CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
14/20
LINE UP
-Zan Dang
(guitare)
-Julien Fenril Adamo
(guitare)
-Markus Fortunato
(basse)
-Raphael Gherissi
(claviers)
-Laurent Bourgin
(batterie)
TRACKLIST
1)Inherent chances (introduction)
2)Fallen hopes
3)Legacy of blood
4)Under the silver cross
5)Some better days
6)Tale of days gone by
7)Windy maze
8)Soon ...
9)Southern allegro
10)Dragon fire
DISCOGRAPHIE
MZ -
Under The Silver Cross
Troisième album du groupe français de metal neo-classique instrumental MZ, Under The Silver Cross s’inscrit dans la droite lignée de ces prédécesseurs. Comme on dit souvent, on ne change pas une recette qui gagne, et la respectabilité gagnée par leur deux précédents opus (Blood Is Life en 2000 et Next World Will Be Yours en 2001) pousse la formation de Markus Fortunato à continuer de creuser et d’exploiter la même veine de matériau brut pour ciseler ce troisième opus.
A la base de cette œuvre, on trouve des ingrédients somme toute déjà utilisés par un nombre assez conséquent de groupes, c'est-à-dire une batterie qui joue le plus souvent sur sa double grosse caisse, des guitares tantôt heavy, tantôt mélodiques, un synthé qui donne une facette symphonique à l’ensemble et une voix… ben non, pas de voix : le concept de MZ est instrumental, ce qui constitue leur principale originalité, mais aussi leur principale faiblesse pour toucher un public plus large. Mais M.Z. est un groupe de passionnés, pas de commerciaux aux dents longues. Et de ce fait, leur musique n’obéit qu’à des considérations créatives qui animent les têtes pensantes du groupe, le bassiste Markus Fortunato et son compère guitariste Dan Zang. Musique de passionnés pour des passionnés : en effet, le côté purement instrumental en rebutera plus d’un mais permet également des structures complexes, des progressions harmoniques originales et une liberté instrumentale totale.
Liberté exploitée sans restriction, mais sans démonstration non plus : en très grande partie, Under The Silver Cross est un album qui privilégie la mélodie à la démonstration, la complexité à la technique pure et qui sait parfois se montrer efficace en restant simple et direct. M.Z. est un groupe animé de musiciens talentueux capables de virtuosité mais dont le but n’est pas la recherche stérile de vitesse, et c’est tant mieux. Un peu de shred et des soli rapides, mais ce n’est pas une règle, et force est de constater qu’on entend plus souvent des mélodies et des phrasés expressifs que des déboulés de gammes. Rythmiquement, MZ reste dans les mid-tempos avec quelques poussées plus speed mais jamais frénétiques, la batterie ayant clairement pour rôle de soutenir les autres instruments et ne se met que très rarement en avant, ce que l’on peut par ailleurs un peu regretter.
Les titres sont variés et on trouve de tout sur ce Under The Silver Cross : du riff heavy du titre éponyme au majestueux phrasé de "Tales of Days Gone By" en passant par l’énergique "Legacy Of Blood" ou encore le sombre "Windy Maze", MZ nous montre une belle étendue de ses capacités au travers de ces dix titres. Clairement influencé par les harmonies classiques et baroques, se fendant même d’un rapide hommage à Mozart sur "Under The Silver Cross", MZ sait jouer de ces références en les actualisant à la sauce heavy metal en évitant l’écueil de se montrer pompeux, froid ou démonstratif. Baignant dans une atmosphère un peu kitsch d’Heroïc Fantasy, les titres sont conçus pour raconter une histoire sans parole à qui veut bien s’y plonger. On trouve une vague narration au début de "Dragon Fire", mais le reste de l’album est laissé malgré tout à la libre imagination de l’auditeur.
MZ persiste et signe pour ce troisième album, et continue son petit bonhomme de chemin dans la voie qu’il s’est tracé depuis Blood Is Life, évoluant doucement mais sûrement, sourd à toute considération commerciale et n’écoutant que son plaisir. La production reflète clairement les moyens limités dont dispose le groupe pour l’enregistrement mais n’est pas honteuse pour autant. Tout n’est pourtant pas parfait dans la longueur de cet album, des moments moins intéressants sont parsemés sur cette galette comme "Soon…" et son thème un peu fade ou "Southern Allegro", titre en grande partie acoustique qui peine à convaincre, mais l’impression dominante reste positive. En écoutant MZ, on a vaguement l’impression de rentrer dans un univers onirique et un peu kitsch, où l’agressivité laisse la place à l’émotion et où la technique est mise au service de la mélodie, un univers personnel et presque intime, qui n’existe finalement que pour lui-même et s’en contente.