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CHRONIQUE PAR ...

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Kroboy
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 14.5/20

LINE UP

-Anthony Agnello
(chant)

-Loïc Manuello
(guitare)

-Bruno Cipriani
(basse)

-Julien Agnello
(batterie)

TRACKLIST

1)Fantasy… Apocalypse
2)Darktribe
3)End of Road
4)Eyes Have You

DISCOGRAPHIE


Darktribe - Natural Defender (EP)
(2009) - heavy metal - Label : Autoproduction



Ça n’a rien d’un secret, il est très difficile (pour ne pas dire presque impossible) pour un groupe de metal de vivre décemment de sa musique en France. Pourtant, il semblerait que les jeunes loups sont de plus en plus nombreux à vouloir tenter leur chance. Dernier aspirant à vouloir réaliser son rêve, ou au moins avoir la fierté de pouvoir raconter un jour à ses petits-enfants que Papy a sorti un album dans sa jeunesse : Darktribe, qui nous vient du pays de la socca, du carnaval et des rois du jet de fumigène et autres envahissement de terrain, je veux bien sûr parler de Nice.

Jadis, pour démarcher les labels, les groupes faisaient des démos ; aujourd’hui, avec les logiciels qui permettent de sortir un produit de qualité quasi-professionnelle à moindres frais et parfois même à domicile, il faut mettre la barre un peu plus haut pour se faire remarquer. Pour ce qui peut être carrément considéré comme un EP, Darktribe a mis les petits plats dans les grands : enregistrement au studio Marylin (même si paradoxalement le son des guitares n'est pas très satisfaisant), livret 8 pages avec reproduction des paroles et photo du groupe, remerciements en anglais qui semblent indiquer des ambitions internationales… L’emballage est soigné, le contenu est lui aussi de grande qualité. Darktribe donne dans le heavy traditionnel, avec une influence Maiden assez marquée. Toutefois, le groupe est loin de se résumer à une simple copie de la bande à Steve Harris : Darktribe n’hésite pas à insérer des plans à vocation rythmique plus que mélodique comme le font les groupes de metalcore (sur "Darktribe" notamment), ce qui lui donne un petit côté moderne.

Darktribe lance les hostilités avec beaucoup d’enthousiasme. Peut-être même un peu trop, puisqu’Anthony Agnello attaque directement dans les suraigus, un registre où il est très difficile de bien sonner à moins de s’appeler Michael Kiske. Disons qu’à froid, ça surprend un peu, mais ce n’est en aucun cas un problème de capacité puisque dès la fin de ce premier morceau, le chanteur nous démontre qu’il se débrouille parfaitement dans ce domaine. Le bonhomme dispose d'un registre assez vaste et d'une intéressante capacité à moduler. Son chant tout en douceur au début de "Eyes Have You" pourrait ainsi être une piste à développer à l'avenir. Ses camarades ne sont pas en reste : à la batterie, Julien Agnello prend le soin de varier pas mal ses plans, de sorte qu'à aucun moment, même sans sortir de plans d'extra-terrestre, son jeu ne souffre de monotonie. Quant à Loïc Manuello, celui-ci dispose d'une belle patte en solo : si les passages façon déluge de notes sonnent un peu laborieux surtout pour une question de son, il parvient très souvent à trouver des phrasés percutants.

Le gros point fort qui ressort des compositions de cet EP, c'est leur richesse. Hormis sur "Fantasy… Apocalypse", un premier titre assez classique quoiqu'efficace, Darktribe ne se contente pas de dérouler des structures balisées. Le groupe multiplie les plans de façon très fluide sans qu'à aucun moment, on ne ressente une impression de collage à la va-vite. Résultat, deux compos de très haut niveau. Tout d'abord "Darktribe", un morceau hyper dynamique qui ne cesse de rebondir entre passages speed agressifs et passages lents bien heavy, avant de finir sur une accélération typiquement Maidenienne du plus bel effet, avec un Anthony Agnello très convaincant. "End of Road" est du même tonneau avec une touche un peu plus moderne, et surtout un long solo particulièrement réussi. "Eyes Have You" partait également très bien, avec une alternance très bien dosée entre passages clairs et dépouillés, limite pop avec un son de guitare froid comme chez The Cure, et passages heavy saturés. Dommage que le final ne soit pas à la hauteur : on attendait l'estocade, mais on reste un peu sur notre faim.


Difficile de juger de la valeur d’un EP 4 titres, puisque toute la difficulté d’un album est de se montrer convaincant et inspiré sur au moins 45 minutes. Mais au vu de ce que Darktribe nous propose, il y a de quoi être très enthousiaste : deux compos de tout premier ordre, une autre solide et une dernière légèrement inaboutie malgré d’excellentes idées. Il ne nous reste plus qu’à souhaiter aux Azuréens de se faire signer et passer à l’étape suivante, parce qu’un album complet de ce niveau, ce serait avec grand plaisir !


(Myspace du groupe)


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