CHRONIQUE PAR ...
S1phonique
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Alissa White-Gluz
(chant)
-Michael Amott
(guitare)
-Nick Cordle
(guitare)
-Sharlee D'Angelo
(basse)
-Daniel Erlandsson
(batterie)
TRACKLIST
1) Tempore Nihil Sanat (Prelude in F Minor)
2) Never Forgive, Never Forget
3) War Eternal
4) As the Pages Burn
5) No More Regrets
6) You Will Know My Name
7) Graveyard of Dreams
8) Stolen Life
9) Time Is Black
10) On and On
11) Avalanche
12) Down to Nothing
13) Not Long for This World
DISCOGRAPHIE
HHHHHHHAAAAAAAAAAHIIIIHAAAAA !!!!! Pardon pour ces mots de contentement mais avoir le loisir de chroniquer un groupe qui ne laisse absolument pas indifférent, qui reste sur un dernier album Khaos Legions avec autant d'adorateurs que de détracteurs, qui voit sa leader des quasi quinze dernières années annoncer son départ du jour au lendemain, voir la nouvelle voix débarquer aussitôt et prenant tout le monde à contre courant ! Piouuhhhh ! Vite le nouvel LP, qu'on crache du venin tsss tsss tssss !
Arch Enemy, quoiqu'on en dise, poursuit son chemin artistique pas du tout tracé; et, avec ce nouvel album nous présente son troisième chanteur. Les deux premières périodes auront fédéré leur nombre conséquent de fans, non seulement grâce à des albums de référence (d’anthologie diront certains), mais surtout parce que le groupe réussit toute ses sorties d'album, quelques soient les périodes, avec une promotion bien réfléchie à chaque fois. S'il est sûr que beaucoup pensent qu'Angela est LA chanteuse d'Arch Enemy, Johan Liiva aura tout de même posé avec sa voix de sacrées compositions dans l'attirail des hits songs du groupe. Mais la mère Gossow aura réussi à tirer le groupe vers le haut à sa façon : de part son charisme, ses growls et une collaboration humaine et artistique très intelligente avec Michael Amott. Et c'est peut être cette intelligence humaine qui permet au groupe de nous présenter dans le bonnes conditions ce War Eternal. On ne va pas s'étendre sur le « comment ça s'est passé » mais à noter que les membres ont réussit cette phase pivot où se vautrent finalement pas mal de groupes. Alissa, recommandée par Angela « herself », apparaît naturellement (maintenant que c'est fait c'est facile à dire) comme remplaçante : son registre dans The Agonist couvrant largement le spectre des chants de Gossow.
Aussi lorsque Amott, à propos du nouvel album, lâchait qu'il y aurait des petites différences et des surprises..... Hé Hé Hé! Qui allait imaginer tout cela ? Pour aller sur une chronique hors passage en revue des titres, même s'il on pourra s'y arrêter en illustration, on peut dire que l'album est à la fois dans la continuité de Khaos Legion au niveau registre et orchestration, mais laisse finement une porte ouverte vers une évolution permise par les qualités vocales de Miss White-Gluz. La première moitié de l'album est de haute voltige. Amott nous rappelle dans ces compositions que la mélodie passe par la musique, et la violence par les voix. Passé l'intro annonciatrice éventuellement de la possibilité d'injecter de « l’orchestral » à l'avenir (ou poser la musique d'intro des futurs Live?), on se prend en pleine tronche les "Never Forgive, Never Forget" , "War Eternal", "As the Pages Burn", "No More Regrets" et "You Will Know My Name" qui font tout simplement oublier Gossow. Ce ne sera pas la peine de chercher à comparer les deux nanas car ce qu'envoie White-Gluz est largement aussi bon (voire selon les goûts, meilleur) que Gossow. En effet la nouvelle growleuse sait aussi chanter sans « rocailler » et on choppe même par moment quelques arrangements bien vicieux, mais bien réels (toute l'intro de "You Will Know My Name").
Pour le reste on peut noter que Nick Cordle semble avoir bien trouvé sa place et les parties riffs des deux grattes se complètent à merveilles. Les bonnes intentions relevées lors des tournées sont confirmées ici. Les solos sont puissants et bizarrement semblent critiquables tant le tout est fluide, d'apparence simple et tout à fait dans le ton de ce qu'on veut entendre aux deux tiers d'une chanson. Le début de "No More Regrets" nous rappelle pourquoi on aime (ou déteste) Arch Enemy. Et alors ! ... Et bien tout cela se calme avec l’intermède "Graveyard of Dreams", car la suite de l'album (jusqu'à l'instrumental de fin "Not Long for This World") même s'il reste de bonne facture, ne contient pas le feu et l'urgence de la première partie de l'album. Alors faire la fine bouche sur un "On and On" est peut être sévère, mais si on parlait tout à l'heure de la capacité de se renouveler, on retombe ici un peu trop dans l’album précédent alors qu'il semble y avoir matière à « poutrer » (les premiers riffs/vocaux du couplet de "Down to Nothing" sont puissamment death à en frémir et le soufflé retombe au refrain). On finit comme l'album a commencé : avec un instrumental proposant largement une approche symphonique avec un coda en encéphalogramme largement dispensable.
Bon ! Ce War Eternal est un bon album de Arch Enemy. Un passage de témoin entre chanteurs réussi et une amorce d'évolution dans les compositions futures. Mais pas d'inquiétude : le groupe ne risque pas de perdre des fans et au contraire, a tout le loisir d'en gagner. La première partie de l'album est tellement bonne qu'on attend juste le passage dans la salle de concert du coin pour se les prendre en pleine tête. Une évolution sans révolution, où tous les pièges sont évités. Bref foncez !