CHRONIQUE PAR ...
Kroboy
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Felix Orschel
(chant+guitare)
-Andy Arnold
(guitare)
-Locke Heylmann
(basse)
-Christian Bogert
(batterie)
TRACKLIST
1)Sünder vor dem Herren
2)Die Bestie
3)Zwanzigzehn
4)Therapie
5)Die Zeit Heilt Alle Wunden
6)Amok
7)Dem Tod so Nah
8)Verschenkte Jahre
9)Inferno
10)Unherz
DISCOGRAPHIE
Unherz -
Unherzlich Willkommen
Quiconque a déjà fait un voyage linguistique en Allemagne a forcément entendu parler des Toten Hosen, un groupe de punk rock ultra connu outre-Rhin mais dont la notoriété s'est arrêtée nette à notre frontière, un peu comme le nuage de Tchernobyl. Les Pantalons Morts (ça ne s'invente pas !) ont été les fers de lance d'une scène ayant pour autres fleurons Die Ärzte ou Die Böhse Onkelz, et dont s'inspire aujourd'hui Unherz avec son premier album, habile mélange de rock, de punk et de metal.
Dès "Sünder vor dem Herren", les fondations de l'identité Unherz sont posées : énergie positive qui met de bonne humeur et fout la pêche pour la journée, sens de la mélodie simple qui fait mouche, et un petit zest d'agressivité au niveau du chant pour épicer le tout, avec un Felix Orschel aux accents Hetfieldiens. Visiblement, on n'a pas affaire à des virtuoses, mais le groupe en est parfaitement conscient et se contente de choses simples mais bien faites. La preuve avec "Therapie", "Amok" ou "Unherz" : voilà une belle poignée de titres rock sans esbroufe, ayant pour point commun des refrains qui restent en tête, ce qui, pour la première, rattrape les « oh oh oh » un peu bancals du début. "Amok" recèle quelques autres bonnes idées, comme le début parlé ou encore une jolie harmonie de guitare. La facette fun du groupe est assurée par "Zwanzigzehn", une chanson impayable qui traite de la Coupe du Monde (désolé, je suis pas très en avance dans mes chroniques) avec un refrain presque festif, et qui se termine en apothéose avec des « oh oh oh » façon supporter, particulièrement entraînants ce coup-là.
Ceci dit, si Unherz est signé chez Massacre Records, un label 100% metal, c'est aussi parce qu'il ne rechigne pas de temps en temps à délaisser le punk rock pour le metal. Le groupe conserve la même approche : pas question de multiplier les plans ou d'accélérer radicalement le tempo, on reste dans la simplicité en gardant la même base rythmique assez lente et en y greffant des riffs un peu plus méchants. Pour situer, on pense pas mal à la période soft de Megadeth, l'époque de Cryptic Writings. Tout n'est pas forcément réussi, à l'image d'un "Dem Tod so Nah" sans plus ou d'un "Verschenkte Jahre" poussif, qui constituent à eux deux le léger creux du disque ; par contre, "Die Bestie" s'avère très réussie en dépit d'une fin un peu en eau de boudin, de même que "Inferno" et son intro à la "Angry Again". Quant à "Die Zeit Heilt Alle Wunden", c'est un moment mémorable : la compo n'a rien de terrible, au contraire, mais vu que Orschel conserve le même type de chant sans chercher à moduler, on a l'impression d'entendre James Hetfield chanter une ballade en allemand. On dirait presque une parodie Youtube !
Mine de rien, voilà un petit album sans prétention, mais qui fait du bien par où il passe. Même si Unherzlich Willkommen ne sera pas prétendant au titre de l'album le plus ambitieux de l'année, il m'a fait l'effet d'une agréable bouffée d'air frais entre deux albums de heavy et de thrash. Alors que bon nombre d'albums metal donnent constamment dans la surenchère en termes de technique, de vitesse ou d'agressivité, ça fait parfois du bien de revenir à des choses simples de temps en temps…