CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
Cough :
-Parker Chandler
(chant+basse)
-David Cisco
(guitare)
-Brandon Marcey
(guitare)
-Joseph Arcaro
(batterie)
Windhand :
-Dorthia Cottrell
(chant)
-Asechiah Bogdan
(guitare)
-Garrett Morris
(guitare)
-Ryan Wolfe
(batterie)
TRACKLIST
1) Cough - Athame
2) Windhand - Amaranth
3) Windhand - Shepherd's Crook
DISCOGRAPHIE
- Cough, c’est pas un peu fini ces bêtises ? Viens à table, ta soupe va refroidir !
- Moi c’est Windhand, Maman ! Tu t’es encore trompée !
Même pour des parents aimants, distinguer des vrais jumeaux, ce n’est pas toujours facile. Et pour peu que les vilains garnements échangent leurs habits, c’est la fin des haricots. Cough et Windhand sont très facétieux. Ils adorent faire tourner en bourrique leur petit monde et on ne sait jamais qui punir. Mais je vais vous donner une piste pour bien les différencier. L’un est beaucoup plus evil que l’autre. Regardez-les bien dans les yeux et vous verrez duquel je veux parler…
Un split-album, passe encore. Mais un split-EP ? Est-ce un format pertinent à l’heure du streaming massif ? La question est posée mais ne sera pas débattue en ces lignes, on n’est pas là pour parler philosophie, on est là pour chro-ni-quer. Relapse nous propose de découvrir par le biais de ce Reflection of the Negative deux jeunes groupes ricains. Cough est le moins novice puisque sa première production remonte à 2006. Windhand n’a qu’un album à son actif, sorti en 2012. Cough officie dans le doom/stoner aussi éléphantesque que cradingue. Windhand aussi. A-t-on réellement à faire à deux clones totalement interchangeables ? Pas tout à fait, car, comme le suggère la brillante introduction de cette brillante et courte chronique, Cough ajoute une grosse dose de vice, d’evilness quoi, à son doom, tandis que Windhand est plus classique. L’un possède un chanteur à la voix haineuse, presque black-metal (sans aller jusqu'au cas extrême de Horseback quand même). L'autre possède un vocaliste bien plus dans la lignée du doom traditionnel. L'un paraît aimer les claviers façon « orgues de l’enfer version 70s», comme on peut l'entendre sur l'entame diablement (c’est le cas de le dire) efficace d’"Athame", unique titre du groupe proposé ici. L’autre laisse plus de champ-libre aux guitares (surtout sur "Shepherd’s Crook"). Pour le reste, même pesanteur extrême, même son cracra, même interdiction de conduire à plus de vingt kilomètres à l’heure (interdiction qui se retourne d’ailleurs un petit peu contre Cough, car on sent qu’il y a de la place pour une petite accélération dans la seconde partie d’"Athame"), même impression d’être face à deux groupes pas vraiment pionniers, mais qui maîtrisent bien leur lent sujet. Voilà.
Un titre pour Cough, deux pour Windhand, c’est peu pour se faire une idée définitive de la qualité de ces groupes, mais l’EP ne manque pas son but, celui de donner l’envie aux amateurs de mammouths métalliques d’aller creuser un peu leurs discographies respectives. La musique y est bien en place, efficace, solidement campée sur ses pattes arrière. Fans de doom : vous êtes adeptes du grand malin sans pour autant renoncer à vos pantalons pattes d’éléphant ? Allez voir du côté de Cough. Vous êtes plus classiques et aimez vous vautrez dans des versions ultra-pesantes de Trouble, St-Vitus and co ? Cliquez sur Windhand. Et dans les deux cas, louez cette curieuse initiative de Relapse.