CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
12/20
LINE UP
-Jim Jidhed
(chant+guitare)
-Tony Borg
(guitare)
-Mats Sandborgh
(claviers)
-Berndt Ek
(basse)
-Jan Lundberg
(batterie)
TRACKLIST
1)Dark Eyes
2)Don’t Go Away
3)Oh Sarah
4)Fallen Eagle
5)Lethal Woman
6)Wild One
7)Don’t Fight It
8)Riding With the Wind
9)Are You Ready
10)Fire (The Game)
11)Sherylee
DISCOGRAPHIE
Vous n'êtes peut-être pas au courant, mais les Suédois d'Alien ont vendu des camions-bennes de disques à la fin des années 1980. Et comme beaucoup de formations au succès aussi soudain et massif qu'inespéré, la tension grandissante entre les musiciens à finalement mené au split du groupe en 1994. Aujourd'hui, l'appel de l'inspiration artistique - à moins que ce ne soit l'appel du cash - caresse sa tête pensante de guitariste Tony Borg; c'est décidé, Alien ve se reformer, et va faire tout pareil qu'il y a quinze ans. On sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher, comme disait l'autre. Il faut dire aussi que Kurt Cobain est mort et enterré depuis un bail, et que la conjoncture est sans doute plus favorable aujourd'hui. A quoi ça tient, le succès, ma bonne dame...
Le label Frontiers était tout indiqué pour le groupe. Son rock mélodique tendance hard FM s'inscrit à merveille dans la logique du distributeur, qui compte parmi son public un bon paquet de nostalgiques. Surtout que Dark Eyes, c'est du vintage. Il y a une influence 1970s asez perceptible tout au long de l'album, imputable en grande partie aux sons de claviers de Mats Sandborgh. Très rétro. Ecoutez "Dark Eyes", justement. Des choeurs féminins s'ajoutent à l'ensemble, sur un refrain catchy à souhait. Mais la musique d'Alien n'est pas si simpliste qu'il y paraît au premier abord. Les riffs du tandem Borg / Jidhed visent plus haut que la seule efficacité. Certains d'entre eux sont ainsi assez chiadés: "Don't Go Away", "Wild One" et les multiples leads et soli parachèvent le tableau dans la plus pure tradition rock. Hard-rock même, dirais-je, car si la musique proposée n'est pas particulièrement violente, l'esprit de morceaux comme "Lethal Woman", "Are You Ready", ou de ce "Wild One" est irrémédiablement imprégné de Deep Purple, Led Zeppelin, bref de bon vieux hard des famillles. Avec toutefois un penchant pour le rock n'roll très roots ("Wild one" nous replonge dans les années 1950!)
Les guitares constituent donc l'ossature des compositions, mais l'ami bassiste Berndt Ek n'est pas en reste. Son talent est souvent mis à contribution. Les lignes de basse à vide, du break de "Don't Go Away" ou des couplets de "Don't Fight It" raviront les puristes, même si ces formules sont ultra-convenues. Néanmoins, le rythme tremblotant de "Fallen Eagle", sur lequel Borg ne fait que plaquer parcimonieusement des accords d'une guitare claire, évoque une ambiance western très réussie. Le titre le plus original de la galette. Ce n'est pas le cas, loin s'en faut de "Fire (The Game)" ni de "Oh Sarah", deux mid-tempo très FM reposant sur des mélodies maintes fois entendues, un peu trop niaises pour convaincre. La solution de facilité pour Alien, on dirait. Idem pour la ballade "Sherylee", bien composée, bien interprétée mais pas vraiment transcendante; ennuyeuse, en fait. L'album se conclut de façon un peu décevante.
C'est Tony Borg qui s'est occupé de la production, et son expérience est parlante. Les guitares sonnent colérique comme il faut, et la voix de Jim Jadhed n'a aucun mal à se poser sur ce mur sonore. Le gratteux semble s'être investi à fond pour Dark Eyes, composant, jouant, produisant cet album du retour, "très proche du Alien du début" souligne-t'il, espérant que le public d'alors ne l'a pas oublié. On ne peut pas lui en vouloir de tenter sa chance, à une époque où le style en question semble se refaire quelques adeptes, mais la démarche paraît un peu osée, après un silence radio de plus de dix ans. D'autant que l'album, s'il n'est pas à jeter, demeure assez irrégulier sur le plan de la qualité. A écouter avant d'acheter.