a vraiment l’air d’un viking ET d’un papy (il est pourtant plus jeune de quatre ans par rapport à Grutle, toujours fringant lui). Et Grutle de nous mettre dans le bain en parlant et annonçant un titre du dernier opus en date. Grutle confiant, mais Grutle pas pédant. Avec sa bouteille il sait ce qu’il faut faire pour donner un concert carré, pro et tout autant vivant avec la pointe de folie nécessaire à une bonne soirée entre amis. Car si les quatre premiers titres passent sans encombre et sont sans surprise tirés des deux derniers albums, seule la présence scénique du groupe rend le concert plus qu’agréable (et un son enfin de meilleure qualité). Seulement voilà, un enchaînement terrible de quatre titres va tuer le game. Étonnamment, c’est de Heimdal que vient la première banderille avec le blast mid tempo royalement tenu par le batteur de "Congelia". Hypnotique et surpuissant en concert, mazette ! Et Grutle de nous assassiner en annonçant "As Fire Swept Clean The Earth" pour enchaîner. Putain que Below the Lights est un bon album ! D’autant qu’après nous avoir totalement dévergondés avec une Marseillaise (apparemment une habitude du groupe), il se permet de nous mener au septième ciel avec tout bêtement la suite de "As Fire Swept Clean the Earth" : "The Dead Stare" !!!! Nom de foutrediou, je vais voir "The Dead Stare" sur scène !! Comme prévu, c’est l’Apocalypse. Le pont central qui voit les guitares et la batterie adopter une rythmique folle détruit tout dans la salle. Merveille. Et votre serviteur d’exsuder toute la joie de son corps. Mais vous avez lu quatre, et voilà que vous savez compter : trois. Et oui, Enslaved va ajouter "Havenless" à l’affaire. Le chant clair viking qui te prend aux tripes. Trois titres de Below the Lights à la suite, trois ambiances différentes, trois tueries live. La félicité m’ayant empli de tous les pores, le concert peut se terminer dans la joie. Alors sortie de scène. Et retour, car on ne nous la fait pas. Et retour original. Monsieur batteur a le droit a ses cinq minutes de gloire, il nous gratifie de différents courts soli avant de jouer avec nous. Et nous de lui répondre. Une démonstration de partage, d’échange et qu’un solo de batterie peut être fun ! Forcément le reste de la troupe du nord ne tarde pas à reprendre possession du champ de bataille pour non pas un, mais bien deux titres. On a perdu en intensité peut-être vis-à-vis de ce qui vient de se passer, mais on reste dans les sphères du bonheur. Enslaved cale encore un nouveau titre en la qualité de "Sequence" (présentée comme le pinacle de la folie bizarrement), opportunément un single qui vient de sortir en version live. Mais a surtout profité de l’opportunité pour ressortir l’imparable "Isa", que nous pouvons chanteur en chœur à la demande de Grutle.

Eudus

Enfin, enfin je peux voir Enslaved en live, groupe découvert bien trop tard (réellement avec la sortie d'Utgard et un confinement pour me taper toute la discographie) et qui m'a tout de suite subjugué, et c'est pas ma semi déception Heimdal qui va ralentir mes ardeurs. Pourtant cet Heimdal va représenter le socle de soirée de ce soir avec quatre occurrences jouées ce soir, soit plus de cinquante pour cent de l'effort. Que dire ? L'œuvre particulièrement complexe l'est tout autant en live, et déclenchant tout un flow d'émotions. Un constat s'impose, tous ces titres de cette dernière mouture m'ennuient lors de leur première partie, et m'enthousiasme sur leur final complètement fou ("Congelia", "Heimdal"). Enslaved explore toujours plus un black prog déroutant qui questionne son auditoire, cela perturbe mais une fois la mécanique mise en place, et la tension à son apogée, les Norvégiens délivrent une partition incomparable. Étrange. Fort heureusement, le combo a l'intelligence de proposer d'autres titres ce soir qui ne dépareillent pas trop. Deux œuvres du précédent album Utgard, un peu trop sous-estimé à mon goût. "Homebound" est un tube black prog chirurgical, quand "Sequence" possède également ce côté expérimental. Et quoi de mieux pour contre balancer ces six œuvres ? Envoyer le bouzin avec un triptyque Below the Lights complètement dingue. Qui était prêt pour cet enchaînement "As Fire Swept Clean the Earth", "The Dead Stare" et "Heavenless" ? Marquant. Le rappel ne sera pas en reste (si on fait fi de ces interminables drum solos, pitié faites que cela s'arrête un jour) avec deux classiques d'Enslaved que l'on présente plus : "Isa" et "Allfǫðr Oðinn". Si reste une légère déception de n'avoir eu aucun titre de ma période préférée du groupe (entre Axioma Ethica Odini et In Times), la soirée fut phénoménale.

TheDecline01

Vient donc le temps des au revoir, et de la conclusion que ce fut une magnifique soirée. Chargée en émotion et intensité, parée de trois groupes officiant dans des registres différents et chacun apportant une jolie pierre à l’édifice. Évidemment, Enslaved a tout écrasé, le poids des ans jouant clairement en sa faveur avec l’expérience, le professionnalisme et l’habitude. Je ne m’attendais pour tout dire pas à un tel feu d’artifice de leur part, donc ce fut une vraie joie que de re-croiser leur route.


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