CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-J. Randall
(chant)
-KAT
(chant)
-Richard Johnson
(chant)
-Scott Hull
(guitares+programmation)
TRACKLIST
1)Timelord Zero (Chronovore)
2)Agorapocalypse Now
3)Timelord One (Loneliness of the Long Distance Drug Runner)
4)Dick to Mouth Resuscitation
5)Mortal Distortion
6)Hung from the Rising Sun
7)First National Stem Cell and Clone
8)Question of Integrity
9)Timelord Two (Paradoxical Reaction)
10)Trauma Queen
11)White on White Crime
12)Druggernaut Jug Fuck
13)Ex-Cop
DISCOGRAPHIE
Agoraphobic Nosebleed, souvenez-vous, c’était en 2003, Altered States Of America. Une des plus grosses blagues de l’année, rendue possible uniquement par les bienfaits du grind. 19 minutes de « musique » pour 99 chansons. Et ça passait ! (pour qui était réceptif au genre) En 2009, Relapse continue la blague, mais involontairement, en fournissant des exemplaires promos du nouvel album séparés en ... 99 pistes (13 chansons pour de vrai) ! Humour, boucle bouclée, le grind est roi décidément.
Outre cette truculente anecdote rendue possible par la paranoïa (merci à elle) qui court dans notre époque perturbée, la musique est radicalement différente. Pas véritablement dans le sens où Agoraphobic s’est mis au bal musette, non ... plutôt par la disparition des ultra blasts si caractéristiques de Altered States Of America. Maintenant, les blasts sont même très rares eu égard au genre de musique abordé et leur vitesse est tout à fait normale ... ou presque. On peut exprimer un sentiment de déception légitime face à la disparition de cette caractéristique accrocheuse. Le rythme actuel est toutefois nettement plus adapté au retour du format chanson classique de 2-3 minutes, et toujours très appuyé quoiqu'il en soit. Et il faut avouer que cela rend la chose bien plus écoutable. Néanmoins la forme de la musique du groupe reste globalement identique avec un grain de guitare qui renvoie toujours au début du death (en un poil plus core quand même) et un chant assuré par 3 personnes, dont une femme. Oui, une femme dans ce monde de brutes épaisses sans cervelle.
Rassurez-vous, c’est aussi une brute épaisse sans cervelle puisqu’elle beugle à en perdre ses poumons, des vociférations ultra écorchées qui peuvent attirer une certaine once de respect rien que par la performance physique. Les 2 autres chants évoluent entre le caverneux et le cri étouffé, bref, grind. Agoraphobic c’est donc toujours 3 chanteurs, 1 guitariste/programmeur et point barre. Toujours pas de trace de la basse (en fait si, je mens, mais dans la mesure où cette chronique parle de grind, c’est autorisé) ou d’un quelconque autre instrument. Le fond évolue lui un peu puisque les riffs apportent du groove avec des pointes core plus marquées, l’ouvreuse "Timelord Zero (Chronovore)" le prouve. Les traces de basse sur "Timelord One (Loneliness of the Long Distance Drug Runner)" invitent au headbanging et la batterie programmée, malgré son « manque » de vitesse, frappe très dur. Et est toujours aussi bien programmée mine de rien. Bons breaks, gros boum-boum, un feeling humain et un travail très intéressant sur les cymbales (faites un tour du côté de "Mortal Distortion"), c’est du bon boulot. D’ailleurs, le « solo » sur "First National Stem Cell and Clone" est ... mmmh ... surprenant.
Ce disque finalement c’est la barre de vitamine qui fait décoller après une journée harassante. Ben oui, du groove, des beuglements, du boum-boum et du core c’est la recette magique. En plus il faut reconnaître au groupe qu’il apporte différentes sauces à sa bidoche en variant les rythmes et en proposant des breaks totalement cassants tout comme des soli. Bref, il y a du métier derrière et le tout est bien fait. Mais ça reste un genre musical limité malheureusement, qui ne touchera que ceux qui aiment à la base.