CHRONIQUE PAR ...
Kroboy
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Felix Orschel
(chant+guitare)
-Andy Arnold
(guitare)
-Locke Heylmann
(basse)
-Christian Bogert
(batterie)
TRACKLIST
1)Intro
2)Herzschlag
3)Und Dunkelheit wird Licht
4)Rette mich
5)Prall und kugelrund
6)Verlorene Welt
7)Halt die Fresse
8)Die Stimme tief in mir
9)Die Höle muss schön sein
10)Kein Paradies
11)20 000 Freunde
DISCOGRAPHIE
Le music business a l'air d'être un truc franchement décourageant. Même des groupes se lancent par pure passion, sans même espérer faire carrière et vivre de leur musique, finissent par jeter l'éponge devant les sacrifices humains et financiers qui s'imposent. D'ailleurs, je me suis toujours dit qu'un jour, il faudrait faire des statistiques sur le nombre de groupes qui n'auront sorti qu'un seul album avant de se retirer. Du coup, quand un petit groupe sympa comme Unherz double la mise, c'est déjà une petite victoire…
Sans surprise, à peine un an après leur premier méfait, Unherz continue d'exploiter son fonds de commerce moitié metal, moitié punk rock. Encore qu'il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître que les Allemands ont tenté de nouveaux trucs cette fois, pour des fortunes diverses. La touche bluesy qui colore "Rette Mich" est assez sympa, et permet aux deux guitaristes de montrer qu'ils savent se servir de leur instrument. Autre réussite, "Halt die Fresse" qui démarre par quelques surprenantes notes d'harmonica : à l'arrivée, on se retrouve avec un titre rock qui ressemble à du U2 en plus raw, notamment au niveau de la production, loin d'être aussi léchée que chez les célébrissimes Irlandais. On ne pourra pas en dire autant de "Verlorene Welt", sur lequel Unherz apparaît comme une mauvaise copie de Green Day (et encore, le Green Day consensuel et radio friendly, donc pas forcément leur meilleure facette). Pire encore, "Die Höle muss schön sein", un titre guitare / piano d'une incroyable mollesse pour le groupe, avec du chant féminin sirupeux qui colle aux dents. Une vraie surprise que ce titre… et pas franchement des plus agréables.
Même lorsque les Allemands se contentent d'appliquer les recettes qui avaient fait le succès de leur premier album, il faut bien reconnaître que l'insolente réussite n'est plus tout à fait au rendez-vous. Les deux premiers titres sont révélateurs : le metal de "Herzschlag" est assez inoffensif et manque de mordant, tandis que le punk de "Und Dunkelheit wird Licht" manque un peu sa cible, notamment les « oh oh oh » bien foirés sur le final. Ceci dit, on trouve quand même quelques titres bien sympathiques à se mettre sous la dent. Et une fois de plus, c'est avant tout grâce à sa facette punk rock qu'Unherz fait mouche. "Prall und kugelrund", c'est typiquement le morceau qui va égayer une journée pourrie où votre patron vous aura engueulé devant tous les collègues et où votre femme vous fera la gueule parce que vous avez mis votre assiette crade dans le lave-vaisselle qui venait juste de tourner. "20 000 Freunde", apparemment un hommage au public d'un festival allemand, est quasiment fait du même bois. Niveau metal, on signalera surtout "Kein Paradies", un titre simple et direct, limite metal gothique, dont le refrain énergique reste longtemps en tête.
Comprenons-nous bien, Herzschlag est très loin d'être un ratage complet : dans l'ensemble, ça tient la route, et on y retrouve même une poignée de bons titres. Simplement, alors que le premier album des Allemands était quasi irréprochable de bout en bout, on déplore cette fois quelque trous d'air qui coupent la dynamique générale. Heureusement que dans un dernier baroud d'honneur, Unherz nous fait péter quelques bonnes compos qui lui permettent de réussir superbement sa sortie, parce qu'il était moins une avant que cet album ne soit à ranger parmi les nombreux albums bof bof…