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CHRONIQUE PAR ...

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Flower King
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-David Byrne
(guitare+basse+synthés+...)

-Brian Eno
(basse+synthés+percus+...)

-Bill Laswell
(basse)

-Busta Jones
(basse)

-Chris Frantz
(batterie)

-John Cooksey
(batterie)

-David van Thieghem
(batterie)

+ une armada de percussionnistes

TRACKLIST

1)America Is Waiting
2)Mea Culpa
3)Regiment
4)Help Me Somebody
5)The Jezebel Spirit
6)Very, Very Hungry
7)Moonlight in Glory
8)The Carrier
9)A Secret Life
10)Come With Us
11)Mountain of Needles

Bonus Remaster 2005:

12)Pitch to Voltage
13)Two Against Three
14)Vocal Outtakes
15)New Feet
16)Defiant
17)Number 8 Mix
18)Solo Guitar With Tin Foil

DISCOGRAPHIE


Byrne, David + Eno, Brian - My Life In The Bush Of Ghosts
(1981) - electro inclassable ambient world-funk-radio music - Label : Sire Nonesuch



C’est quand même marrant, en cette fin 2008, de chroniquer un disque de bientôt trente ans d’âge dont les premiers mots sont : « America is waiting for a message of some source of another ». Plus proche de l’actualité tu meurs, et pourtant, ce message, Brian Eno et David Byrne l’avaient lancé dès 1981, à la face d’un monde encore sous le choc de Remain In Light : « Télescoper samples radiophoniques, saveurs orientales, bœufs funk et bidouillages électroniques dans une mixture jouissive que l’on écoutera encore au 21ème siècle avec le même bonheur ? Yes, we can ! »

La description ci-dessus ne vous parle pas ? Écoutez la fameuse "America Is Waiting" pour que votre cerveau pige le truc et explose fissa dans un joyeux foutoir : rythmique d’équilibriste à 2,5g d’alcool dans le sang, Bill Laswell qui transforme sa basse en coffre à jouets, les deux maîtres d’œuvre qui déconnent dans le fond avec leurs synthés, la guitare funky qui fait bouger le cul bien mieux que n’importe quel titre de Scooter, les samples parlés à la « Takin’ it again ! Again ? AGAIN ! », et le piano en mode mineur qui se pose en parfait contrepoint et annonce déjà la seconde face nettement plus introspective… voilà, vous avez (presque) tous les ingrédients de ce cirque d’allumés qui va nous enflammer les sens le temps de quarante formidables minutes. Et si l’orchestre de fond assure comme une bête pour rythmer les divers numéros avec classe – "Regiment", Râââh Lovely ! – c’est bien le duo de Messieurs Loyal qu’il faut remercier le plus chaleureusement parmi toute cette troupe, tant ces deux-là n’ont pas leur pareil pour instaurer des climats on ne peut plus immersifs.

Ce talent, Eno et Byrne l’illustrent souvent par le sens du détail : la folie percussive panafricaine qui charpente "Help Me Somebody" ne serait pas aussi addictive s’il n’y avait ce discours de prédicateur sous amphés qui bascule le bœuf dans une autre dimension, sans parler de ces guitares aux mille couleurs qui illuminent le refrain… guitares minimalistes et cruciales dans l’intrigante "Very, Very Hungry" et ses samples de 45T passés aux griffures de chant angora, aériennes – et tout aussi cruciales – sur le final de l’énorme "Mea Culpa" et son concerto de voix superposées jusqu’à plus soif… chaque morceau a son gimmick qui charme l’oreille et rend l’expérience irrésistible de bout en bout. Allez, admettons qu’un morceau ("A Secret Life") reprend trop les recettes de ses immédiats prédécesseurs pour donner le change, mais pour le reste, la variété proposée des points de rencontre entre musiques du monde et esprit frondeur à l’européenne est impressionnante, de la débauche de groove où l’on viendrait s’ébrouer dans toutes les discothèques du Tiers-Monde ("The Jezebel Spirit") à la traversée du Sinaï en solitaire, assailli de toutes parts par les mirages et autres échos d’un passé aussi glorieux que tourmente (fantastique "The Carrier")… toutes les propositions sont bonnes à prendre, toutes les pistes finissent par aboutir.


Car là où ce tour du monde radiophonique surpasse bien d’autres tentatives du genre, c’est qu’il reste en tous points ludique, que ce soit dans l’esprit déconne qui domine la première partie ou le voyage plus intérieur qu’offre la seconde. On retrouve dans chacune de ces deux facettes une passion communicative des musiques d’hier, d’aujourd’hui et de demain, ainsi qu’une envie dévorante de bousculer le champ des possibles et de redessiner la carte sonore mondiale sur un tableau de maître, dans un grand fatras de couleurs chaudes et vivantes. Un tour de force qui n’est pas près de perdre son éclat.



L’album chroniqué ici est le remaster publié en 2006, dans lequel certains morceaux ont été rallongés, notamment "Mea Culpa". Elle propose également 7 titres bonus, sympathiques pour la plupart mais loin d’être au niveau de l’album originel.


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