CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
4.5/20
LINE UP
-Alexa
(chant)
-Paul Sabu
(guitare)
-Tommy Rude
(claviers)
-Murrill Maglio
(basse)
-Charles Esposito
(batterie)
TRACKLIST
1)I Can't Shake You
2)We Don't Remember Why
3)Dance The Night Away
4)Wanderlust
5)Let It Rock
6)A Cry Away
7)Cool Wind
8)Heart To Heart
9)Spooky
10)From Now On
DISCOGRAPHIE
"Oh, quelle joie, Alexa est de retour!", nous dit la bio fournie avec ce CD. Moi je pensais que pour être de retour il fallait déjà avoir été là à un moment donné mais bon, on sait que les maisons de disques ne sont pas à une contradiction près. Alexa est donc une chanteuse soi-disant de heavy-metal ayant eu soi-disant son heure de gloire durant les années 80, et dont le soi-disant public aurait réclamé une réédition de son album devenu introuvable et soi-disant vendu à prix d'or sous le manteau (comprendre sur eBay). On m'en dira tant… Cette réédition la voilà et à l'écoute de cet album la conclusion s'impose d'elle-même : les années 80 nous ont fait beaucoup de mal. Oh oui alors.
Oui, bon, je sais, d'ailleurs j'ai déjà tenu moi-même le discours qui suit à d'autres personnes qui me disaient du mal de cette période : le métal a connu des heures glorieuses durant les années 80, ne serait-ce que par l'avènement du thrash. Seulement le reste de la musique était parfois vraiment affreux, et il suffit de ressortir les vieilles cassettes audio des groupes de hair-metal de l'époque pour avoir un aperçu de l'Enfer. Ira-t-on jusqu'à dire qu'Alexa faisait du métal? Pas facile, car si la réponse est positive selon les critères de la décennie en question le durcissement de la scène fait quand même passer la musique de la donzelle pour un truc de mous du gland quand on l'écoute aujourd'hui. Certaines sonorités ont vraiment très mal vieilli, et si Master Of Puppets sonne toujours en 2006 cette réédition d'Alexa évoque pour sa part un lifting bâclé au vérin hydraulique.
Elle avait une crinière invraisemblable, elle chantait "You're simply the best" avec une voix rauque et elle se faisait taper dessus par Ike : vous aurez reconnu l'immortelle Tina Turner. Et bien Alexa aimait beaucoup Tina, et singe assez régulièrement ses inflexions sans arriver un instant à reproduire son timbre. La voix toutefois puissante de la donzelle se décline sur dix titres de heavy US à tendance AOR (comprendre très gentil) qui semblent tous coulés sur le même moule, à savoir une intention très claire de faire des tubes calibrés pour l'époque, à savoir le Van Halen de "Jump" pour vous donner une idée. Les riffs hard-rock renforcés aux claviers, la légendaire caisse claire qui fait "schplaoum", les refrains en chœur pour stades, le côté pop putassier au possible, tout y est. En fermant les yeux on voit presque Marc Toesca présenter le Top 50.
Donc, une fois passée la joie (?) de retrouver le son de synthétiseur utilisé par Michael Jackson sur Thriller, on ne peut que redevenir sérieux deux minutes (je sais, c'est dur, pardonnez-moi) et contempler la vacuité musicale totale de ce CD. Tout sur cette réédition fait figure imposée, rien ne semble venir du cœur : on se prend de la formule calibrée anachronique par containers et la nausée arrive donc très vite. Même replacée dans son époque ça reste très faible car totalement dépourvu de personnalité. Les chansons se ressemblent toutes et finissent par donner des envies de meurtre tant le mauvais goût triomphant des eighties irradie de chaque moment. A écouter pour rire ou pour la nostalgie, quoique tant qu'à faire je préfère me repasser mon vieux Boulevard Des Hits vol. 21 : c'est celui avec Y'a Pas Que Les Grands Qui Rêvent dessus…