CHRONIQUE PAR ...
Malice
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Ian Parry
(chant)
-Ingeborg Wieten
(chant)
-Judith Rijnveld
(chant)
-Brenda Davis
(chant)
-Stephan Lill
(guitare)
-Mike Chlasciak
(guitare)
-Sascha Peath
(guitare)
-Joshua Dutrieux
(claviers)
-Jan Bijlsma
(basse)
-Robert Finan
(basse)
-Casey Grillo
(batterie)
TRACKLIST
1) The Council of Elders
2) Spirit of Kindness
3) The Ark (of the Covenant)
4) Lost Empire
5) Reductio ad Absurdum
6) White Sands (California Lighthouse)
7) Great Exploration
8) Across the Seven Seas
9) Nemesis
10) Beyond the Gateway of Legends
11) Terra Incognita (the Undiscovered World)
DISCOGRAPHIE
Après un deuxième album qui manquait de pertinence, le Consortium Project revient avec son troisième opus : Terra Incognita (The Undiscovered World). Un album dans la lignée des précédents, mais qui gagne en puissance et en efficacité. En effet, le groupe mené par Ian Parry a su prendre le meilleur de Criminals And Kings et Continuum In Extremis pour en faire un troisième album surprenant.
Malgré une formule et des idées dans la lignée des précédents albums, Terra Incognita s'en distingue cependant par un côté pop beaucoup plus affirmé, des refrains plus catchy et des sons plus expérimentaux (le côté oriental de "Across the Seven Seas", les voix féminines sur "White Sands"). On pourrait craindre alors que l'influence pop ne fasse passer les compositions comme trop simplistes... ce qui ne sera pas le cas. En effet, des titres comme "Spirit of Kindness" (et ses excellents couplets) ou encore "Nemesis" restent parfaitement audibles sans pour autant renier le côté progressif cher au collectif. Côté instrumental, rien ne change : les riffs sont toujours aussi efficaces, et certaines nouveautés permettent à l'auditeur de ne pas décrocher.
Tout d'abord, il y a les nouveautés apportées aux voix : qu'elles soient féminines ("White Sands", "Reductio Ad Absurdum") ou en chœurs (comme sur le morceau éponyme), on les sent plus travaillées que jamais, de même que les autres lignes de chant, se montrant audacieuses et variées. Même constatation pour les guitares et la batterie, qui rappellent un certain Vai sur des compositions comme "Reductio Ad Absurdum". D'ailleurs, cette dernière chanson est un pur moment de bonheur mêlant tous les éléments dont je vous ai parlé plus haut. On y notera également la présence d'un synthé qui fera sans doute plaisir aux amateurs du genre sans pour autant se montrer trop écrasant comme chez certains groupes prog que je ne nommerai pas.
Les ballades avaient toujours été un point fort de Consortium Project : elles ne sont pas en reste sur Terra Incognita, avec un "White Sands" dont les percussions tribales et les notes de piano créent des images de plages désolées sur fond post-apocalyptique. On ne saurait dire si le fait qu'elle soit la seule ballade présente sur l'album est une tare, puisque le groupe nous avait prouvé sur son album précédent sa fâcheuse tendance à l'auto-parodie. Peut-être ce dernier a-t-il su apprendre de ses erreurs en évitant cette fois la surcharge : onze pistes, une heure de musique paraît honnête, surtout pour un album de cette qualité.
Reconnaître l'évolution (positive) d'un groupe, c'est aussi reconnaître sa qualité : au milieu de leur carrière, le Consortium Project a su s'inspirer et apprendre de ses erreurs au lieu de se contenter de les reproduire bêtement. Le résultat est de très bonne facture, une agréable surprise. Un album dans lequel tout fan de prog pourra trouver son plaisir. L'excellence n'est pas loin.