CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
14/20
LINE UP
-Niko Kalliojärvi
(chant)
-Ben Varon
(guitare)
-Silver Ots
(guitare)
-Ville Sorvali
(basse)
-Juhana Karlsson
(batterie)
TRACKLIST
1)The Verge
2)Atrocity Evolution
3)Silent Renewal
4)Solvent
5)The Last Round
6)Other Flesh
7)Distract
8)Nothing Daunted (Gallows Pole Rock 'n Roll)
9)Languor Passage
DISCOGRAPHIE
Assez similaire à beaucoup de groupes de death/thrash technique du moment, le premier album d’Amoral aurait bien vite pu passer aux oubliettes. Mais après quelques écoutes attentives, histoire de bien rentrer dans ce Wound Creations de chez Rage Of Achilles, la sauce prend et l’on se rend compte que ce groupe finlandais en a dans le ventre et dans les doigts… Amoral joue un death metal découpé, aux ruptures rythmiques et enchaînements de riffs puissants. Un batteur précis et puissant, des guitares fines, rapides et incapables de répéter la même note ou le même riff deux fois de suite, un chant death inspiré, placé de manière assez peu commune. Bref, une surprise intelligente qui ne fera de mal à personne.
Bien sûr, cela ne sert pas à pencher du coté de l’originalité indestructible, mais confère au groupe une identité intéressante. Assez loin donc des standards death, et ne reniant pas ses origines scandinaves, Wound Creations nous plonge dans une dynamique rythmique proche parfois de la démonstration, voguant entre Hypocrisy et In Flames, où tous les instruments sont précis comme des rasoirs. Les guitares rapides et mélodiques donnent une impression de légèreté et de fraîcheur que l’on ne retrouve pas dans tous les groupes. La technique à l’honneur, celle-ci mènent le bateau du début à la fin, comme sur "The Last Round", morceau assez long permettant à Amoral de dévoiler un panel de rythmiques mélodiques très intéressant. Les blast beats prennent de temps en temps le relais sur une assise rythmique complexe et mid tempo.
Après seulement deux démos (sorties en 2001 et 2002) Amoral parvient à convaincre, sans toutefois éblouir. Il faut effectivement prendre en compte que cet album n’a pas l’étoffe d’un chef d’œuvre en terme d’immortalité des riffs. Certains titres se ressemblent un peu à la longue, surtout qu’avec un style aussi découpé et complexe, l’auditeur peut avoir du mal à cerner la chose, même après plusieurs écoutes. Certaines compositions valent cependant vraiment le détour, comme le long et varié "The Last Round", le très technique et rapide "Distract" et l’incontournable "Languor Passag". Ce dernier titre, qui est aussi le dernier de l’album est une leçon de death ultra mélodique, posé et envolé en même temps, avec des guitares particulièrement bien exécutées, des mélodies distinctes et réussies. Une ballade à la Hypocrisy, pour essayer une comparaison. Instrumentalement travaillée, avec des soli de toute beauté, le chant ne trouve pas sa place, et personne ne leur en voudra.
A l’inverse, "Distract" prend ce que Amoral sait faire de technique et rentre-dedans pour délivrer dans ce titre une bonne dose de rage, comme aurait pu composer le guitariste d'Annihilator. Les riffs groovy et inspirés ont leur place. "Nothing Daunted" présente un bon morceau de death plutôt basique mais pas mal lourd, dans la veine de Morbid Angel. Tout cela fait de Amoral un groupe qui a un bon potentiel sur la scène death technique, et qui aura tôt fait de détrôner certains usurpateurs. Amoral s’affiche aussi comme un groupe de scène actif, tournant avec des groupes comme Entombed et Omnium.