CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
15/20
LINE UP
-Xav
(chant)
-Raphael
(guitare)
-Fred
(guitare+chant)
-Raph
(basse+chant)
-Nico
(batterie+chant)
TRACKLIST
1)Face Yourself, Make Up Your Mind
2)Sometimes
3)Reek Of Deceit
4)Enmeshed
5)Primate Way
6)Ephemeral
7)Rupture
8)Kamenting Spirit
9)Positive Incentive
10)(...)
11)G.M.O.
12)It Will Eat You
13)Dreamland
14)A.C.T.
15)Dead Men Working
16)Shaman Pulse
17)Micropig
18)Hide Your Face
19)War To War
20)Logic Of Chaos
DISCOGRAPHIE
Ba ba ba baaa !!! Le grind, c’est une musique puissante. Ah ça pour sûr il serait bien difficile de le nier. D’ailleurs c’est un peu la base du grind que de faire de la musique puissante, voire bourrine à mort ou brutale au possible. Et ben vous voyez ces lignes ? Elles sont exactement applicables aux Blockheads qui nous fournissent une espèce de destruction sonore le temps de 20 titres pour 37 min de musique (soit l’équivalent de grind progressif vu la longueur du skeud …)
Bon, nos petits bourrins franchouillards, ils nous mettent quoi dans la gueule ? Tout d’abord un bon gros mur de guitares. Ca va vite à beaucoup à l’heure et ça décoche du riff au dixième de seconde. C’est sportif comme musique. Et puis c’est du lourd aussi. Ils sont bien gentils les copains du punk (car oui, à la base du grind, c’est le punk… bon ok c’est surtout pour l’esprit qui anime les musiciens) mais ils sont un peu mous du manche, alors les grindeurs défoncent tout ça pour éclater la société (oui, à ce niveau là c’est même plus renverser la société). Ensuite on a une batterie qui verse dans le blast beat frénétique (et presque néphrétique) à tout bout de chant. Non mais à croire que ça l’amuse notre ami batteur que de maltraiter son instrument, du vrai sadisme. Mais bon, grâce à tous ces blast beats il n’y a pas de roulement de double pédale sur grosse caisse (aussi étonnant que cela puisse paraître). Après on ajoute une basse qui verse dans l’infrason histoire de bien corser le tout et qui par moment nous assène de véritable coup de massue lorsqu’elle est tout seule. Et enfin on saupoudre délicatement le tout d’une pincée non négligeable de chant hurlé (non non pas braillard ou égorgé, vraiment hurlé à s’en casser les cordes vocales … ce qui d’ailleurs pose le problème de savoir si on peut qualifier ces « bruits » de chant) accouplé à un chant ultra guttural. Ils évoluent ensemble main dans la main et apportent un peu de violence à ce monde de brutes.
Au niveau des chansons, nous avons droit à tout un panel qui va du mini morceau de 30 sec (ce qui est encore long je le reconnais, pour du grind) au véritable pavé de presque 5 min !!! Alors là les gars ils font fort, une chanson de 5 min c’est direct le livre des records, mais fort heureusement cette bizarrerie n’intervient qu’une seule fois lors de la dernière piste, le reste se cantonne à du 2 min maxi (ouf !). En gros, chaque chanson à son riff, ou alors 2-3 si elle est suffisamment longue et elle n’est que prétexte à vous défoncer le crâne à coup de roulement de char d’assaut. Des riffs qui soit dit en passant sont tranchants. Mais il ne faut pas croire que chaque chanson est une redite de la précédente (ou de la future). Nos petits besogneux veillent à ce que chaque titre soit différent. Bon, non pas que la différence soit flagrante, mais il faut reconnaître que chaque chanson à son propre caractère. Mais par contre, il faut bien 3-4 écoutes pour se rendre compte de cela car ça débite à une telle vitesse qu’il est difficile de tout bien discerner au début. Mais n’empêche à force on y arrive et on trouve que non seulement c’est pêchu (c’est vrai qu’on s’en doutait un peu d’un autre côté) mais qu’en plus c’est bien bon à écouter.
Quelques petites particularités. Une chanson se révèle plutôt calme (comprendre qu’il n’y a ni blast beat ni déluge de riffs) elle se trouve au milieu de l’album et que la dernière (le pavé de 5 min) est basée sur un riff qui me rappelle furieusement celui qui ouvre la chanson "Ravishing Grimness" de l’album de Dark Throne Ravishing Grimness justement. Tout ça pour une chanson qui a quelques passages de calme (normal vu la durée démesurée). Et puis il y a aussi des petites trouvailles comme cette intro sur "Micropig" qui consiste en une progressive accélération sur les cymbales uniquement pendant une quinzaine de secondes avant de laisser la place à un bon gros riff et du blast beat pour les 20 dernières secondes. Et puis aussi ces passages où seule la basse se fait entendre sont exquis. Et là, c’est vraiment du broyage de tête. Non franchement, c’est un excellent album que nous avons ici, qui malgré la nécessité d’une oreille un tant soit peu exercée se révèle somme toute assez varié avec pas mal de petits plaisirs et aussi des riffs qui crament tout et une musique de mammouth énervé. Du pur bon grind donc, et maîtrisé SVP, ça ne va pas n’importe où à l’emporte pièce, et qui file une pêche incroyable (pour peu que l’on supporte ce type de musique évidemment, ce qui constitue finalement la seule grosse réserve).