CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Jonny Davy
(chant)
-Al Glassman
(guitare)
-Bobby Thompson
(guitare)
-Brent Riggs
(basse)
-Jon "The Charn" Rice
(batterie)
TRACKLIST
1)Unfurling a Darkened Gospel
2)Summon the Hounds
3)Constitutional Masturbation
4)Regurgitated Disinformation
5)March to Global Enslavement
6)Butchering the Enlightened
7)Lords of Chaos
8)Psychological Immorality
9)To Detonate and Exterminate
10)Ruination
DISCOGRAPHIE
Bon, eh bien ça fait plaisir. Deux ans après le relativement banal Genesis, les américains de Job For A Cowboy reviennent avec une nouvelle offrande au dieu Death Metal, Ruination. Et pour ce troisième album, le groupe a décidé de mettre les bouchées doubles en augmentant encore un peu le curseur « brutalité » de leur musique en proposant cette fois un brutal death méchant et bien plus incisif que le précédent. Malheureusement, toujours pas de reprise d’Ennio Morricone avec blast-beat et growl au menu. On se demande encore ce que les cowboys viennent faire dans l’histoire.
Bon, malgré tout, si l’on en croit les dires de Johnny Davy, le chanteur, le nom a été choisi un peu comme une plaisanterie et finalement, le succès venant, il est resté. Tant pis, au moins c’est original. Tout le contraire de leur musique, malgré son indéniable efficacité. Car le death brutal de Job For A Cowboy n’est ni original ni inventif, mais sacrément technique et efficace. Ça tricote dans tous les sens, ça blaste, ça hurle, ça growle et ça défonce, tout ce que l’on peut attendre d’un disque de brutal death. La subtilité repassera, ce qui n’enlève rien au niveau technique des musiciens, tant les breaks sont nombreux et généreusement saupoudrés à chaque fois que c’est possible. Le tout servi d'une part par une production moderne, compacte et puissante qui aide l’album à taper encore un peu plus fort, loin des productions pseudo old-school sales et crachotantes trop souvent de mise, et d'autre part par une somptueuse (une fois de plus) couverture avec toujours ce crâne grimaçant.
Comme dans toute bonne formation de death brutal et technique, les changements de rythmes sont légion, passant du blast hystérique au mid tempo plus posé, la vitesse de croisière moyenne étant malgré tout plus proche d’un hors-bord que d’un canoë-kayak. Il ne manque donc pas grand-chose à Ruination pour faire figure de hit, sinon une chose : un petit peu plus de génie dans la composition. Là ou des groupes comme Suffocation, Severed Savior ou même Dawn Of Demise parviennent à accrocher l’auditeur à chaque coin de riff, Job For A Cowboy se montre trop linéairement violent, et s’essouffle donc sur la longueur. Malgré tout, on en retiendra "March to Global Enslavement", "Constitutional Masturbation" ou le pesant "Ruination" dans la catégorie des titres efficaces. Le reste se noie un peu dans une brume de violence et d’agressivité indéniablement bien foutue mais manquant d’audace.
Malgré tout, Ruination est satisfaisant, en ce sens que n’importe qui pourra headbanguer joyeusement à l’écoute de Ruination. Les moins exigeants des fans se rassasieront avec les dix titres de cet album, mais ceux d’entre vous qui se targuent d’une certaine exigence risquent fort à un moment donné de lever un peu le sourcil tel un gentleman anglais constatant avec flegme la présence d’une tâche sur sa veste en tweed.