CHRONIQUE PAR ...
Dupinguez
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Edu Falaschi
(chant)
-Paulo Schroeber
(guitare)
-Marcelo Barbosa
(guitare)
-Felipe Andreoli
(basse)
-Marcelo Moreira
(batterie)
TRACKLIST
1)Birds of Prey
2)Beyond Tomorrow
3)Magic Flame
4)All I Am
5)You'll Understand
6)Invisible Cage
7)Fragile Equality
8)Torn
9)Shade of My Soul
10)Meaningless World
DISCOGRAPHIE
À l’heure où l’actualité d’Angra est en suspens, malgré une récente annonce de retour, son frontman en profite pour sortir le deuxième épisode d’Almah, son projet solo, imitant ainsi son comparse Rafael Bittencourt, qui a lui aussi profité de cette longue pause pour sortir l’excellent Brainworms I. Mais si Rafael est et à toujours été un des membres essentiels de la composition dans son groupe d’origine, la participation d’Edu est moins importante et son style moins clairement identifiable. Bonne occasion de remédier à cela que ce Fragile Equality donc.
Histoire de ne pas trop dérouter ses fans, le bonhomme a choisi de s’entourer de Felipe Andreoli, le bassiste de la déesse du feu, ainsi que de quelques illustres inconnus mais qui n’ont pas grand-chose à envier techniquement à qui que ce soit. Si le batteur rappelle d’ailleurs beaucoup Aquiles Priester, son style bourrin et technique convient ici mieux au metal symphonique imposant développé par Almah. Et contrairement à Aquiles, ses coups ne viennent pas écraser les quelques instants de finesse qui nous sont offerts, notamment la power-ballad "All I Am". Car après un début sympathique mais un peu poussif et écrasant, avec coup sur coup l’imposant "Birds of Prey" et l’épique "Beyond Tomorrow", on rentre petit à petit dans le vif du sujet. Mais force est de reconnaitre que Edu touche sa bille et fait preuve d’un savoir-faire impressionnant en matière de composition. Les titres sont tous très travaillés, que ce soit au niveau des lignes de base, des arrangements, de la production… quitte à perdre parfois en spontanéité et à en devenir un peu lourdauds. Parfois seulement. Car le sieur Falaschi sait aussi faire preuve de spontanéité, ce qui donne quelques titres accrocheurs et efficaces. En atteste une deuxième partie d’album menée tambour battant.
Saluons d’ailleurs le travail de la section rythmique, qui envoie par moments le bois comme il faut avec des assauts que ne renieraient pas Jon Schaffer. L’utilisation de chœurs vient donner de l’ampleur à l’ensemble lorsqu’ils sont utilisés avec parcimonie, ce qui n’est encore une fois pas toujours le cas. Almah sait donc aussi se mettre le feu aux fesses, avec le speedé "You’ll Understand" avec ses variations originales et réussies, avec ce passage oriental surprenant ponctué par un solo de basse. On en profitera pour constater que Edu a un timbre enchanteur dès qu’il ne force pas trop sur ses aigus, l’obligeant à sortir une voix de tête qui ne pêche pas par fausseté, mais qui est peu agréable à l’écoute. Rien de dramatique, cela dit, et aucun moment de souffrance n’est à déplorer à ce niveau-là. Nouveau coup de fouet, la chanson-titre, dont les couplets auraient leur place dans un album de thrash moderne. Pas le temps de souffler que l’on enchaîne déjà avec le riff monstrueux de "Torn", nouveau bon moment ! Après une ballade un peu plus convenue, on termine enfin sur les chapeaux de roue avec "Meaningless World", qui termine de décaper des conduits auditifs déjà bien propres.
Finalement, si tout ça manquera clairement de finesse pour l’amateur d’Angra, bien que les Brésiliens ne se soient pas vraiment assagis avec les années, c’est bien les moments les plus spontanés et rentre-dedans que l’on retiendra. Car si le début d’album est quelque peu mitigé car trop travaillé et peu efficace, on se remet vite dans le droit chemin pour un album finalement réussi et honnête, même si on le conseillera plus aux amateurs de Gamma Ray qu’à ceux du combo d’outre-Atlantique.