CHRONIQUE PAR ...
Blackmore
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-David Fremberg
(chant)
-Johan Reinholdz
(guitare)
-Martin Hedin
(claviers)
-Fabian Gustavsson
(basse)
-Thomas Lejon
(batterie)
TRACKLIST
1)Recognizing Fate
2)Slaves of the Plethoria Season
3)Ghosts on Retinas
4)Censoring Truth
5)Worst Enemy
6)My Star
7)Another Step
8)Shadow of Lucent Moon
9)Veil of Illumination
DISCOGRAPHIE
Si Andromeda n’évoque pour vous qu’un vague souvenir fait de chevaliers de bronze et d’amitié virile sous fond de mythologie alors c’est que vous n’avez sans doute jamais eu la chance de goûter au superbe II=I, second album culte de ce groupe suédois particulièrement doué. Doué car Andromeda est l’un des rares représentants de la scène metal progressif «classique» à avoir su briser les chaînes (d’Andromède...pardon) qui le retenaient prisonnier de ce genre bourré de clichés et de groupes clonés. En effet, Andromeda a le talent particulier d’écrire des parties instrumentales non prévisibles et rien que pour ça, le groupe mérite votre attention.
Si Chimera, le successeur de II=I, était un bon album, il n’en demeurait pas moins qu’il avait quelque peu déçu les hordes de fans à cause de son léger manque d‘inspiration mais surtout de sa simplicité. A contrario, la première écoute du nouvel effort du groupe laisse peu de suspense à ce niveau la : accéder à la zone d’immunité vous demandera du temps et ne se fera pas en un jour. En effet, le groupe retrouve ici les partis violentes, complexes et ardues de II=I pour le plus grand bonheur des fanatiques et ce dès le debut du disque avec "Recognizing Fate". Mais Andromeda n’oublie pas non plus le travail effectué avec Chimera et équilibre régulièrement sa musique avec des sections plus planantes et mélodiques qui laissent respirer la musique du groupe comme le superbe final du morceau précité.
Ajoutons à cela des références appuyées au tout premier album (notamment au niveau du jeu de Martin Hedin) et l’on pourra dès lors parler « d’album de la maturité ». Surtout que le groupe retrouve le niveau d’inspiration de II=I avec des solos redoutables comme sur le salement poutrant "Veil of Illumination" ou Johan Reinholdz renvoie directement au Petrucci de la grande époque. Ce titre, qui clôture l’album, est d’ailleurs l’un des plus grands accomplissements du groupe avec ses 17 minutes au compteur et son passage instrumental ultra technique mais particulièrement ludique en plein milieu.
Mais quid des vrais nouveautés dans la musique du groupe ? Et bien, rien de fondamentalement révolutionnaire mais suffisamment de petits détails pour que l’habitué lève le sourcil à plusieurs reprises comme pour les riffs thrash d'"Another Step", les rares et discrètes incursions électro de la part d’Hedin , les chœurs (en particulier sur "Ghost of Retinas") et surtout les nombreuses modulations vocales de David Fremberg ("My Star"). Les mélodies vocales sont d’ailleurs pour la plus part très réussies et plus accessibles qu’auparavant. Bref, du bien bel ouvrage même si la surprise de II=I n’est plus vraiment là.
Malheureusement, l’album souffre tout de même de quelques ratés. La plus embarrassante étant le titre "Slaves of the Plethora Season" qui, sans être mauvais, n’apporte pas grand chose si ce n’est des claviers sortant tout droit d’une infernale soirée Eurodance revival. Les gimmicks du groupe commencent aussi à devenir quelques peu agaçantes (les arpèges de guitare sur "Shadow of a Lucent Moon" vu et revu) et Andromeda vire parfois (mais cela reste heureusement rare) dans la démonstration technique purement stérile. Notons aussi que Thomas Lejon en met parfois un peu à côté même si son jeu reste incroyable.
The Immunity Zone est donc une vraie réussite, un album carré, admirablement bien éxécuté et bourré de passages imparables qui raviront les amateurs exigeants. Andromeda continue donc sur sa lancée avec une musique inspirée et des parties instrumentales toujours aussi efficaces et surprenantes pour le genre. Cependant, ce n’est pas encore aujourd’hui que le groupe révolutionnera sa musique et l’on peut légitimement se demander si Andromeda ne finira pas par lasser son public.