Le single. L’objet mercantile par excellence. Vendu parfois aussi cher qu’un EP, contenant la plupart du temps plus de morceaux inutiles, consistant en des remix ou apparentés, que dignes d’intérêt, l’objet a traversé les époques. Depuis l’époque des 45 tours, jusqu’à la preview Itunes des albums, on a vu de tout temps le simple préfigurer les albums, voire parfois sortir après, pratique assez douteuse d’ailleurs. Censé rapporter encore plus d’argent aux artistes, l’objet contient en règle générale un des morceaux les plus percutants de l’album à venir. Enfin, en lieu et place de cette intro, je vous aurais bien ramené 6Dark6Kevin6, le plus à même de parler du sujet d’aujourd’hui, mais sa présence ayant déjà fait hurler dans Kingdom Of Conspiracy…
Schwarzer Engel, groupe allemand ayant déjà sorti deux albums officie dans un genre moribond depuis quelques années, mais dont certains essayent de réanimer le cadavre : la Neue Deutsche Härte. Mais si vous savez, Rammstein, Oomph, tout ça. Il est vrai que derrière l’ombre du géant et de son acolyte, on n’entend guère parler des autres, mais, comme d’habitude, seul le meilleur a été retenu, et un tri s’impose pour qui veut plonger plus profondément dans cette scène. Le single dont il est ici question doit sûrement préfigurer un nouvel album, enfin, pas sûr, puisque sans fiche promo pour le préciser c’est difficile à dire.
Le premier titre, "Schwarze Sonne", qui donne son titre au single débute par des orchestrations plutôt grandiloquentes, coupant court au rapprochement avec Rammstein, qui alterne entre violons Mutter-esques et claviers plus electro. Il faut peu de temps avant que les grosses guitares, presque secondaires, ne rejoignent lesdites orchestrations, et qu’une voix grave et veloutée ne vienne déclamer un discours en allemand. Bien sûr, le refrain tubesque est de la partie, comme de rigueur, et ne manquera pas de vous rappeler celui d’une chanson de Rammstein, bien qu’elle ne me revienne pas en mémoire immédiatement. L’intervention d’une soprano est une bonne idée, bien que cela ne puisse forcément plaire à tout le monde.
Le break grandiloquent, renvoyant aux violons de "One-Winged Angel" est plus intéressant, bien que trop peu exploité. Et un tube bien troussé. Un. Le second morceau, "Der Faehrmann", est plus classique : des claviers aux sonorités plus électroniques, qui préfigurent un couplet soutenu seulement par une basse, puis un piano. Vient ensuite un refrain, pas aussi percutant que celui de "Schwarze Sonne", mais tout de même intéressant grâce à la mélodie de guitare placée en arrière-plan. Le morceau fait même la part-belle à trois solos de guitare, qui, à défaut d’être très techniques, apportent un peu de variation. Un titre efficace en somme, mais pas inoubliable. Viennent ensuite deux réinterprétations du morceau principal au piano, avec et sans chant, peu intéressantes.
Bref, on tient un single correct, appuyé d’un morceau efficace mais sans plus, et de deux variations inutiles sur ce même single. A écouter rapidement pour les fans, inintéressant pour les auditeurs occasionnels, qui resteront sur Marrstein et co.