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CHRONIQUE PAR ...

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Dimebag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15/20

LINE UP

-Johnny Davy
(chant)

-Tony Sannicandro
(guitare)

-Al Glassman
(guitare)

-Nick Schendzielos
(basse)

-Jon Rice
(batterie)

TRACKLIST

1) Children of Deceit
2) Nourishment Through Bloodshed
3) Imperium Wolves
4) Tongueless and Bound
5) Black Discharge
6) The Manipulation Stream
7) The Deity Misconception
8) Fearmonger
9) Tarnished Gluttony

DISCOGRAPHIE

Genesis (2007)
Ruination (2009)
Demonocracy (2012)

Job For A Cowboy - Demonocracy
(2012) - death metal brutal death très vaguement deathcore - Label : Metal Blade Records



La Démonocracie, selon Emmanuel Kant qui a beaucoup travaillé sur le sujet, est « l'état d'une nation gouvernée par des démons issus d'un des quatre plus puissants cercles de l'Enfer au moins. Dans ces sociétés primitives, le sang remplace l'eau et le souffre la pierre [...] ». Ouais bon allez WTF, Demonocracry c'est surtout le dernier bébé des gros bourrins de Job For A Cowboy, groupe devenu célèbre aux states mais resté relativement confidentiel ici. Gageons qu'avec ce troisième album en mode « Tout A Fond » (Gronibard si tu me lis, je t'aime mais je préfère Ultravomit), la donne pourrait quelque peu changer.

En effet, le groupe est passé de truc assez quelconque lors ses débuts deathcore un poil poussifs (le dispensable Doom), à grosse tronchasse du death pas brutal death mais vraiment, on en est pas loin avec le très méchant Ruination. Bref, de groupe bien en retard sur les deux grosses machines US du genre (The Black Dahlia Murder et All Shall Perish) qui se détachaient déjà de l'étiquette un peu pesante du style le plus cordialement haï de ces dernières années (pourtant le zouk-raï-love-eurodance-feat-pitbull, c'est quand même bien pourri!), JFAC a réussi, malgré son patronyme tout pourrave, à devenir crédible. Tant et si bien que les bonhommes ont du se dire, vu le résultat final présent sur ce massif Demonocracy, un truc comme : « putain les gars, sur le prochain on fout tous les potards au max et on en fout partout ». Eh bien force est de constater que si c'était bien le but recherché, la cible est atteinte et pisse le sang dans un coin de la salle de répète. Avec Jason Suecoff au mix, la puissance de l'enveloppe était assurée. Restait à gérer le fonds de la chose, et là dessus il est indéniable que les JFAC ont bien bossé. En termes de technicité, on a parfois l'impression que ce n'est juste plus le même groupe qui joue. Les membres dernièrement arrivés ont donc apporté un gros boost de maitrise à l'ensemble, c'est évident.

Deux fois plus de gros riffs techniques dans les compos, des solis shreddés de narval'ouf, c'est à se demander si JFAC fait toujours bien du death et pas du techno-death (difficile de ne pas penser à Augury, The Faceless ou Obscura en écoutant "The Manipulation Stream" ou "Children Of Deceit"). La batterie claque et carnage à peu près toujours autant, l'arsenal déployé par le poulpe officiant derrière les futs atteignant des sommets de vélocité et de violence pour un résultat pas toujours d'une propreté exquise, tout cela restant de plus très générique pour le genre. Les compos sont somme toute assez classiques ("Black Discharge" ; "Imperium Wolves"), on est dans un death très brutal, technique et souffrant peu de temps morts. Un genre de gros monolithe tout difficile d'accès en somme, bien que le groupe  soit aussi à l'aise sur les parties plus groovy et mid-tempo, dont certaines sont particulièrement réussies ("Nourishment Through Bloodshed" par exemple). Au rang des autres franches réussites, le chant, qui est un modèle du genre : hargneux à souhait, l'ami Johnny Davy (patronyme bien pourrave au passage) maitrise aussi bien le gros chant death guttural que, et c'est une nouveauté, le hurlement criard blackisant à la Trevor Strnad (TBDM). Le rendu est bien violent et colle parfaitement à la musique du combo.


Pour le reste, pas grand chose à dire : ce Demonocracy est un bon album de death moderne, virulent à souhait, mais manquant tout de même de ces petites étincelles qui font les grands albums : des putains de morceaux de bravoure, des tueries, des tioubes quoi ! Tout est bien exécuté, certains passages accrochent bien l'oreille, mais difficile de rentrer dedans plus avant. Un petit supplément d'âme serait le bienvenu, mais Job For A Cowboy continue sa progression, franchit un nouveau palier et ressemble de plus en plus à un gros cador de la scène death US. Un groupe à suivre, assurément.


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