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CHRONIQUE PAR ...

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Pietro
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15/20

LINE UP

-Chris Caffery
(chant+guitare)

-Paul LaPlaca
(claviers+guitare)

-Nick Douglas
(basse)

-John Macaluso
(batterie)

TRACKLIST

1)Seasons Change
2)House of Insanity
3)I Won't Know
4)The Fleas
5)Madonna
6)Big Brother
7)Back's to the Wall
8)Solitaire
9)I'm Sorry
10)Shame
11)Winter in Hamburg
12)No Matter What
13)Get Up, Stand Up (Bob Marley)

DISCOGRAPHIE

WARPED (2005)
House Of Insanity (2009)

Caffery, Chris - House Of Insanity
(2009) - heavy metal Pur Savatage - Label : AFM Records



Savatage n’a jamais officiellement splitté. Cependant le groupe est dans un état de mort clinique depuis 2002 et une tournée somptueuse qui faisait suite à la sortie de Poets And Madmen, album qui restera peut être dans l’histoire comme le dernier de Savatage… Il est encore difficile aujourd’hui pour les fans dont fait partie l’auteur de cette chronique d’accepter la fin de ce groupe si attachant à l’histoire si particulière. Mais bon, à défaut de grives on mange des merles…

Car depuis cette fameuse tournée de 2002 les différents membres du groupe ne se sont pas roulé les pouces, que ce soit tous ensemble avec le très lucratif Trans-Siberian Orchestra, projet parallèle dont le succès commercial énorme aux USA aura signé l’arrêt de mort de Savatage, ou chacun avec son propre groupe. Jon Oliva a ainsi rapidement monté Jon Oliva’s Pain avec qui il a déjà sorti trois albums et un EP, Zak Stevens a fait de même avec Circle II Circle (déjà quatre albums au compteur) en attendant son nouveau projet Machines Of Grace en compagnie du batteur Jeff Plate, qui avait lui rejoint Metal Church. Chris Caffery lui, a entamé une carrière solo. Ce House Of Insanity qui nous intéresse ici est déjà le quatrième opus qui sort sous son nom, sans compter la réédition de l’album du projet Doctor Butcher en compagnie de Jon Oliva. Un Jon Oliva absolument omniprésent dans la carrière de son ami guitariste, et ceci qu’il soit physiquement présent sur ses albums ou pas. Rien que la pochette de l’album évoque celle de Maniacal Renderings ou du EP Straight Jacket Memoirs de JOP. Mais s’il y a bien une chose qui frappe depuis que Caffery vole de ses propres ailes c’est bien la ressemblance de sa voix avec celle du leader de Savatage. C’est bien simple Oliva et Caffery ont le même timbre et l’utilisent de la même manière.

C’était déjà assez troublant sur Faces, premier essai solo du guitariste et donc première fois qu’on l’entendait chanter. Ça l’est peut être encore plus aujourd’hui sur ce nouvel album qui se rapproche plus que jamais du style que pratiquait Savatage et que perpétue Oliva aujourd’hui. Zak Stevens avait fait la même chose sur le premier opus de Circle II Circle puis s’était éloigné du ‘Tage, gagnant en personnalité ce qu’il perdait malheureusement en qualité. Caffery suit l’évolution inverse. Si ses premiers essais étaient teintés de l’héritage de son précédent groupe, ils se montraient assez personnels, plus sombres et heavy. House Of Insanity pourrait tout à fait être un album de Savatage ou de Jon Oliva’s Pain, sentiment renforcé par la similitude des voix. Dès les premiers titres cette impression d’être en terrain familier se fait fortement sentir, comme si on retrouvait un vieil ami que l’on connaît par cœur. Ce heavy metal très mélodique et souvent mid tempo sur lequel la voix ou plutôt les nombreuses voix sont à l’honneur, bien en avant dans le mix, pas de doute c’est bien du Savatage ! En plus du timbre de Caffery les lignes de chant ainsi que les très nombreux chœurs et arrangements, tant vocaux qu’orchestraux, font plus qu’évoquer l’héritage de Savatage sur des titres comme "Seasons Change", "I Won't Know" ou encore le title track.

Le très prog et mélodique "Back's to the Wall" va encore plus loin avec ses orchestrations et ses chœurs omniprésents ainsi que son break acoustique, du PUR Savatage. Même topo pour "Solitaire", où le piano est à l’honneur et qui est un duo avec Zak Stevens, ancien chanteur de qui vous savez. On a vraiment l’impression de retrouver les échanges de voix entre Stevens et Oliva du temps du ‘Tage. Sur le lent et sombre "I’m Sorry" on pense plutôt à Jon Oliva’s Pain, même si la différence est vraiment très subtile. Caffery se fend sur ce morceau d’un solo qui fait honneur au regretté Criss Oliva. Reste à citer le plus heavy "Shame" avec ses chœurs très Broadway typiques de Savatage et ses nombreuses parties de guitare. Au rayon des morceaux qui s’éloignent de cette ombre envahissante, on trouve deux ballades acoustiques : "Madonna", gâchée par un refrain un peu mièvre mais où la voix de Caffery fait penser à Alice Cooper, et la plus théâtrale "Winter in Hamburg" à la structure plus progressive sur laquelle Caffery tente un canon vocal, autre gimmick de Savatage. En cherchant bien on trouve aussi une partie instrumentale plus moderne sur "Big Brother" que n’aurait pas osée Savatage, mais c’est tout ce qui différencie l’opus de Caffery de son ancien groupe. Ah si, il y a une reprise de Bob Marley en version metal aussi, sympa mais anecdotique.


Le nom de Savatage a été cité douze fois dans cette chronique, cela est assez parlant. Caffery a sorti ni plus ni moins qu’un album de Savatage, plus basé sur les guitares que sur le piano, et le fan que je suis ne peut que prendre son pied. Mais c’est exactement ce que fait Jon Oliva avec son groupe, tout comme Zak Stevens dans une moindre mesure. Alors les gars, c’est très sympa tout ça mais vous attendez quoi pour reformer le groupe ?


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