CHRONIQUE PAR ...
Wrathchild
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14.5/20
LINE UP
-Nick Van Delft
(chant+guitare)
-Stephan Gall
(guitare)
-Ruben Claro
(basse)
-Janosch Rathmer
(batterie)
TRACKLIST
1) Downtown
2) Free
3) Underneath My Bed
4) Leave Me Blind
5) Moonshine
6) Believer
7) I Wanna Know (Part I)
8) I Wanna Know (Part II)
9) Cortez The Killer
DISCOGRAPHIE
Quelle surprise d'apprendre que ce Zodiac est un groupe teuton. Ma première impression fut de les mettre avec les autres artistes, suédois majoritairement, de ce mouvement rétro qui fait bien des amateurs. Je les imaginais venant d'une contrée non lointaine de ces Graveyard ou autres Witchcraft qui nous la jouent rock des années 70 pour le pur bonheur de nos oreilles. Eh non, ceux-ci viennent du pays qui avait - hormis Scorpions - pris soin de mes besoins metal les plus basiques en m'offrant Accept, Running Wild, Kreator, Tankard et bien d'autres... Les choses semblent changer.
Façon peu orthodoxe d'écouter un album, celui-ci fut mis en lecture aléatoire et au désespoir de certains, le hasard fit bien les choses puisque le premier morceau qui sortit des écouteurs fut "Leave Me Blind" et avec celui-ci, c'est tout le talent de ces Zodiac qui vit le jour. Une superbe ballade qui fait penser à ce que Bruce Springsteen a fait de mieux, avec un savoir-faire à conter des histoires sans pareil. Elle commence doucement, légèrement, au piano, toute de nostalgie et de tristesse, mais remplie de poésie. Quand le rythme s'accélère subtilement, c'est toujours ce piano qui mène une danse bleue avant de monter en intensité avec des guitares sur fond d'ensemble à cordes qui la portent au firmament de la power-ballade telle qu'elle était dans les années 70. Mais ce qu'il faut bien retenir ici, c'est ce talent de tisser des histoires, dans la pure tradition des Springsteen, Tom Petty ou autres Neil Young dont le morceau "Cortez" ici clôt le disque. Oui, on est loin de certains Klausmeinismes, et cette poésie remplie de détresse qui nous offre « my soul brought me to my knees » dans "I Wanna Know" transpire bien la majorité de ce disque. Pour en revenir à la reprise, elle reste très fidèle et respectueuse de la version qui apparut sur Zuma, tout en proposant une intro plus courte. Il faut attendre moins de deux minutes avant les premières paroles - comparé à plus de trois sur l'originale - pour finir en disto magique. Somptueuse.
Mais le morceau qui ouvre les festivités est un peu un anachronisme. En effet, "Downtown" avec son riff qui semble tout droit sorti des Entreprises Young & Young, est le seul vrai morceau de rock pur. Un rock quelque peu écervelé, sans but profond. Un rock plein de jeunesse et de fougue et qui se termine sur un gros clin d’œil à UFO. Les paroles font aussi dans le léger, avec ce protagoniste en quête de bons temps en centre ville. Ce "Downtown" est le seul titre de son état car le reste du disque œuvre plutôt dans des eaux blues-rock du meilleur acabit. "Underneath My Bed" est rempli de funk avant de se terminer lui aussi en moment de bravoure évoquant encore une fois l’œuvre des britons de UFO pendant leur période Schenker. "I Wanna Know" est aussi, sur deux parties, un joyau alliant le funk du refrain à un groove monstre lors des couplets avant de crier haut et fort toutes ses aspirations seventies quand arrive le break. Mais le morceau de bravoure est "Free" et ses sept minutes de blues-rock sulfureux qui ravira tous les amoureux de la gratte. Les amateurs de Paul Personne y retrouveront ce que Paulo a fait notamment avec ses deux albums A l'ouest. Véritable kaléidoscope de ce que la musique blues peut faire de mieux, il démarre sur des notes assez funky et nerveuses avant d'alterner les tempos et de se rendre à un break presque metal pendant lequel le chanteur entonne « no way to step back from the hangman's noose » avant de s'élever avec des notes succintes et aériennes de la plus belle beauté, sur fond d'orgue. Un méandre proche des horizons metal briton - pensez UFO encore une fois ou Deep Purple - pour se terminer sur un final très NWOBHM. Une pure merveille de musicalité.
Une très belle surprise et un excellent album de rock, très bien construit et respectueux des traditions. Une seule mauvaise note au tableau, la courte durée, car on aurait bien aimé avoir ne serait-ce que deux titres de plus à se mettre entre les oreilles... Mais rien ni personne n'empêche d'enclencher le mode repeat.