Chronique : Spheric Universe Experience Back Home (2022)

CHRONIQUE PAR ...

Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2022

Sa note : 15/20

LINE UP

-Franck Garcia
(chant)

-Vincent "Vince" Benaim
(guitare)

-Frederic Sebastian "Fred" Colombo
(claviers)

-Julien Negro
(basse)

-Romain Goulon
(batterie)

TRACKLIST

1) On Board SUE5-2469
2) Final Fate
3) Where We Belong
4) Transcending Real Life
5) Senses Restored
6) Legacy
7) Defenders Of Light
8) Synchronicity
9) The Absolution pt.1
10) The Absolution pt.2
11) Rebirth
12) Of The Last Plague
13) Dreams Will Survive

DISCOGRAPHIE

Mental Torments (2005)
Anima (2007)
Back Home (2022)

Spheric Universe Experience - Back Home

(2022) - metal prog - Label : Uprising Records

They are back! Dix ans après le controversé The New Eve aux sonorités « modernes » trop prononcées au goût de son auditoire, Spheric Universe Experience revient avec un cinquième album décrit comme un retour au metal progressif qui avait fait la réputation des Niçois au milieu des années 2000. Effet d'annonce, double discours à la mode (politique) du moment ou, attention truc de dingue, promesse tenue ?

« Back Home », l'intitulé du recueil, donne déjà une indication, d'autant qu'il fait aussi référence à l'histoire d'une communauté exilée sur une planète lointaine entreprenant de revenir sur Terre - un concept, quoi. Les arpèges de claviers précédant l'arrivée d'une guitare héroïque mais pas grandiloquente en ouverture font place à une démonstration de force de tout le groupe qui enchaînent les chromatismes sur un riff heavy. Le refrain très accrocheur contribue à faire de "Final Fate" un temps fort de la réalisation, à l'instar de "Legacy", composition feelgood équilibrée par une guitare lourde et éclairée d'un motif hispanisant qui écourte la bataille de solos réglementaire que se livrent le claviériste Fred Colombo et le guitariste Vince Benaim. Tempo majoritairement soutenu, passages syncopés, claviers généreux, arpèges dévalés dans tous les sens, breaks au piano, longues plages instrumentales, changements de rythme : tous les éléments du metal progressif sont convoqués sur Back Home, dont la pochette a été confiée à Mattias Norén, l'illustrateur qui avait conçu celle du premier LP Mental Torments en 2005.
De quoi rassurer les fans présents depuis les débuts remarqués de la section méridionale, qui devraient également goûter, notamment en introduction de "Transcending Real Life", la basse suractive de Julien Negro (Svart Crown) qui a remplacé John Drai le temps de l'enregistrement. Cependant, comme souvent avec les copieuses propositions de metal progressif – Back Home dure une heure dix - des baisses d'inspiration se font sentir ("Senses Restored") mais elles sont rares. À défaut de pistes hors normes, le long format des Méditerranéens contient un nombre appréciable de passages juteux, tel le refrain solaire-mélancolique de "Where We Belong" évoquant un bon Kamelot des années 2000. Les allusions au power metal sont récurrentes, ainsi sur l'incisif "Defenders Of Light" dont la puissance de feu doit beaucoup au travail derrière la console de Damien Rainaud, bassiste du Once Human de l'ex-Machine Head Logan Mader et responsable du son de Neighbours Are Livin' Dead et Oncoming Chaos des stars costazuréennes Scornforger et Unchained mais aussi de formations plus modestes telles que Fear Factory et DragonForce.
Changement d'ambiance sur la deuxième partie de Back Home dominée par des accents plus dramatiques, sur la lancée de deux courts instrumentaux qui font grimper le niveau d'intensité culminant sur la conclusion épique de "The Absolution pt.2" aux arrangements orchestraux bien dosés. La même remarque vaut pour le superbe instrumental "Rebirth" à l'entame ébouriffante ainsi que l'intense "Of The Last Plague", malgré des développements plus convenus. Derrière le micro, Franck Garcia se montre expressif sans en rajouter, dans le style à la fois fragile et tendu qui le caractérise. Calé dans des aigus ne basculant que rarement dans la stridence, le chanteur module avec conviction, contribuant à valoriser le thème de "Dreams Will Survive", long final presque apaisé malgré une courte séquence énervée – on ne se refait pas.

Technique sans oublier d'être mélodique, parfois un brin démonstratif mais jamais au détriment des morceaux de haute facture qui le compose, Back Home témoigne du retour en grâce de Spheric Universe Experience sur la scène du metal progressif, après un pas de côté somme toute assez timide qui leur avait été durement reproché. La décennie écoulée n'a pas entamé la qualité d'exécution ni d'écriture d'un collectif soudé, capable de rivaliser avec les meilleurs. Et, surtout, de délivrer une œuvre d'une grande cohérence, attractive et attachante.