CHRONIQUE PAR ...
Ronnie
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Ian Parry
(chant)
-Lene Petersen
(chant)
-Anne Karine Prip
(chant)
-Niels Vejlyt
(guitare)
-Kyle Honea
(basse)
-Mads Damgaard
(basse)
-Mads Volf
(Batterie)
TRACKLIST
1)Millenia
2)The Great Believers
3)Warrior King
4)Wonderland
5)Temples of Doom
6)Kingdom of Utopia
7)Queen of Hearts
8)Oceans of Time
9)Sacred Fire
10)War Cry
DISCOGRAPHIE
Infinity Overture, est un groupe né en 2005 sous l'impulsion de Niels Vejlyt, guitariste et compositeur. Petit à petit il a constitué un line-up stable et afin de donner aujourd'hui naissance à leur premier album Kingdom Of Utopia dans un registre que l'on peut qualifier de metal symphonique. Vous pouvez aussi noter la magnifique cover très évocatrice du contenu à la fois épique et lumineux. Méfions nous car théoriquement « L'habit ne fait pas le moine ».
Le premier album d'Infinity Overture est composé par l'omniscient Niels, se basant sur un concept du chanteur Ian Parry. Le mot d'ordre est mélodie, il est vrai que sa voix est un important facteur de satisfaction à l'écoute de cet album. On peut lire sur leur site officiel « Niels did a huge job, making the verses and choruses really memorable » et c'est vrai que chaque refrain est tout à fait mémorisable, particulièrement bien amené et soutenu par son travail. Dans le line-up il y a effectivement deux chanteuses, mais il faut prêter l'oreille pour l'entendre, deux/trois refrains par-ci par là, idem pour leurs interventions solos, bref une utilisation vocale trop ponctuelle pour être réellement soulignée. La théorie faite, passons à la pratique. La première piste Millenia se compose de nombreuses orchestrations, d'une rythmique speed, d'un refrain accrocheur avec une voix très proche de celle de Fabio Lione, c'est chouette mais c'est un air de déjà-vu. Avec tous ces éléments, ça ressemble fort à une pâle copie de Rhapsody. Nous sommes confrontés à un frein, la peur de ce plagiat trop fréquent, mais cela seulement au premier abord puisque le côté plus heavy voire Shred prend le dessus.
La force du groupe réside en sa capacité à justement ne pas entrer dans ces clichés et à se diversifier. Afin de gagner son étiquette de heavy mélodique symphonique les Danois proposent des morceaux speed (les trois premiers), d'autres plus calmes aux refrains entêtants que vous chantez toute la journée ("Wonderland", "Temples of Doom"). Fruit du Hasard ou choix délibéré: ces chansons se suivent. C'est du heavy symphonique, qui plus est un concept album, le quota de ballades mielleuses, pour jouer sur l'émotion est bien présent ("Queen of Hearts" et "Sacred Fire") ce qu'un Jon Lajoie (malheureusement trop peu connu en France) qualifie de "Radio Friendly Song". Et d'autres qui allient la rapidité, la dextérité et la mélodie ("Kingdom of Utopia", ou "Temples of Doom") Cette piste nous amène à explorer leur aspect presque Hard Rock, dans ses premiers riffs (tout comme "Oceans of Time") Et là on pense à qui bien sûr? Autant musicalement que vocalement? A un certain Jorn Lande. Tous ces éléments sont sur-boostés par la qualité du son mixé par le versatile Sacha Paeth (pour faire original tiens).
Le jeu de batterie bien exécuté par Mads Volf (qui officie surtout au sein des excellents Manticora) est d'une linéarité sans pareil, c'est dommage, avec une telle technique ce dernier aurait pu se permettre d'ajouter sa patte. Nous pouvons ressentir les relents prog qui émanent du groupe, mais ce n'est pas assez poussé, l'avantage c'est que du coup ce n'est pas le genre de groupe cliché avec les orchestrations les plus « bombastics » possibles soutenues par une double constante, en guise d'appui à un concept d'homme contre les dragons (au hasard, tout marche du moment qu'il y a des dragons dedans). Pour le dessert nous est offert une petite démonstration alliant mélodie et technique pour clôturer ce premier essai. "War Cry", un instrumental pas transcendant si vous n'êtes pas amateur de shred, mais tout de même époustouflant puisque l'on se prend au jeu pour finalement être convaincu. L'aspect ou concept (puisque sans parole) explique certainement sa position de queue de peloton et puis monsieur sait jouer de la guitare et veut nous le montrer, c'est légitime, il se fait plaisir.
Pas aussi rapide qu'un Rhapsody ou opératique qu'un Aina, l'album est divisible en deux parties distinctes: la première, intéressante à souhait, relativement speed et la seconde beaucoup plus calme et presque ennuyeuse tellement l'écart de rapidité est important avec le début. Il y a du bon chez eux, pas encore assez marqué personnellement pour faire de l'album une pièce importante, mais loin des clichés du genre. On se fait tout de même plaisir en l'écoutant. Espérons qu'il ne faille pas encore attendre cinq ans avant de pouvoir entendre la suite, nous risquerions de vraiment en être lassés.