CHRONIQUE PAR ...
Pietro
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Jocke Berg
(chant)
-Vic Zino
(guitare)
-Martin Sandvick
(basse)
-Magnus «Adde» Andreasson.
(batterie)
TRACKLIST
1) Sadistic Girls
2) Guestlist
3) Last Call for Alcohol
4) Split Your Lip
5) Moonshine
6) Here Comes That Sick Bitch
7) What Did I Do
8) Bully
9) Won't Go to Heaven
10) Honeymoon
11) Run to Your Mama
DISCOGRAPHIE
Déjà ? A peine un peu plus d’un an après la sortie d’un Beg For It classique mais efficace, voila que Hardcore Superstar remet déjà le couvert et revient dans les bacs après une tournée couronnée de succès qui a vu notamment les Suédois accompagner certaines de leurs idoles de jeunesse, AC/DC ou Mötley Crüe, chez eux en Scandinavie. Alors, pourquoi tant de hâte ? Le groupe n’aurait-il pas confondu vitesse et précipitation ?
Sans renier totalement leur effort précédent, le groupe estime être allé trop loin dans la recherche de perfection lors de l’enregistrement en studio, perdant ainsi en route une part de la spontanéité propre à leur style de musique. D’où une volonté de revenir aux sources de son hard rock nourri au glam et légèrement saupoudré d’un metal qui avait trop pris le dessus ces dernières années. Discours promo cliché et éculé du « retour aux sources » ou véritable révolution du groupe ? À l’écoute de l’album on ne peut pas dire que l’on soit particulièrement surpris par un quelconque bouleversement, la formule de Hardcore Superstar reste toujours la même, reconnaissable entre mille. En revanche au niveau de la production on peut noter en effet un son moins froid et aseptisé que sur Beg For It, un côté plus garage et brut se dégage et met bien en valeur les compos des Suédois.
Tous les morceaux sauf un (le meilleur !) ont été écrits par le batteur et leader du groupe Adde Andreasson pendant la tournée. Ajoutez à cela un enregistrement en condition live en seulement cinq petits jours et vous obtenez le pourquoi du comment de cet album express. En dehors de ce son plus brut de décoffrage les nouvelles compos sont pour l’essentiel typiquement dans la lignée de ce que Hardcore Superstar nous propose depuis son album éponyme de 2005 qui avait marqué le renouveau du groupe. Split Your Lip débute ainsi par deux titres qui sans être le moins du monde mauvais ne surprennent absolument pas et laissent même planer un certain doute sur l’intérêt de cet album. L’énergie est là, la frappe d’Adde et les riffs de Vic Zino constituent l’écrin qu’il faut à la voix à la fois puissante et éraillée de Jocke Berg… comme d’habitude. Le groupe a déjà fait tout cela, et en bien mieux.
Heureusement l’excellent "Last Call for Alcohol", seul titre composé par le guitariste du groupe, permet à l’album de réellement démarrer grâce à un de ces hymnes fun et communicatifs qui ont fait le succès du groupe. Après un morceau titre plus classique mais néanmoins efficace, l’excellent single de l’album, "Moonshine", apporte un peu de nouveauté par son rythme surprenant, ce qui ne l’empêche pas d’être véritablement addictif (ce refrain !). Autre titre qui sort du lot, la ballade acoustique "Here Comes That Sick Bitch" qui permet à Berg de nuancer (enfin, légèrement) son chant et qui n’est pas loin de nous filer notre dose de frissons. S’ensuit une série de titres particulièrement énergiques et rentre-dedans, à défaut d’être véritablement marquants, avant la dernière surprise de l’album. "Run to Your Mama" est en effet une ballade très mélancolique au piano comme le groupe ne nous en avait jamais vraiment proposé. Une assez belle réussite.
Split Your Lip (dont le titre n’a rien de sexuel d’après le groupe) n’est donc pas une remise en question profonde de la musique de Hardcore Superstar. Le combo de Göteborg a néanmoins su corriger certains défauts qui rendaient leurs dernières productions trop aseptisées. Ce regain d’énergie et cet aspect plus brut du sleaze des Suédois ne signifient pas pour autant une originalité plus marquée, le groupe campant sur ses positions et continuant de dérouler sa formule, malgré quelques morceaux qui sortent vraiment du lot. Un bon petit album de plus.