CHRONIQUE PAR ...
Pietro
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Stefano Fiori
(chant)
-Thomas Orgler
(guitare)
-Eric Righi
(guitare)
-Harald Klenk
(basse)
-Sabine Mair
(claviers)
-Martin Innerbichler
(batterie)
TRACKLIST
1)Vengeance Is Sworn
2)Circus of the Damned
3)Diabolic Figures
4)Hell´s Creation
5)Forlorn Hope
6)Architects of Hate
7)New Disorder
8)Message in a Bottle
9)Ignorance of Gods
10)The Reckoning
DISCOGRAPHIE
Vous imaginez un groupe de reggae suisse ? Ou de doom Jamaïcain ? Non ? Moi non plus. Il existe ainsi des associations entre certains styles musicaux et certains pays qui semblent a priori contre nature, la samba allemande ou le blues russe souffrant également d’un déficit certain de crédibilité. En matière de black metal, style prônant une haine glaciale de l’humanité très adaptée à la Scandinavie en général et la Norvège en particulier, quoi de plus décalé qu’un groupe italien ?
Clichés mis à part, les groupes de metal provenant de l’autre côté des Alpes se sont généralement distingués dans un style très grandiloquent et positif inspiré des racines imprégnées de musique classique du pays, Rhapsody (of Fire) en étant bien sur l’exemple le plus parlant. Véritable exception, Graveworm existe pourtant depuis 1992. Bon, le groupe est originaire de Brunico à la frontière Autrichienne et certains de ses membres sont germanophones, ce qui réduit un peu l’exotisme ambiant. Considéré comme un pur groupe de black metal à leurs débuts et régulièrement comparés en particulier à Cradle of Filth, les Italiens développaient également sur leurs premiers albums un aspect gothique important. Au fur et à mesure de l’évolution du groupe, ces influences ont progressivement disparu, la musique du groupe n’ayant jamais été aussi violente qu’aujourd’hui. En effet, alors que Diabolical Figures est déjà le septième album du groupe, le death metal semble avoir pris une importance prépondérante chez les compatriotes de Rocco Siffredi et Roberto Malone (chacun ses références), faisant à présent presque jeu égal avec le black originel du combo.
Bien que le premier titre, le très efficace "Vengeance Is Sworn", commence par un blast furieux avec des claviers symphoniques au premier plan, la voix surprend en étant très majoritairement death, grave, profonde et assez excellente. Les nombreux riffs typiquement death renforcent cet aspect qui va se répéter sur tout l’album. Les passages death mettant les guitares en valeur alternent avec les plans typiquement black sur lesquels les claviers reprennent le dessus. Il en va de même pour le chant de l’excellent Stefano Fiori (aucun lien avec Patrick) qui passe d’un style à l’autre avec facilité. A ce petit jeu le rapide "Hell´s Creation" se démarque, tout comme ce "Forlorn Hope" plus posé et aux changements de tempos répétés, qui débouche sur un mid tempo lancinant puissant au chant poignant. A noter également la présence d’une reprise amusante mais anecdotique du "Message in a Bottle" de Police qui perpétue une tradition chez le groupe qui s’est déjà frotté à Iron Maiden, Type O Negative mais aussi à REM, Bonnie Tyler ou les Pet Shop Boys.
Graveworm n’a plus rien de gothique, il pratique aujourd’hui un black metal symphonique pas si éloigné de Dimmu Borgir, mais très fortement mâtiné de death metal. Rien de révolutionnaire ni de particulièrement excitant au final sur ce Diabolical Figures, juste le fruit du travail sérieux et professionnel d’un groupe ayant une expérience certaine qui le rend plutôt efficace.