CHRONIQUE PAR ...
Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Nick Moss
(chant+guitare)
-Pete Gilchrist
(chant)
-Danny Cavanagh
(guitare)
TRACKLIST
1)Over Your Shoulder
2)Black Sun
3)In Stone
4)Working Class Hero
5)Leaving Eden
6)Hope
7)Saviour
8)Legions
9)The Power of Love
DISCOGRAPHIE
Il semblait logique que la première sortie du label fondé par Nick Moss soit un disque d’Antimatter. Ce n’est pas un nouvel album, le groupe n’ayant rien écrit de nouveau depuis Leaving Eden. Moss nous livre un nouveau témoignage live, le second du groupe après le Live @K13, sorti en 2004. Une sortie logique, somme toute, qui nous permet de rendre compte de ce que vaut la musique du groupe en environnement live après le changement de direction opérée au milieu de leur carrière.
Souvenez vous: après la sortie d’Alternative 4, Duncan Patterson quitte Anathema pour fonder Antimatter avec Nick Moss, des différends musicaux séparant les membres du groupe. La nouvelle formation sort deux albums de musique électronique, proche du trip-hop et s’appuyant beaucoup sur des lignes mélodiques supportées par du chant féminin. C’est alors que leur musique change pour aller vers l’acoustique et sort deux albums dans cette direction, Patterson quitte le groupe durant ce temps. Danny Cavanagh rejoindre le groupe un certain temps, puis reviendra ponctuellement pour les tournées, comme sur ce live enregistré en Grèce en 2007. Entièrement acoustique, ce disque sert de témoignage live de ce changement de direction.
Le live contient des titres couvrant l'intégralité de la carrière du groupe, chaque disque est représenté. Les versions de vieux titres comme "Saviour" et "In Stone" sont bancales. Ces chansons étant électroniques dans leurs versions originales, le passage vers l’acoustique les dessert. La guitare acoustique ne parvient pas à rendre les mélodies atmosphériques des nappes de synthétiseurs. La disparition du chant féminin et des arrangements rend ces chansons trop brutes, sans la finesse qui faisait le charme des versions albums. Possible que ce soit la raison pour laquelle Nick Moss n’ait extrait que trois titres des deux premiers disques. Mais plutôt que de remplir le reste du concert avec des chansons plus récentes, Antimatter mise sur les reprises.
Le groupe reprend quatre titres, en vrac de John Lennon, de Roy Harper (écrit par David Gilmour cependant) , de Dead Can Dance et de Frankie Goes To Hollywood. Les trois premiers groupes se prêtent bien à l’exercice de l’« unplugged », et les versions d’Antimatter sont sans surprise. Mention spéciale pour "Hope", pleine de délicatesse et de tristesse retenue. Le choix manque d’originalité puisque ce titre fut repris par Anathema, mais ne boudons pas notre plaisir. "The Power of Love" est une relecture intéressante, avec la puissance du tube préservée tout en extrayant la force émotionnelle des paroles. Une version réussie de ce que Nick Moss appelle la plus belle chanson d’amour du monde.
Ce disque ressort comme un live acoustique sans prétention, agréable à l'écoute. De nombreux défauts émaillent l’album: des titres anciens mal interprétés, trop de reprises dispensables. Cependant les fans du groupe apprécieront d’avoir un témoignage de ce qu’est un concert d’Antimatter, en attendant que le groupe revienne en studio.