CHRONIQUE PAR ...
Pietro
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12.5/20
LINE UP
-Jukka Pelkonen
(chant)
-Markus Vanhala
(guitare)
-Harri Pikka
(guitare)
-Aapo Koivisto
(claviers)
-Jarmo Pikka
(batterie)
TRACKLIST
1)Nail
2)A Shadowkey
3)Chameleon Skin
4)No Breaking Point
5)The Return
6)Shapes and Shades
7)The Redshifter
8)Greeneyes
9)The Second Flame
10)Song for December
11)Distant Light Highway
DISCOGRAPHIE
Ah la Finlande… Ses plages de sable fin, son soleil toute l’année, ses bimbos siliconées et sa légendaire joie de vivre ! Ah non on me fait signe que je confonds avec un autre pays… Donc la Finlande, son système d’éducation modèle, ses saunas, ses lacs, ses pilotes de rallye ou de F1, son taux de suicide record (bonjour les clichés...) et … ses groupes de death metal mélodique !
En effet depuis quelques années les groupes de ce style pullulent au pays des mille lacs, à tel point qu’il semblerait que la Suède ne soit plus la patrie exclusive du melodeath, ses plus grands représentants s’étant depuis orienté dans d’autres directions (In Flames, Soilwork) ou s’étant séparés (At The Gates); Dark Tranquillity étant un peu l’exception qui confirme la règle. A contrario on a vu émerger de Finlande des combos tels que Mors Principium Est, Norther, Eternal Tears Of Sorrow, Noumena, Insomnium, Kalmah et bien entendu Children Of Bodom qui s’est lui aussi depuis éloigné des canons du style. Cela n’est pas si étonnant finalement quand on repense qu’un groupe comme Sentenced était originaire du nord de la Finlande, lui qui a été un précurseur du melodeath au même titre que les combos légendaires de Göteborg avant de changer totalement de direction musicale au milieu de sa carrière. Le metal Finnois ne se limite pas à Nightwish, Him ou "Stratonata ArctiRenaissance". Donc cet Omnium Gatherum, juste un groupe de death mélodique de plus venu tout droit des lacs gelés de Finlande ?
À première vue oui. Ce The Redshift à la magnifique pochette qui nous intéresse aujourd’hui est déjà leur quatrième album. Le mix et le mastering ont été confiés à Dan Swanö (ex-Edge of Sanity, ex-Bloodbath entre autres très nombreux combos), ce qui semble être un gage de qualité. Pourtant on ne peut pas vraiment dire que The Redshift brille par sa production. Le son n’est pas énorme, et pas spécialement froid et synthétique comme il semble être de coutume dans « l’autre pays du death mélo ». En cela le groupe se démarque d’entrée de jeu notamment de ses compatriotes de Mors Principium Est, en quelque sorte leaders d’un courant « modern finish melodic death metal », ce qui est plutôt une bonne chose. Par ailleurs au moins le groupe ne pourra pas se contenter d’une production clinquante pour masquer d’éventuelles lacunes musicales, comme c’est trop souvent le cas aujourd’hui. Au niveau du style, pas de surprise : le groupe pratique bien un death mélodique saupoudré d’une dose de thrash, ainsi que de légers soupçons… de rock gothique ! Tout cela survolé par une voix qui ne restera pas dans l’histoire, ce growl assez convenu fait le boulot mais ne se démarque pas spécialement, notamment sur des refrains pas très accrocheurs.
Tout commence de manière très classique, voire convenue. Les premiers titres envoient du riff à la frontière du death et du thrash, rappelant entre autres At The Gates ou encore Fear Factory sur quelques riffs-mitraillette, sur lesquels des mélodies (pas très dark et dépressives pour un groupe finlandais!) viennent se greffer. Le titre "No Breaking Point", placé en quatrième position, est la première grosse surprise de l’album : riff d’intro rock n’ roll, clavier gothique, couplets à la Motörhead (Lemmy en guest ?), pour finir en beauté sur un refrain à la Type O Negative ! Sacré mélange des genres, surtout dans ce style musical d’habitude très codifié. La suite alterne entre death metal thrashisant classique où le clavier est souvent malheureusement sous employé (excellent "The Redshifter" qui envoie bien le bois), et expérimentations : voix parlée à travers un filtre sur "Shapes and Shades", chant clair sur le break de "The Second Flame", nouveau gros clin d’œil à Type O Negative sur "Greeneyes" (là on n’est pas loin du plagiat!), instrumental jazzy ("Song for December") introduisant le dernier morceau sur lequel on trouve une voix chuchotée à la Insomnium...
Tout cela est plutôt sympathique et bien joué mais ne masque pas un gros déficit de personnalité. Omnium Gatherum essaye de se démarquer de la masse en enrichissant son death mélodique d’influences inédites dans ce style. Mais ce faisant il prouve qu’il ne maitrise pas ces styles auxquels il se frotte, ses emprunts étant à la limite du plagiat dès que le groupe sort de son style de prédilection. Reste un album assez frais, agréable à écouter mais qu’on oublie aussitôt. Un bon petit club de L2, mais condamné à ne jamais monter en 1ère division…