CHRONIQUE PAR ...
Dommedag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Paul Kelland
(chant+basse)
-Michael Hoggard
(guitares)
-Jamie Saint Merat
(batterie)
TRACKLIST
1) Drown Within
2) We Are Nil
3) Withered And Obsolete
4) Caecus
5) Tyranny
6) The Earth At Its Knees
7) Soullessness Embraced
8) Everything Is Fire
DISCOGRAPHIE
Nous ayant laissé un bon souvenir avec leur premier album, qui était toutefois trop long pour la brutalité proposée, ou trop brutal pour la longueur imposée, les Néo-Zélandais d’Ulcerate remettaient le couvert deux ans plus tard. Et le changement était au rendez-vous, pour le meilleur.
Tout semble commencer comme précédemment : un petit fade-in aux sonorités oppressantes, puis des guitares qui ont depuis longtemps laissé l’harmonie au placard. Mais pas de blast beat. Pas encore. Et la surprise survient alors. Un passage atmosphérique coupe le tout. Et rend le premier morceau assez facile à digérer, malgré la tendance qu’a gardée le groupe de proposer des morceaux aux structures assez chaotiques. Enfin, la brutalité poussée dont se servait Of Fracture And Failure pour faire sauter les dents de l’auditeur au pied de biche est toujours de mise, avec un batteur tenant toujours autant du poulpe, avec ses roulements incessants, et sa double grosse caisse toujours aussi fulgurante. Le principal changement sera donc celui apporté par les guitares, qui, d’une part, offrent quelques accalmies salvatrices, et d’autre part, partent moins dans tous les sens qu’auparavant, utilisant plus longtemps le même riff. Lesdits riffs gagnent d’ailleurs en qualité, puisque seuls les plus mémorables sont gardés ("The Earth At Its Knees", "We Are Nil"). Cette volonté de faire des morceaux qui charcutent un (tout petit) peu moins permet également au groupe d’élargir ses horizons, et de tendre vers cette terre bénie d’expérimentations qu’est le sludge atmosphérique.
La coupure dans "We Are Nil", ou l’entrée en matière de "Tyranny" rappellent Isis et consort dans les sonorités, avec ces accords aux sonorités métalliques. L’aspect dissonant et déconstruit des riffs a également survécu aux légères nouveautés, et la patte Ulcerate, à mi-chemin entre le Gorguts qui sévit depuis Obscura, et le Immolation moderne, qui se la joue conquérant. Le vocaliste, notamment, vous rappellera (très) fortement Ross Dolan, dans ses interventions : pas aussi profond que lui, le bonhomme a néanmoins un coffre certain, et la hargne du monsieur précité. Arrivé ici, vous vous dites sûrement que ce disque sera un joli parcours avec quelques brutasseries de ci de là pour relever. Regardez la durée, plus élevée que celle du premier, puis écoutez la monolithique "Caecus" et on en reparle. Mélange parfait des deux groupes précités, avec le chaos du premier accouplé aux parpaings sombres du second. Comme pour les New-Yorkais, on retrouve également ce gimmick de la mélodie du dernier morceau, servie sur son lit de dissonance, avec son fin coulis de délectation de rigueur. Et le pire, c’est qu’on aura tenu jusqu’au bout cette fois, grâce aux aérations.
Un second effort studio en forme de confirmation pour ce groupe à l’identité propre, qui vient récemment de lâcher un quatrième obus dans le petit monde du Metal, afin de le chambouler encore un peu. Amateurs de musique alambiquée mais violente, vous voilà prévenus !