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CHRONIQUE PAR ...

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S1phonique
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15/20

LINE UP

-Avital Tamir
(chant)

-Matan Cohen
(guitare)

-Rotem Inbar
(basse)

-Roey Berman
(batterie)

TRACKLIST

1) Tropical (Intro)
2) The Devil Went Down to the Holy Land
3) Killing the Fuss
4) Cash
5) Yuppie Six Feet Underground
6) Cop Killer
7) Sledgehammer
8) The Medic
9) Milk
10) Suicide Hotline Pt. 1
11) Suicide Hotline Pt. 2
12) Cannibal
13) I Hate
14) Can Your Hear Me Now

DISCOGRAPHIE


Betzefer - The Devil Went Down to the Holy Land
(2013) - thrash metal Groove Metal Death Core Rock n Roll - Label : SPV



Tant qu'à vivre dans le monde à se lamenter sur sa condition on pourrait partir en croisade pour les idéaux des autres. Bof.... Sinon il reste la musique comme exutoire. Les Israéliens de Betzefer sont de retour et viennent distribuer des mandales aux pieux pleureurs de tout obédience. Car voici  The Devil Went Down to the Holy Land, nouvel album après un Freedom to the Slave Makers mitigé qui succédait à un Down Low prometteur. Meilleur ? Pas meilleur ? Que vaut donc ce troisième opus de ce thrasho-groovy-death-rock'n'roll pugnace ?

 Les groupes de rock from Tel 'Aviv' ne sont pas nombreux. A vrai dire c'est peut être l'un des seuls connus avec le grand  Orphaned Land même si les deux groupes ne font pas tout à fait dans le même registre. En effet nos amis de Betzefer pratiquent une espèce de thrash core moderne assaisonné à la sauce death par moment. On a presque envie de dire death'n roll pour le coté groovy du bouzin. Car c'est bien la principale qualité du groupe durant tout l'album : « ça envoie du bois Papa » et inutile d'être menuiser pour se faire poncer ou raboter l'oreille. D'abord parce que la voix de Avital Tamir est juste géniale et colle parfaitement au style musical : c'est grave, fâché mais pas trop, rocailleux mais sans aller déglutir du growl ou vomir des grognements à qui mieux mieux. Une vraie voix rock bien pimentée et juste, parfaitement compréhensible et qui tient bon la corde vocale dans les « gueulages » en règle : d'une évidence agréable. Ensuite parce qu’on démarre avec un presque rock 'n roll "The Devil Went Down to the Holly Land" succédant à une intro plutôt étonnante courte humide, jungle Sound et machette à la main : « un tropico coco? ». Non merci pas de sucre, que du macéré de céréales à l’alambic ou à la barrique. Une fois une grande rasade bue cul-sec et brûlant par là même notre trachée musicale, en route pour les élixirs suivants.
Exit le morceau titre de l'album, place à l'excellent "Killing the Fuss" qui balance du groove dès son intro très entraînante et dont l’influence power metal à la Pantera est omniprésente. C'est bien viril et poilu à souhait,  ça sent la poussière et la graisse mécanique pour rutilant vil gredin. Il manquerait quelques variations en vibrato sur les accords pour défoncer absolument tout sur le passage du groupe. Toutefois ces effets de style auraient peut-être incité à trop comparer (voire placer des mots comme clone, copie etc..)  alors que le groupe a son style propre ("Milk" ou "Cash" par exemple). D'ailleurs l'album ne se limite pas à ces influences et des morceaux comme "Cannibal" ou l'excellent et très énergique "Cop Killer" renvoient directement aux influences thrasho-death du groupe.Que ce soient les guitares ou la section rythmique le tout se tient très logiquement et quand les vocaux se font rage et colère le reste de la composition suit. La production est juste et donne un superbe relief à l'ensemble. L'idée de renvoyer systématiquement au label groove vient probablement du subtil mélange des genres : à comprendre et apprendre les influences diverses du groupes, où quand on parlait de Pantera, on doit également citer d'autres géants comme Slayer et, pour enfoncer le clou, et à en croire Tamir, les influences brasseraient également du Metal core, du punk, de l'alternatif et des géants comme les Gun's ou Metallica !
Voilà donc un résumé rapide de ce distribue l’album : c’est pêchu, explosif avec des riffs qui font mouche de par leur punch plus que leur mélodie. La rouste n’est jamais très loin et toute cette débauche d’énergie reste toujours positive. Alors bien sur le groupe ne fait pas dans l'originalité mais force est de constater que les compositions sont calibrées sur mesure pour le style pratiqué et ne perdent pas de temps en harmonies, ambiances ou bridge de tout de sorte. Betfezer joue sa musique avec passion et sincérité. On s’éloigne de l’image du groupe du style faisant la tronche sur les photos et adoptant un air condescendant au moindre photographe comme si celui-ci venait de pondre la composition ultime. Les riffs de Cohen balancent les sentiments du gars et les mettent à disposition du groupe. Quels que soient les styles associés et si l’on doit systématiquement mettre une étiquette, alors les catégories vont être nombreuses mais le seul dénominateur commun au final reste la bien nommée  « poutrerie   » ou grand méchant power groove. On oublie vite les quelques ralentissements de milieu d’album pour ne profiter que du coup de poing uppercuté au bide et coupant la respiration pour notre plus grand plaisir : une bouffé d’air poussiéreuse et plaisante.

Alors voilà ! Jamais deux sans trois et qui vivra verra ! Le troisième album des Betzefer est réussi et balance du sur- mesure pour qui voudrait entendre du gros rock metal sans s'ennuyer avec les étiquettes de genre. un bon sentiment du travail accompli pour le groupe et un bon moment d'écoute pour l'auditeur. Ne reste plus qu'à continuer dans cette voie, car si sur scène le groupe dynamite ces compositions alors il ne lui reste pas beaucoup de temps avant d'exploser définitivement. 


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