CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
13/20
LINE UP
-Chris Caffery
(chant+guitare)
-Paul Morris
(claviers)
-Jeff Plate
(batterie)
-Dave Z
(basse)
+ guests
TRACKLIST
1)Home Is Where The Hell Is
2)God Damn War
3)Election Day
4)Erase
5)Fool, Fool!
6)Edge Of Darkness
7)Saddamize
8)I
9)Iraq Attack
10)W.A.R.P.E.D.
11)State Of The Head
12)Amazing Grace
13)Piece Be With You
14)Beat Me, You'll Never Beat Me
15)Curtains
DISCOGRAPHIE
Deuxième méfait de l'escapade solo du gratteux, W.A.R.P.E.D. est un album conceptuel traitant un sujet cher à son auteur: les méfaits de l'humanité, et en particulier son auto-destruction et la négation de son environnement naturel. C'est plus spécifiquement les guerres - ou la guerre en général - qui ont inspiré cet album, et l'intervention de l'armée américaine en Irak en a vraisemblablement été l'élément déclencheur. Pas très joyeux tout ça, et la musique s'en ressent: très agressif et violent, le heavy-metal de Chris Caffery est à dominante sombre et donne curieusement envie d'être méchant...
Le disque est un peu long: quinze titres au total, il faut se les enfiler. Mais à vrai dire W.A.R.P.E.D. n'est que partiellement nouveau; l'édition bonus du premier album de Chris Caffery, Faces (2004), contenait en effet une bonne partie de ces morceaux, et seulement cinq d'entre eux sont totalement inédits. Le style? Du heavy-metal direct, à l'américaine, très bourrin. Chris Caffery assure les guitares et le chant, et démontre dans ces deux domaines des capacités assez impressionnantes. C'est un curieux "Home Is Where The Hell Is", au tempo lent et à l'ambiance lourde, aidé en cela par des nappes de claviers oppressantes, qui ouvre W.A.R.P.E.D, proposant malgré tout déjà un bien bon solo. Mais dès "God Damn War" le rythme se fait plus conventionnel, et plus représentatif du reste. Chris hurle comme un thrasheux et son style de chant participe de beaucoup à l'impression générale d'agressivité que laisse ce disque. Reste que ses lignes vocales sont parfois peu efficaces car trop linéaires ("Election Day", "Fool, Fool!")
Le milieu du disque semble un peu plus empreint de folie, avec en point d'orgue les refrains psychotiques de "Edge Of Darkness" et de "Saddamize", que Devin Townsend n'aurait pas reniés. Est-ce d'ailleurs un hasard si Chris sonne comme le prodige canadien sur ces morceaux? Toujours est-il que le compositeur sait varier les plaisirs, et cherche aussi peut-être à expérimenter, puisque le "Saddamize" - quel titre... - en question recèle, outre l'ambiance orientale de l'introduction, moult bruitages et dialogues, tout comme l'interlude au piano "Amazing Grace". Entendre Chris chanter - et non plus hurler, comme quoi il en est capable - sur d'émouvantes notes de piano avec en fond sonore des mitraillettes, des lance-roquettes et des grenades, ça a tout de même son charme. Le titre "I", plus conventionnel celui-là, conclut ce chapitre au sein de l'album dans une envolée lente, pleine de tension, explosant lors des refrains. Les chœurs guerriers et bourrins, et c'est particulièrement explicite sur ce morceau, y vont de leur petit effet de façon régulière sur W.A.R.P.E.D.
A noter la présence de Jon Oliva, chanteur de Savatage, groupe d'origine de Chris, sur "Iraq Attack". Évoluant dans le même registre de chant que son compère, Jon ne surprend guère dans l'interprétation de ce titre violent, qui contrairement à ce qu'on pourrait penser, ne parle pas de la guerre de 2004, mais de la guerre du Golfe: son écriture remonte à 1992, et c'était pour le groupe Doctor Butcher. Comme un clin d'oeil à cette époque, Chris Caffery a également invité sur ce titre Brian Gregory, bassiste de Doctor Butcher. Bref, le style de composition de Chris est bien marqué, tellement bien même, que les chansons deviennent rapidement répétitives, et ce en dépit des qualité d'interprétation; les riffs du morceau-titre "W.A.R.P.E.D.", la section rythmique de "State Of The Head", la mélodie de "Erase", les soli, etc., nombreux sont les atouts de la galette, mais l'album reste confiné à une seule tendance générale très agressive, concept oblige, et peut rebuter pour cela au bout de quelques titres seulement. Les vrais bons moments sont rares, mais ils existent. Il s'agit de les chercher.