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CHRONIQUE PAR ...

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Joe Le Hareng
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

- Brant Bjork
(chant+guitare)

- Brandon Henderson
(guitare)

- Billy Cordell
(basse)

- Giampaolo Farnedi
(batterie)

TRACKLIST

1)Dirty Bird
2)The Future Rock (We Got It)
3)Radio Mecca
4)Little World
5)Blowin' Up Shop
6)Good Time Bonnie
7)Porto
8)Somewhere Some Woman

DISCOGRAPHIE


Bjork, Brant - Gods & Goddesses
(2010) - stoner Desert rock nonchalant - Label : Low Desert Punk




Ce qui est agréable avec Brant Bjork, c'est que l'on a rarement à attendre plus de deux ans entre deux albums et surtout que l'on est rarement déçu. Deux ans après Punk Rock Guilt, que Brant avait enregistré tout seul avec ses petites mimines, l'ex-batteur de Kyuss embauche deux-trois habitués de la scène de Palm Desert pour enregistrer Gods & Goddesses et c'est avec la même nonchalance qu'il pose 8 morceaux qui sentent bon les substances, le désert et la cool-attitude. Chill Out!


Premier constat, le nouveau line-up fonctionne bien. Le duo basse/batterie groove bien, s'exprime en toute liberté, mais toujours à propos et vient supporter les guitares de Bjork. Et quelles guitares! Tantôt directes, tantôt hypnotiques, souvent lascives, parfois nerveuses, les interventions de Brant Bjork sont magnifiques et sublimées par les effets de profondeur, de panoramique, qui créent un véritable univers où viennent se perdre, ou se poser, les lignes de chant du bonhomme, toutes en finesse et décontraction. Comme dans quasiment tous les albums du bonhomme, le soin apporté au son, résolument vintage et organique, vient renforcer l'impression d'être happé dans les chansons, là encore grâce à utilisation très intelligente d'effets de reverb, de phasing, qui donnent l'impression d'être au cœur des morceaux, d'être au cœur de l'histoire.

Et l'histoire commence avec la très rock "Dirty Bird". Démarrage sur les chapeaux d'El Camino, puis atterrissage en douceur pour deux minutes de pur bonheur totalement décomplexées, les parties s'enchaînent toute seules, et on se laisse couler dans la musique du californien. Puis Brant sort la fuzz des grands soirs pour la très « stoner » (si tant est que ca veuille encore dire quelque chose) "The Future Rock" qui, outre un refrain des plus réussis, jouit d'un solo qui fait des copeaux. Rajoutons au tableau un morceau planant absolument fabuleux ("Little World", son riff hypnotique, ses arrangements de guitares, sa voix noyée dans la reverb), un morceau qui groove à bloc ("Good Time Bonnie", punchy catchy groovy) et un autre ("Porto") qui rassemble les deux mondes et on n'est pas loin du vrai grand bonheur. Il n'y a bien que la très inégale "Blowin'up Shop" pour entacher un peu un bilan presque parfait avec son refrain pas terrible... Tant pis on écoutera "Somewhere Some Woman" pour se consoler!


Autant prévenir l'auditeur tout de suite, il aura peu de surprise à l'écoute de Gods & Goddesses car Brant Bjork y fait ce qu'il sait faire. Et il le fait bien, voire même très bien. Allez, soyons honnête et avouons tout de suite que l'on n'atteint pas les sommets de Jalamanta ou de Somera Sol. Pourtant, avec son rock décomplexé, sorte de blues à la sensualité latino, Brant parvient à nous prendre aux tripes et à travers le fuzz de sa guitare mêlé au velours de sa voix nous transporte, loin, très loin dans son monde.


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