CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Parker Chandler
(chant+basse)
-David Cisco
(chant+guitare)
-Brandon Marcey
(guitare)
-Joseph Arcaro
(batterie)
TRACKLIST
1) Haunter of the Dark
2) Possession
3) Dead Among the Roses
4) Masters of Torture
5) Let It Bleed
6) Shadow of the Torturer
7) The Wounding Hours
8) Still They Pray
DISCOGRAPHIE
Avant Still They Pray, mon unique expérience des Ricains de Cough se limitait à "Athame", sur le split EP qu’ils ont réalisé en 2013 avec Windhand. J’y découvrais une musique lourde, absolument diabolique et assez envoûtante ma foi. La multitude de sorties diverses et variées m’a empêché d’approfondir le groupe – on a les excuses qu’on peut… – mais j’avoue que la perspective de chroniquer leur troisième œuvre avait provoqué en moi quelques frissons de plaisir, voire d’excitation… « Un petit bain d’evilness à peu de frais... » pensai-je, tout frétillant, avant la première écoute… Alors, promesses tenues ?
Pas totalement, hélas. De la musique lourde, absolument diabolique et assez envoûtante du split, on pourra virer la seconde caractéristique. Si Parker sait encore s’égosiller comme si Pazuzu était entré en lui – cf. "Masters of Torture" par exemple –, Cough se montre plus sage que sur Reflection of the Negative. Bien sûr, on ne parle pas ici d’un hommage aux petits chanteurs à la croix de bois, l’évidente parenté avec Electric Wizard assurant un minimum de diablerie, mais l’œuvre proposée par nos jeunes amis évoque justement plus le Windhand de Soma que les profondeurs infernales. En revanche, point de vue lourdeur, on est VRAIMENT servi. Cough rend hommage par sa musique au Sorcier Electrique, mais en version obèse. Au jeu des images foireuses, on pourrait dire que la grande majorité de Still They Pray évoque une promenade d’hommes-éléphants nourris aux cheeseburgers extracaloriques dans le désert du Namib par une radieuse journée de juillet. Cough écrase, Cough martèle, Cough égrène son doom à tendance stoner à coup de vrombissements (oméga) massifs.
Cough convainc-t-il ? Par moments, oui. Le point culminant de l’album est sans conteste "Masters of Torture" où le groupe nous propose une légère accélération provisoire du rythme très jouissive, mais des titres comme l’initial "Haunter of the Dark" ou l’instrumental mi-70s mi-mammouth "Shadow of the Torturer" nous comprime également la cage thoracique avec bonheur. "The Wounding Hours" – peut-être le morceau qui rappelle le plus le split en question – , ou "Dead Among the Roses" font clairement le boulot. En revanche, si "Posssession" saoule un peu, le gros échec de l’album s’avère être la tentative, louable mais foirée, de s’échapper vers des horizons plus mélodiques. "Let It Bleed" est gâché par un début fade tendance moche. Quant au final éponyme, il ne s’agit que d’une mauvaise copie de ce qu’a produit Pink Floyd au bon vieux temps d’Animals. Cough n’est visiblement pas fait pour s’aventurer sur des terrains mainstream. Varier son propos est un acte absolument respectable, mais pour le coup, c’est raté. On se contentera donc d’apprécier le style musical écrabouillant des natifs de Richmond, qui, à défaut de frapper un grand coup, proposent tout de même un bon nombre de titres de qualité.
Still They Pray n’est pas une réussite totale et on croise les doigts que pour Cough ne persévère pas dans une direction plus accessible, ce n’est pas son truc. L’album possède néanmoins pas mal de compos, taillées dans des roches granitiques de la taille d’un château fort, bien appréciables. Verre à moitié plein, donc, et affaire à suivre.