Deuxième album de Bathory et pas de surprise, la direction musicale n’a pas changé. Encore une intro inquiétante pour installer l’auditeur dans le malaise torturé de l’œuvre et en avant la musique. Pour ceux qui ont désormais été bercé par Bathory, le changement n’est pas notable et l’évolution est somme toute restreinte. La production s’est améliorée depuis le premier volet des aventures de la comtesse. Non pas qu’elle soit d’une qualité extraordinaire mais elle est maintenant un peu plus compacte et puissante, sans pour autant dénaturer une œuvre qui n’a que faire du bon son. Bathory s’accommode à merveille d’un son anémique et ne s’en prive pas.
La musique de Bathory est encore ici très linéaire. Il y a certes une intro et des variations de rythme (entre le premier brûlot rapide "Total Destruction" et le slow "Born For Burning") mais les riffs, très souvent syncopés, sont vraiment semblables les uns aux autres. Nous retrouvons le principal et rédhibitoire défaut qui accablait la première production de Quorthon. Ici, il se fait moins criant mais il est toujours une évidence à l’écoute du disque. Tout simplement Bathory n’avait pas encore à l’époque l’inspiration nécessaire pour palier à cela. Une pensée néanmoins pour "Reap Of Evil" qui, enfin, propose un poil de diversité. Des riffs différents et une batterie (boîte à rythme?) qui change de sa linéarité traditionnelle. Une bien bonne chanson.
Et aussi à la dernière piste "The Return Of The Darkness And Evil" qui offre une montée en puissance étonnamment simple et bonne. Au-delà de ces considérations de répétitions, la musique est on ne peut plus correcte pour quiconque se revendique amateur de black metal. La voix est toujours autant torturée (si ce n’est plus) et la musique installe parfaitement cette atmosphère pesante et froide si chère à notre genre préféré. Et puis les riffs qui sont si identiques entre eux ne sont pas foncièrement mauvais, loin de là même ! En prenant une chanson à part on découvre des riffs très simples mais efficaces et une chanson qui vous emportera dans les contrées nordiques où le blizzard est roi. Sur ce point pas de problème.
On ne pourra que réitérer le reproche fait à Bathory, à savoir qu’en écoutant l’intro et une chanson, on a tout écouté. C'est forcément exagéré mais cela reste trop proche de la vérité pour ne pas chagriner. On ne peut passer sous silence aussi les énormes soli qui parsèment la galette. Chaque chanson ou peu s’en faut en possède. Ils sont tous ultra simples et ne sont qu’une vague succession d’accords rapidement joués plus aigus que le reste. C’est tout de même assez marrant à entendre et cela nous rappelle qu’à l’époque la NWOBHM faisait rage et que Bathory en a été fortement inspiré. Car n’oubliez pas que Bathory date du début des années 80 en qu’en ces temps-là, le terme metal extrême n’existait qu'à peine. Ses sources sont donc à trouver dans le heavy.
Bien sûr, il reste la légende Bathory qui fait acheter ce disque et qui le fera acheter à de nombreux fans incultes ou aveugles (voire les deux). Que répondre à ça? Essayez avant d’acheter. A ne conseiller réellement qu'aux fans curieux de remonter dans le passé et suffisamment passionnés de black metal. Aux autres, passez votre chemin! Under The Sign Of The Black Mark est de loin un bien meilleur achat musicalement parlant.