CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
16.5/20
LINE UP
-Carsten Lizard Schulz
(chant)
-Axel « Ironfinger » Ritt
(guitare)
-Erdmann « Erdi » Lange
(claviers)
-Jochen Mayer
(basse)
-Stefan Köllner
(batterie)
TRACKLIST
1)All In The Name Of Fire
2)Temple Of The Earth
3)Don't Pay The Ferryman
4)I Ain't No Hero
5)Headfirst Into Disaster
6)Stardawn
7)Crystal Stone Island (Warpath pt.II)
8)Help Me Through The Storm
9)Shadowhall
DISCOGRAPHIE
Comme déjà mentionné dans ces lignes il y a des chroniques vite bouclées, des albums dont on fait le tour en deux ou trois écoutes avant de les oublier et de passer à la suite. Et il y a les OVNIs, les inclassables, ceux qui nous perdent et nous malmènent un peu plus à chaque écoute, et dont on ne sait toujours pas quelle note on va leur donner après une bonne semaine d'analyse intensive. Ce sont de loin les plus intéressants à chroniquer, et Stardawn de Domain est de ceux-là... Il est d'autant plus traître qu'il laisse croire au début qu'il va appartenir à la première catégorie. On pense être tombé sur un énième clone de Stratovarius, puis les chansons s'enchaînent et là toutes nos certitudes disparaissent. Et ça fait du bien...
Forcément, quand un premier titre d'album s'appelle "All In The Name Of Fire", qu'il commence par un solo de shred hypersonique à la Michael Angelo Batio pour qu'ensuite un chanteur typé power/heavy balance des notes aigües sur un riff et des claviers incarnant tout le métal mélodique à eux tout seuls, c'est logique de se planter et de croire au gros cliché pourri. Surtout quand la partie néoclassique qui débarque derrière ça nous offre des variations à la Bach comme on en a déjà entendu mille fois ailleurs! Ca a beau être très bien produit, super bien joué et très efficace dans son genre, on se sent d'entrée un peu las et on se dit que le gay-metal n'a pas fini de se répéter. La belle erreur que voilà!
En effet Stardawn est une formidable démonstration de variété et d'identité. Tout le contraire de ce qu'on croyait en fait... Dès "Temple Of The Earth" on se retrouve face à un truc totalement différent qui confine au hard US, et Schulz qui assurait déjà très bien dans un registre power/heavy épate tant il colle au genre. Mais ce n'est rien face à sa performance dans le tube FM "Don't Pay The Ferryman" où il jongle entre Bon Jovi et Bruce Dickison avec un aplomb assez bluffant. La musique reste incroyablement catchy quelle que soit l'orientation choisie, orientation qui varie non seulement d'une chanson sur l'autre mais également au sein d'une même chanson. "Headfirst Into Disaster" lie un feeling gras bluesy à la ZZ Top à une pop-musclé qui évoque Phil Collins avant un refrain en choeur totalement heavy-metal, puis un break de piano rockabilly, puis de l'orgue Hammond à la Deep Purple. Et tout se tient!
Dans le même genre on ne peut que citer la baffe "Crystal Stone Island" : intro de basse funky, riff power/heavy énorme rehaussé de cet improbable orgue Hammond, couplets évoquant un Angra au top de sa forme, refrain-hymne imparable pour finir sur une apothéose néoclassique qui place instatanément Axel Ritt dans la cour des grands shredders. En fait le titre les plus faibles de Stardawn sont le morceaux éponyme et le premier qui n'ont qu'une énorme efficacité brute pour eux ; tout le reste est composé de bombes d'inventivité dont la variété est d'autant plus honorable que la patte Domain est à chaque fois présente. Et que dire de ce monument de vingt-cinq minutes qu'est "Shadowhall"? Puissance, souffle épique, subtilité, variations, arrangements superbes (ces parties orchestrales!) tout y est.
Donc après moult galères - le groupe a tout de même vingt ans de carrière dont dix ans de pause forcée au compteur - il semble bien que l'heure de Domain soit arrivée. On ne peut pas encore parler de génie car le talent du groupe réside plus en l'appropriation de styles extérieurs qu'en la création de musique réellement nouvelle, mais force est de constater que ce Stardawn est une baffe nucléaire qui peut potentiellement séduire n'importe quel amateur de heavy. Les fans de speed mélodique comme les nostalgiques du glam et les gros bikers trouveront tous quelque chose à se mettre sous la dent sur cet album qui pousse l'art de la synthèse très loin. Ne vous fiez surtout pas à l'écoute du premier titre et donnez donc une chance à ce groupe hors du commun : excellente surprise en cette fin 2006, Stardawn saura vous surprendre encore et encore par sa richesse et sa classe pure.