CHRONIQUE PAR ...
S1phonique
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
17/20
LINE UP
-Alex Camargo
(chant+basse)
-Moyses Kolesne
(guitare)
-Max Kolesne
(batterie)
TRACKLIST
Black Force Domain
1) Black Force Domain
2) Messiah Of The Double Cross
3) Hunter Of Souls
4) Blind Possession
5) Evil Mastermind
6) Infamous Glory
7) Rejected to Perish Below
8) Meanest Evil
9) Obsession By Evil Force
10) Sacrifice Of The Unborn
11) Nuclear Winter (Sodom cover version)
12) Total Death (Kreator cover version)
Apocalyptic Revelation
1) Creation's Scourge
2) Kings Of Killing
3) Apocalyptic Victory
4) Aborticide (In The Crypts Of Holiness)
5) March Of Black Hordes
6) Vengeance's Revelation
7) Rites Of Defamation
8) Meaning Of Terror
9) Rises From Black
10) They Call Me Death (re-recorded version)
11) Unholy Blasphemies (Morbid Angel cover version)
12) Silent Scream (Slayer cover version)
13) Vengeance's Revelation (live at Metalmania 2004)
14) Kings Of Killing (live at Metalmania 2004)
15) Apocalyptic Victory (live in São Paulo 2004)
DISCOGRAPHIE
Krisiun -
Black Force Domain + Apocalyptic Revelation (re-issue)
Quel plaisir de disposer de disques ré-édités avec des bonus et se dire que l'on a connu ces derniers lors de leur sortie, alors que le style pratiqué en était encore à ses balbutiements ou ses fondations en tapant à droite et à gauche dans ce qui existait alors. Ainsi donc voici les deux premiers albums de Krisiun en réédition avec des bonus sympathiques et plutôt dans la logique des LP : un peu d'histoire, un rappel des albums et un coup d’œil sur les bonus, voici la chronique de Black Force Domain et Apocalyptic Revelation réédition 2013 : premières moutures du power trio.
On donne souvent l'expression de second couteau à des groupes n'ayant pas eu la reconnaissance médiatique, ou publique équivalente, devenus monstres sacrés ou légendes plus ou moins vivantes artistiquement. Les trois frères Kolesne / Camargo ont formé Krisiun en 1990 durant l'effervescence du moment où les Death et Suffocation posaient les fondations du death / brutal death qui allait finalement rapidement se structurer en style metal à part entière, où exploseraient les Napalm Death et autres Carcass pour le grind ; Cannibal Corpse ou Obituary pour le goregrind, sans oublier les Morbid Angel pour le coté croix retourné et autres Kreator ou Sodom.C'est fort de toutes ces saines écoutes que les trois brésiliens, après un line-up qui se cherche, fondent le power trio fraternel qui perdure encore de nos jours. Après quelques démos, sort le très violent Black Force Domain qui finalement synthétise des influences de toute la scène et des groupes cités ci-dessus. Les Brésiliens mettent la barre très haute et parviennent à repousser les bases établies. A dire, à l'écoute des morceaux comme "Black Force Domain " ou "Blind Possession ", que ce soit la batterie ou les guitares, les radars s'emballent et le BPM atteint des limites que même leurs compatriotes respectés de l'époque (Sepultura avec surtout Schizophrenia ) ne parviendront pas à égaler. L'album n'est cependant pas accessible à toutes les oreilles de l'époque : trop death, trop violent, trop rapide, trop growl ...trop trop trop. En tout cas pratiquement 25 ans après, tout le monde peut soit redécouvrir avec le recul la pièce du boucher que représente l'album ou découvrir et se cultiver sur un genre dont l'histoire, pour qui veut se donner la peine, est tout de même un sacrée exemple des ébullitions artistiques sur un mouvement dorénavant ancré dans le monde du metal.
Fort de ce pavé dans la mare au conn'hard, le groupe vomit trois ans plus tard Apocalyptic Revelation qui met la barre encore une fois un peu plus haute. Cette fois ci on ne parle pas de « trop ceci », « trop cela, bla bla bla ». L'album se contente de suivre la ligne posée par le premier album mais amplifiée, bonifiée, renforcée des trois années d'expérience à tourner et progresser dans le jeu. En effet, le niveau technico-violent des trois frèros est devenu immense : les blast explosent comme une grenade à la tronche et les riffs de guitare ou basse annihilent tout tympans trop « popisé » par le système. Le titre "Apocalyptic Victory " suffirait à symboliser l'album qui reste extrêmement épuisant tant le power trio ne laisse aucun répit à son auditeur. Du coup à sa sortie on aurait pu penser que le groupe allait exploser définitivement. Pourtant et peut être que le coté extrême pose finalement des limites, le groupe restera une des valeurs sûres du death, mais sans forcément placer son nom au panthéon des deatheux, ayant fait avancer le bidule. Et c'est bien dommage car l'écoute ou la réécoute des deux LP ne laisse aucun doute quant au talent des Brésiliens dans cette discipline. Alors, que valent des (maigres) bonus pour ces rééditions ? Et bien c'est là que le coté « dommage » apparaît car ni les covers ni les morceaux live ne parviennent à rendre hommage à l'album ou au power trio. Franchement pour le coup on peut largement espérer ou exiger une box bien plus marketico-alléchante, où les rééditions a minima et un peu plus de bonus aurait non seulement ravi le connaisseur du groupe mais aussi probablement fait basculer le novice dans l'achat afin d'avoir un périmètre ou une idée complète du combo sans tomber dans le traditionnel beat-bof .
Une superbe initiative proposée par le label et le groupe que de sortir les deux premiers albums du groupe : deux poutres musicales trouvant nécessairement leur place dans une discothèque de mélomane averti du genre pratiqué. Mais quelle déception ou frustration de ne récupérer que quelques bonus ressentis comme posés à la va vite sur les deux rééditions. Toutefois pour qui veut se replonger dans cette belle période du groupe ou celui qui aimerait confirmer sa culture death : l'achat peut se faire les yeux fermés.