CHRONIQUE PAR ...
Althor
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Maurizio Iacono
(chant)
-Jean-François Dagenais
(guitare)
-Stéphane Barbe
(guitare)
-Max Duhamel
(batterie)
TRACKLIST
1) I, Caligvla
2) The Tiberius Cliff (Exile to Capri)
3) Per Oculos Aquila
4) Divide Et Impera
5) Pollice Verso (Damnatio Ad Bestia)
6) Burned to Serve as Noctural Light (bonus track)
7) Teutoburg (Ambush of Varus)
8) Along the Appian Way
9) Once Were Romans
10) Evocation: The Temple of Castor & Pollux
DISCOGRAPHIE
Ex Deo est un groupe relativement jeune, formé en 2009, nous venant du Canada. Ces Montréalais n’en sont pas à leur premier coup d’essai puisque c’est déjà le deuxième opus qu’ils nous présentent. Leur particularité ? Faire du death métal à la sauce romaine, donc on peut le dire de la musique épique. Leur premier album avait été bien accueilli sans trop les révéler, que va-t-il en être de ce cru 2012 ?
Dès le premier titre, on est plongé dans une ambiance digne d’un péplum, ou encore de la série « Rome ». C’est plutôt agréable car le dépaysement est total et en plus on se dit qu’on tient entre les mains quelque chose d’enfin original ! Et plus de ces ambiances romaines, c’est un rythme qui saccage tout qui nous emmène avec un chant très puissant. Le tout est très martial, mais les leads sont là de temps en temps pour nous donner un peu de mélodie. De la narration est même présente, elle est relativement bien intégrée et ne casse pas le rythme. Les breaks orchestraux sont également très réussis. Il n’y a pas à tortiller, ce premier titre sera le plus accrocheur de la galette, bien qu’aucun ne soit véritablement faible. Vous l’aurez également compris, les textes gravitent autour de Caligula, le troisième Empereur romain. Ce dernier ne fut pas tendre bien qu’il ait débuté son règne en étant aimé du peuple. Il tourna peu à peu en un tyran sans cœur et assassina tous ceux qui ne l’aidèrent pas dans son accession au pouvoir. Finalement il fut assassiné (encore un) par des membres de la garde prétorienne.
On sent d’ailleurs dans le chant de Maurizio Iacono, beaucoup de rage et de révolte, certainement destinées à l’Empereur autocratique ; en tout cas c’est l’effet que ça donne. Au niveau des compositions, certaines sont plus mélodeath ("Pollice Verso", "Teutoburg" ou encore "Along The Appian Way") avec toujours cependant les orchestrations qui nous rappellent au thème de l’album. Mais la majorité des titres conservent ces rythmes martiaux, rigueur qui fait penser aux fameuses légions romaines. "Once Were Romans" est l’une des pistes les plus violentes où le chanteur donne tout ; c’est l’occasion de jauger l’étendue de son talent dans les différents chants extrêmes. L’ultime titre instrumental très soigné clôture de manière convaincante l’album en nous laissant reprendre notre souffle. A la fin de la lecture, une certaine envie de ne pas quitter les Romains nous prend, et c’est plutôt bon signe. Petit regret cependant, les solos ne sont pas légions, ce n’est pas une démonstration technique à laquelle nous avons affaire mais plutôt une démonstration de puissance.
Ce Caligvla est une belle surprise car en plus d’être original, c’est un disque de death metal solide. Il n’y a pas véritablement de faiblesse, peut-être juste un léger manque de prise de risque par rapport à leur précédent opus. Mais que voulez-vous, lorsque une recette marche plutôt bien pourquoi tout changer. Attention cependant au prochain essai, qui lui se devra d’être un tant soit peu différent s’ils veulent ne pas lasser. En tout cas, fans de death metal, voire d’ambiances épiques romaines, foncez !