CHRONIQUE PAR ...
Kroboy
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-Kaisa Jouhki
(chant)
-Tomi Mikkänen
(chant)
-Jussi Rautio
(guitare)
-Jyri Vahvanen
(guitare)
-Maria Honkanen
(claviers + flûte)
-Timo Honkanen
(basse)
-Henry Vahvanen
(batterie)
TRACKLIST
1)Bloodstained
2) Iron of Death
3) Bow and Helm
4) Enchanted
5) Kärmessurma
6) Olden Gods
7) Fate of the Betrayed
8) Men As Wolves
9) Last of the Lords
10) Doombound
11) Kielo
DISCOGRAPHIE
Battlelore – epic metal. Ah ben vu la répartition des CD promos chez les Éternels, c'est pour bibi ça ! Bon j'avoue, j'ai déjà entendu parler de ce groupe finlandais qui sort aujourd'hui son sixième album, mais je ne me suis jamais penché sur leur musique auparavant (comme ça, les fans du groupe qui ne seront pas d'accord avec cette chronique auront la possibilité de pourrir ma boîte mail pour souligner mon ignorance et mon incompétence). Mais bon, epic metal, en principe, ça dit bien ce que ça veut dire…
Et bien en fait non, ou en tout cas Battlelore en a une définition bien particulière, parce que commencer par un truc aussi mou que "Bloodstained" quand on prétend proposer quelque chose d'épique, fallait oser. Non pas que ce titre soit complètement imbuvable, mais disons qu'on est beaucoup plus proche de la sphère gothique, que ce soit dans l'atmosphère dégagée, les arrangements ou la répartition du chant façon La Belle et la Bête. Ceci dit, il faut reconnaître que c'est soigné et plutôt bien fait, un peu dans la veine du Lacuna Coil de l'époque In A Reverie (idem pour "Olden Gods" ou le début de "Fate of the Betrayed" avant que cela ne s'emballe un peu). Cela nous change des trucs mièvrissimes à la Within Temptation… Manque de bol, Battlelore se fracasse un peu plus tard avec "Enchanted". Le problème se situe principalement au niveau du chant de Kaisa Jouhki, bien souvent d'une platitude à faire peur. Le plus gros sentiment de gâchis se produit sur "Last of the Lords", une des rares fois où le groupe réussit à nous emmener dans son univers… et voilà que Kaisa nous interprète sa ligne du chant avec autant de ferveur que le kop de l'AS Monaco. Heureusement, elle se montre bien plus à son avantage à d'autres occasions ("Bow and Helm", "Olden Gods"), mais sans pour autant pouvoir être considérée comme un atout pour le groupe. De là à penser que certains titres sonneraient mieux sans elle, il n'y a qu'un pas…
Au niveau des compos, on ne ressent que trop rarement le souffle épique censé être le moteur de l'œuvre des Finlandais. Après le faux-départ "Bloodstained", Battlelore se reprend de fort belle manière avec "Iron of Death", magistral de bout en bout avec une ligne de claviers qui s'oppose à la batterie bulldozer et un final où Kaisa Jouhki se met en évidence. À ce moment-là, on croit que Doombound est lancé, mais à tort : entre un "Bow and Helm" qui sonne comme du sous-Amorphis et "Enchanted" sur lequel on ne reviendra pas, le soufflé retombe aussi vite qu'il est monté. À mi-parcours, c'est loin d'être brillant. Conséquence d'un agencement des pistes assez déroutant, cela s'améliore ensuite au moment où la plupart des albums plafonnent. "Olden Gods" et son impression de candeur assez touchante donne le coup d'envoi d'une bonne série : "Fate of the Betrayed" et "Men As Wolves" voient le groupe se recentrer dans le domaine qu'il maîtrise le mieux à défaut d'y être particulièrement génial, avant de laisser place au morceau le plus convaincant de l'album, "Last of the Lords", même si on regrettera longtemps son refrain perfectible. Tout semble indiquer une longue montée en puissance vers le sommet : "Doombound", le morceau le plus long, celui qui donne son nom à l'album. Et paf, nouvelle déception : 8 minutes de vide où hormis un beau passage aux claviers au début du break, il n'y a pas grand-chose à sauver.
Les hauts et les bas se succèdent sur cet album très inconstant. Même dans son registre de prédilection, où il possède manifestement de très belles aptitudes, Battlelore peut très bien nous faire vibrer comme nous ennuyer, en raison d'une inspiration branchée sur courant alternatif. Malgré quelques fulgurances, comme la superbe conclusion "Kielo" qui s'inscrit dans un registre cinématographique, Doombound vient rejoindre la cohorte très fournie des albums pas forcément déplaisants mais sitôt terminés, sitôt oubliés.