CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
13/20
LINE UP
-Frank Garcia
(chant)
-Vince Benaïm
(guitare)
-Frédéric Colombo
(claviers)
-Jonathan Dray
(basse)
-Nicolas Muller
(batterie)
TRACKLIST
1)Sceptic
2)Being
3)The Inner Quest
4)Neptune's Revenge
5)Stormy Dome
6)World of Madness
7)End of Trauma
8)Heal My Pain
9)Questions
10)The Key
11)Black Materia
DISCOGRAPHIE
Revoilà les jeunes espoirs français du metal progressif, après un Mental Torments sorti en 2005. Un premier album solide, qui pouvait prêter espoir quant à la capacité du collectif niçois à s’imposer sur un marché international. Anima est donc attendu au tournant. Grosso modo, les qualités d’interprétation déjà décelées sur Mental Torments se voient confirmées. Malheureusement, les carences et les écueils aussi.
Nous apprécions sur Mental Torments la capacité du groupe à mêler technique instrumentale et recherche mélodique. En ce sens, un titre comme "End Of Trauma" possède d’agréables réminiscences de "So Cold", et perpétue un certain style, même si celui-ci doit beaucoup à un certain groupe new-yorkais faisant autorité dans le metal progressif. Car autant le dire tout de suite, Spheric Universe Experience ne s’est pas affranchi de son influence majeure, et c’est en particulier à Train Of Thought que l’on pense cette fois. Ainsi, si "Sceptic" étonne positivement par son agressivité et le chant hargneux de Frank Garcia, c’est le break de "In The Name Of God" que l’on retiendra en premier chef. "Neptune’s Revenge", lui, emprunte la rythmique de "Honor Thy Father".
L’autre aspect de cet héritage Dream Theater, ce sont les parties instrumentales gavées de plans alternatifs clavier / guitare assez techniques. L’exercice est certes impressionnant, mais S.U.E. tend à en abuser, ce qui finalement sape l’effet de bravoure. "Black Materia", pour autant, est un titre instrumental bien torché. "Being", plus mécanique, sonne davantage power-metal, et moins intéressant. Mais ces plages gagneraient certainement en efficacité si les titres chantés « classiques » n’étaient déjà emplis de prouesses instrumentales. Frank Garcia confirme lui aussi son aptitude de vocaliste complet, même si encore une fois, la production ne le met pas nécessairement à l’honneur.
Le groupe varie ensuite les atmosphères, avec un "Heal My Pain" sombre et tortueux, agrémenté de sons de claviers angoissants. Essai réussi pour ce morceau qui dénote du reste. "Questions" fait figure de ballade planante, ambiante, sans coup de baguette, et soulage l’esprit du déluge de notes habituel. Toutefois S.U.E. parvient aussi à faire du bon S.U.E., si l’on peut dire, comme avec un "World Of Madness" typiquement metal prog’ mais très dynamique et mélodiquement soigné aux petits oignons. Notons aussi la tentative de narration en français sur l’imprévisible "The Key". Pas franchement convaincant, mais le morceau n’en reste pas moins intéressant musicalement.
Anima sera donc l’album de la stagnation bien plus que celui de l’évolution. S.U.E. cristallise ainsi les bases de son effort sur le plan de la qualité. Maintenant qu’on est tous à peu près certains du potentiel, on ne peut que conseiller aux cinq garçons de prendre des risques. Le progrès passera par là. Spheric stagne donc, mais sur un aperçu positif, ce qui en fin de compte n’est pas si mal. A moitié vide, à moitié plein, le verre des Spheric ? Anima reste un bon album. Ce qui ne fait qu’accroître nos espérances pour le prochain.