CHRONIQUE PAR ...
Wineyard
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Kvohst (Mathew McNerney)
(chant)
-Aort (Andy McIvor)
(guitare)
-Viper (Yusaf "Vicotnik" Parvez)
(basse)
TRACKLIST
1)Smother the Crones
2)In the Privacy of Your Own Bones
3)The Rattle of Black Teeth
4)Possession Is the Medicine
5)Jesus Fever
6)I Hold Your Light
7)A Sutra of Wounds
8)The Ascendent Grotesque
DISCOGRAPHIE
Fort de deux membres de Dødheimsgard, à savoir Viper et Kvohst, Code semble également faire partie de ces groupes associés au black metal sans en suivre les conventions. Resplendent Grotesque, à la fois progressif et avant gardiste, lorgne à certains égards sur les plaines aériennes Floydiennes et la new wave anglaise teintée de cold des années 80. Ca vient de nulle part, il est difficile d'y rentrer, mais on y parvient quand même au bout de quelques efforts.
Ma culture de Dødheimsgard étant comparable à une peau de chagrin qui aurait fondu au soleil, il serait vain et très dangereux de se risquer à une quelconque comparaison hasardeuse : vous la ferez vous-même. Le groupe semble se complaire dans les mélodies torturées et lancinantes comme Arcturus pouvait en faire à son niveau, bien que Code ait nuancé ses envolées claires par des touches de new wave (attention pas du tout electro, plutôt cold wave en aussi joyeux). L'impression laissée par la voix claire saurait plonger les plus anciens d'entre nous dans leur jeunesse bercée par The Cure, The Mission (ambiance), ou autres ayant marqué ce style. Il semble également possible de renifler la présence d'éléments Tooliens dans cette voix, et à un degré bien moindre un peu de Bowie (mais là faut vraiment chercher).
Et même si un titre tel que "I Hold Your Light" rebutera les plus métalliques par son absence totale de violence et de voix raclée (la voix claire est même assez féminisée), ne croyez pas que Code n'appartient pas au monde du métal : les riffs et les passages en growl sont suffisamment explicites pour le rappeler. Au même titre que Solefald, le groupe s'égare à bon escient dans ses méandres et le passé présent de ses membres pour produire une musique à part, qui a et aura ses adeptes ainsi que ses plus virulents détracteurs. Il faudra cependant que l'esprit mûrisse, et que les compositions soient peut-être encore plus poussées des deux côtés pour ne pas affadir l'objet. Les répétitions des plans clairs se ressemblent un peu trop encore et malgré les nombreuses écoutes, distinguer certains morceaux entre eux reste difficile.
Malgré le bémol ci-dessus, Code est en train de réussir son entrée dans le monde à part du black metal déjà habité par Solefald et Arcturus. Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour pondre « LE » disque qui actera à jamais cette appartenance revendiquée. En tout cas, l'écoute de Resplendent Grotesque est surprenante et agréable, ce qui est un bon début.