CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
12/20
LINE UP
-Erik Molarin
(chant)
-Lotta Höglin
(chant)
-Robert Vintervind
(guitare)
-Manne Engströmm
(guitare)
-Daniel Elofsson
(basse)
-Mikael Back
(claviers)
-Jonas Strömberg
(batterie)
TRACKLIST
1)Innerlane
2)Outpost
3)Bittersweet Tragedy
4)Everytime I Die
5)Devil's Plaything
6)Lost
7)Last Obsession
8)Emotional Decay
9)Restless Dreams
10)Reversed Mind
11)Manmade Dreams [Re-Make][*]
12)Lost [Emotional Version][*]
DISCOGRAPHIE
Après des débuts chaotiques et deux albums passés inaperçus en 1998 et 2001, dans un style doom-death atmosphérique, Beseech a compris qu'il y avait quelques avantages à sauter dans les trains en marche. Souls Highway et Drama dirigent alors les Suédois vers un metal gothique mélodique, que Sunless Days vient aujourd'hui peaufiner en douceur. Il est certain que le succès d'Evanescence a été déterminant dans cette démarche de renouvellement de style; tant mieux pour le groupe, qui jouit désormais d'un succès non négligeable - même s'il reste encore bien loin de son alter ego américain! - mais le mérite artistique, lui, s'en voit amenuisé.
Beseech aujourd'hui n'est ni plus ni moins qu'une alternative à Evanescence, comme il en existe tant d'autres. Seulement voilà, les musiciens ont près de quinze ans d'expérience, et ont su renverser la vapeur à merveille. Sunless Days est l'archétype du disque bourré de hits, largement à même de faire un carton outre-Atlantique. Le premier single "Innerlane" cumule le chant masculin parlé, presque rappé, et les vocalises féminines du groupe sus-cité, et les riffs doublés de sons synthétiques de Linkin' Park. Quelques petits hurlements pour être dans le coup, voilà: "Innerlane" aurait pu figurer sur la B.O. de Daredevil en lieu et place de qui vous savez. Mais il arrive trop tard. Comme cela doit être rageant...
Ce titre est par ailleurs le plus virulent de l'album. Pour le reste, on note tantôt des influences de U2, avec des lignes de basse et de piano bien caractéristiques, tantôt des réminiscences de Depeche Mode et, plus généralement, à la scène new-wave des années 1980s, avec le chant posé d'Erik Molarin; et parfois enfin des héritages du metal gothique pur (notamment Type O Negative sur la reprise au chant très narratif de Danzig, "Devil's Playthig"). En tous les cas, les mélodies sont bien mises en avant, contre-balançant avec les riffs de guitare sous-accordées qui sont légion. C'est parfois un peu facile et simpliste ("A Bittersweet Tragedy", "Emotional Decay") mais toujours prenant et bien interprété. Un titre comme "Devil's Plaything", ainsi repris, s'adresse directement au public néo-goth. Et il a de quoi les convaincre.
Le chant de Lotta Höglin, la fille du groupe, tire son épingle du jeu; sa voix est admirablement juste et correspnd à merveille avec l'esprit de la musique de Beseech, dont la mélancolie et la tristesse sont trop souvent desservies, ailleurs, par de pseudo-chanteuses qui n'ont pour seule qualité qu'une paire de miches bien rondes. Sa performance sur la ballade intimiste "Lost" est de toute beauté. Restent quelques défauts de prononciation, pas bien graves; de son côté, Erik Molarin donne dans de nombreux registres, mais se révèle particulièrement à l'aise dans les tonalités graves, suaves et typiquement romantiques "à la goth". On se gardera toutefois d'accoler trop facilement l'étiquette "gothique" à Beseech, qui l'est en vérité tout autant qu'Evanescence - c'est à dire pas du tout. Beseech, c'est juste du rock moderne, influencé sans doute possible par les ténors du genre, qui a plus sa place sur MTV que dans Elegy. Aucune originalité; pas plus de compétences techniques particulières. Mais de bonnes chansons. Juste ça. C'est déjà pas mal.